Edito
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Force et faiblesse

Le culte de la puissance et de la force domine notre société. En politique, en économie, par exemple, seul le plus fort peut se maintenir. La science, aujourd’hui au service de l’économie, suit le même chemin. La crise actuelle valorise encore plus la notion humaniste de «force», car une entreprise est impitoyablement soumise à la pression de la concurrence et se voit dans l’obligation de licencier «le faible», le «non-productif», le «non-rentable» .La force est dans la rentabilité pour notre société et non plus dans la valeur morale d’une personne. Ainsi, l’euthanasie est pratiquée de plus en plus couramment.

L’église est en danger de se laisser imprégner par le même esprit. Nous sommes guettés par le triomphalisme, autre forme de culte de la force. Nous avons tellement l’habitude que tout se déroule comme nous l’avons prévu et programmé. Dans cette société de consommation, tout doit marcher selon nos concepts, nos pensées, notre volonté. Devenus des enfants gâtés, nous avons tendance à imposer à Dieu ce qu’il doit faire pour nous et avec nous. N’en est-il pas ainsi dans nos vies, dans nos églises? Ca doit marcher, tourner, sinon on change de méthode. Puis brusquement, les choses ne vont plus comme prévu: problèmes d’église, problèmes de famille, maladie, chômage, ou autres souffrances. Alors nous sommes désorientés, découragés et aigris contre le Seigneur et les autres. En réalité nous avons négligé, oublié un terme de l’équation force-faiblesse: la souffrance qui fait partie de la création soupirante jusqu’au retour de Christ. Nous ferions bien de nous inspirer des 2 épîtres de Paul aux Corinthiens. Ces chrétiens furent dominés par le concept de la super-spiritualité. ils pensaient avoir reçu tout pleinement pour en jouir égoïstement à leur guise. Leur évangile était triomphaliste. Mais ils devaient apprendre à accepter la réalité de la vie chrétienne soumise aux mêmes tensions que celle de leurs contemporains.

L’Ecriture nous enseigne l’équilibre force- faiblesse sous un autre angle que le monde, et le chrétien est appelé à ne pas se laisser mouler dans le concept humaniste de la puissance où toute morale est absente, mais à être transformé par le renouvellement de l’intelligence pour discerner la volonté de Dieu (Rom 12.1- 2). Il ne peut pas vivre comme s’il fréquentait un «Mc Donald’s» spirituel où l’on avale son «fast food» en laissant la raison, la réflexion au vestiaire. Voici trois points de repère pour nous aider à garder cet équilibre spirituel si nécessaire de nos jours:

1. Dieu, Créateur de l’univers est seul omnipotent Il agit comme il lui plaît avec l’année des cieux et avec les habitants de la terre, et il ny a personne qui résiste à sa main et qui lui dise: Que fais-tu? (Dan 4.35). Mais il agit souverainement avec sagesse, justice, amour et vérité. Car ce sont ses attributs. Le roi Nébucadnetsar , qui déraisonnait, dut apprendre cela par une dure leçon (Dan 4). Notre première préoccupation est donc d’apprendre à connaître Dieu, ses pensées et sa volonté par le moyen de l’Ecriture. Méditons-la et cherchons à le mieux connaître. Nous serons ainsi gardés de bien des faux pas.

2. Depuis la chute, la création tout entière a été entraînée dans la vanité et souffre les douleurs de l’enfantement (Rom 8.18- 39). Nous avons été sauvés en espérance. Mais, présentement, nous sommes soumis aux mêmes pressions diverses que nos contemporains. Nous vivons dans un contexte de souffrances, de frustrations, de mortalité, de douleurs de l’enfantement, de guerre, de chômage, etc. Bien que Satan ait été vaincu à la croix par Jésus-Christ, le Fils de Dieu, la bataille continue. La victoire sur le péché a été acquise à la croix, mais nous sommes encore exposés aux tentations et aux chutes. La mort a été vaincue à la croix, mais elle est toujours une réalité pour chacun. L’Evangile avance, mais il est toujours farouchement combattu par l’ennemi. Nous faisons déjà partie de la nouvelle création, mais nous soupirons encore dans l’attente de la délivrance finale. Nous vivons dans une tension continue entre le «déjà maintenant» et le «pas encore» jusqu’au retour glorieux de Christ. Les souffrances sont donc inévitables et sont partie intégrante de la création (Rom 8:2; 2 Cor 4.16 -5.5; 12.1-10; 1 Tim 2.15;Job).

3. Crucifiés avec Christ, ce n’est plus nous qui vivons, c’est Christ qui vit en nous; notre vie présente dans la chair, nous la vivons dans la foi au Fils de Dieu qui nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous (Gal 2.20). Notre seule force est de vivre en Christ (Phil 4.12-13).Et cette vie-là est remplie de joies et de peines, de victoires et de défaites, de souffrances et de triomphes. Nous n’avons pas à nous préoccuper de nos succès ou de nos échecs. Si nous marchons humblement avec Dieu, alors la faiblesse de Christ est plus forte que les hommes et la folie de Dieu plus sage qu’eux (1 Cor 1.25-31). Notre but suprême est de glorifier Dieu dans les conditions humaines où il a placé chacun de nous, selon sa sagesse. Cela nous oblige à marcher constamment dans l’humilité en portant les fardeaux les uns des autres pour accomplir la loi de Christ ( Gal 6.1-4 ). Remettons nos affaires à l’Eternel et confions-nous en lui, et c’est lui qui agira (Ps 37.2). Le Tout-Puissant nous demande la fidélité et la persévérance dans la foi, pour suivre l’Agneau partout où il va (Apoc 14.4). Gloire à Dieu! Jésus-Christ revient pour échanger les souffrances du présent contre la gloire à venir qui sera révélée pour nous (Rom 8.18).

Alors marchons en vainqueurs dans toutes nos situations terrestres (Rom 8.31-39).

H.L.

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Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.