Série: Fondements
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Les anges

Remarque: Cette étude est basée en partie sur des données qui figurent dans le «Dictionary of New Testament Theology» (édité par Colin Brown, Paternoster Press).

I. Les anges dans l’Ancien Testament

 L’AT considère les anges sous deux aspects: 1. des êtres célestes; 2. l’ange de l’Eternel.

1. Les anges, êtres célestes

Créés pour servir et louer Dieu, ils sont membres de son tribunal. Les anges sont quelquefois nommés «fils de Dieu» (Job 1.6) ou «saints» (Ps 89.6-7, où l’on trouve les deux expressions).

Les anges ne sont jamais devenus autonomes comme dans les croyances païennes cananéennes et les Israélites ne leur ont jamais rendu un culte. L’Eternel resta toujours la seule puissance créatrice dans la nature et dans l’histoire, mais les anges furent les témoins de la création du monde. Dans Job 38, où Dieu parle à Job de son activité créatrice, on lit au v.7: …tous les fils de Dieu lançaient des acclamations. Mais les anges ne sont pas sans commettre des fautes; dans Job 4.18, Dieu découvre des erreurs chez ses anges. Les anges peuvent transmettre des révélations, p.ex. dans Zach 1.9-17; Ez 4O.3ss.

La première mention d’anges se trouve dans Gen 3.24: des chérubins doivent défendre à l’homme l’accès au paradis. Dans le tabernacle, deux chérubins d’or se trouvaient face à face sur le couvercle de l’arche, pour symboliser la présence et la sainteté de l’Eternel. On peut les rapprocher des séraphins (à noter que ce mot signifie «serpents brûlants» dans Nom 21.6-8); ils ne sont mentionnés que dans Es 6.1- 7.

Les chérubins ont ceci de particulier qu’ils présentent des traits communs à l’homme et à l’animal. La description qu’en donne Ezéchiel au chapitre 1 est intéressante (v.5-10): il voit quatre animaux à l’aspect humain munis d’ailes, dont les pieds ressemblent à ceux des veaux; ils ont des mains humaines. Le plus étonnant: leurs faces sont des faces d’homme et d’aigle en même temps, et vues de droite, elles ressemblent à des lions, tandis que de gauche, elles ressemblent à des boeufs. Les séraphins, eux, ont six ailes, une face, des pieds. Il ressort de ces descriptions que les mots humains ne suffisent pas pour décrire des êtres célestes qui sont, en fin de compte, indescriptibles. Ce qui nous en est dit nous permet tout au plus d’en concevoir une approximation.

Plusieurs fois il est question d’anges qui se tiennent près de ceux qui craignent Dieu. On se souvient des deux anges qui firent sortir Lot et les siens de Sodome, et comment ils frappèrent d’aveuglement les gens malintentionnés de la ville qui voulaient s’introduire dans la maison de Lot. Dans un rêve, Jacob vit des anges monter et descendre l’échelle au-dessus de laquelle se tenait l’Eternel (Gen 28.12-13). Dieu fit voir au serviteur d’Elisée de nombreux anges qui campaient autour de la ville entourée par l’armée syrienne, qui fut ensuite frappée d’aveuglement.

L’AT mentionne aussi des «anges de malheur» (Ps 78.49, Colombe, TOB, Dhorme). Ex 12.23 nomme «destructeur» ( ou «exterrninateur» ) l’ange qui fit mourir tous les premiers-nés. Les anges sont donc aussi envoyés pour exercer les jugements de Dieu, p.ex. en frappant une population de la peste (2 Sam 24.15- 17) ou de la mort (2 Rois 19.35).

Dans les derniers livres de la Bible, les anges semblent différer entre eux par le rang et la dignité (le NT mentionne des archanges). Certains ont des noms propres. Le prophète Daniel nomme Gabriel (8.16) et Michel, qui s’occupe des affaires des nations (10;13,20-21).

2. L’ange de l’Eternel

L’Eternel lui confie des tâches spéciales. Il semble que sa personnalité disparaisse à tel point qu’ il ne faille pas lui demander son nom, ce que fit Manoah, père de Samson, quand l’ange de l’Eternel lui apparut; celui-ci lui répondit: C’est un mystère. Cet ange apparaît toujours pour aider Israël ou des individus. «Il est à la fois distinct et un avec l’Eternel… Il parle comme étant Dieu lui-même et sa personne semble confondue avec celle du Seigneur… ll ressort de cela que l’apparition de l’ange de l’Eternel est une véritable théophanie», c.-à-d. Dieu se montrant sous une forme visible (Nouveau dict. bibl., éd. Emmaüs). Certains pensent qu’il pourrait s’agir d’une christophanie, le Christ apparaissant ainsi dans l’AT, vu que personne ne peut voir Dieu et vivre (Ex 33.20). L’expression l‘ Eternel parlait avec Moïse face à face (Ex 33.11) indique qu’il lui parlait «de tout près, comme un homme parle avec un autre homme» (Bible annotée, tome A T1 ), ou comme nous lisons dans Nom 12.8, de vive voix, bouche à bouche (selon les versions).

II. Les anges dans le Nouveau Testament

Le grec emploie ange/os dans le sens de messager, ambassadeur qui parle et agit au nom de celui qui l’a envoyé. Homère utilise le terme pour indiquer le messager des dieux, tel qu’Hermès, qui escorte aussi les âmes au hadès.

Le mot ange/os se trouve 175 fois dans le NT, dont 67 fois dans l’Apocalypse. Il n’est utilisé que 6 fois pour désigner des hommes. Dans un sens général, la conception des anges qui prévaut dans l’AT est aussi celle du NT. Quand ils apparaissent, le monde surnaturel fait irruption dans le nôtre.

Dieu étant présent en Jésus, il est accompagné d’anges sur la terre: ils sont présents avant, pendant et après sa naissance; après avoir été tenté par Satan, les anges le servent; à Gethsémané, un ange le fortifie; un ange roule la pierre du tombeau du ressuscité et parle aux femmes; après l’ascension de Jésus, ils parlent aux apôtres et viennent à leur aide par la suite. Quand Jésus reviendra, les anges seront à ses côtés (2 Thes 1.7).

L’épître aux Hébreux prend grand soin de démontrer la supériorité de Jésus par rapport aux anges. Auquel des anges Dieu a-t-il jamais dit: Tu es mon Fils ?.. Que tous les anges de Dieu l’adorent… (1.5-6). Aussi ne devons-nous rendre un culte qu’à Dieu et à son Fils, jamais aux anges (Col 2.18-19). Il est intéressant de savoir que les anges eux-mêmes ont refusé d’être adorés, ainsi dans Apoc 19.9-10 et 22.8-9, où l’ange dit à Jean: Garde-toi de m’adorer! Je suis ton compagnon de service et celui de tes frères. Tout de même assez étonnant, non? Par contre, 1 Cor 6.2-3 nous révèle que nous jugerons les anges, vu que les saints jugeront le monde (les saints étant tous ceux qui croient en Jésus-Christ), associés qu’ils seront au règne de Christ.

Puisque les anges seront jugés, ils sont responsables de leurs actes, comme les hommes. Cependant ils ne semblent pas bénéficier de l’oeuvre rédemptrice de Christ, car ils ont toujours connu les splendeurs et la sainteté de Dieu; en outre, n’étant pas de la race humaine, ils n’ont jamais été sous l’influence du péché originel. Par ailleurs, il est à relever que les anges font de l’oeuvre de Christ leur principal sujet de méditation. Les chérubins penchés sur le propitiatoire (le couvercle de l’arche) l’indiquent par anticipation, et Pierre le confirme (1 Pi 1.12), tout comme Jean (Apoc 5.6-14). De cette manière, les anges bénéficient aussi de l’oeuvre de Christ, puisqu’elle les pousse à l’adoration.

Jude v.6 se réfère à des anges qui ont quitté leur propre demeure, qui ont donc suivi Satan dans sa révolte contre Dieu. Selon Jude, ils sont gardés dans des chaînes perpétuelles au fond des ténèbres en attendant le jour du jugement. Jésus dit du feu éternel (l’enfer) qu’il a été préparé pour le diable et ses anges (Mat 25.41).

Paul mentionne un ange de Satan en relation avec la fameuse écharde dans sa chair (2 Cor 12.7). Il y a donc des anges déchus qui ne sont pas enchaînés. D’ailleurs, les anges déchus peuvent souvent être associés aux démons, pour autant que ceux-ci puissent être considérés comme des créatures distinctes des anges déchus.

Les anges, qu’ils soient bons ou mauvais, sont aussi nommés dignités, dominations, puissances, autorités, principautés (Eph 1.21; 3.10). Col 1.16 révèle que Christ les a aussi toutes créées, et Col 2.15 proclame qu’il a dépouillé les anges déchus de leur pouvoir par la croix. Aussi n’avons-nous pas à craindre qu’aucune puissance que ce soit puisse jamais nous séparer de l’amour de Dieu en Christ, qu’elle soit d’en-haut (céleste) ou d’en-bas (satanique ou terrestre): Rom 8.38-39.

Et les anges gardiens? demanderez-vous. Certainement que les paroles de Jésus dans Mat 18.10 s’y réfèrent. Parlant des petits enfants, Jésus dit: …leurs anges dans les cieux voient continuellement la face de mon Père qui est dans les cieux. Il est encourageant de savoir que les anges sont en quelque sorte nos gardiens: Ne sont-ils pas tous des esprits au service de Dieu, envoyés pour exercer un ministère en faveur de ceux qui doivent hériter du salut (Héb 1.14) ? Les anges sont plus près de nous que nous l’imaginons; des anges n’ont-ils pas été logés chez des chrétiens exerçant l’hospitalité, à leur insu (Héb 13.2)?

Les anges observent l’Eglise; c’est en partie à cause d’eux que la femme doit avoir, dans l’Eglise, sur la tête une marque de l’autorité dont elle dépend (1 Cor II.10),cette autorité étant celle de l’homme, qui à son tour dépend de Jésus-Christ, seul Chef de l’Eglise. Fait saisissant, les anges désirent plonger leurs regards dans les merveilles de l’Evangile (1 Pi 1.12).

Cela devrait nous encourager d’en savoir toujours davantage nous-mêmes. Nous n’épuiserons jamais les richesses de la Parole, dans laquelle nous découvrirons, au fil de nos lectures, des trésors insoupçonnés de la richesse insondable de Christ (Eph 3.8). Car c’est bien sur Christ que notre pensée doit se concentrer en premier lieu. Nous aussi, comme les chrétiens de Colosses et de Laodicée, pouvons être enrichis d’une pleine certitude de l’intelligence, pour connaître le mystère de Dieu, Christ, en qui sont cachés tous les trésors de la sagesse et de la connaissance (Col 2.2-3).

J.-P.S.
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Série : Fondements