Etude biblique
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

La vie du chrétien né de Dieu (IV)

Le chapitre 8 de l’épître aux Romains nous servira de base pour la quatrième et dernière partie de cette étude sur la vie du chrétien né de Dieu.

Toutes choses (Troisième partie de Romains 8)

V.28-39: Toutes choses

Paul en arrive au point culminant de son développement dans lequel il décrit la vie nouvelle en Christ. Après avoir parlé des effets du Saint-Esprit qui habite dans la chair pécheresse du croyant, Paul passe en revue le but ultime du plan de salut de Dieu.

Nous pouvons diviser ce texte en deux parties:
1. 28-30: Le bien dans l’optique de Dieu
2. 31-39: Questions et réponses

1. v.28-30: Le bien dans l’optique de Dieu

28. Nous savons du reste que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein.
29. Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin qu’il soit le premier-né d’un grand nombre de frères.
30. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifies; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés.

Paul nous dit que tout ce qui nous arrive est pour notre bien. Et il dit que nous le savons. Comment cela? Nous savons du reste…, comme si cela allait de soi! Dans le texte grec, l’accent est mis sur ceux qui aiment Dieu. Et pourquoi aimons-nous Dieu? Il y a deux raisons à cela. 1 Jean 4.19 nous en donne la première: Nous aimons Dieu, parce que lui nous a aimés le premier. Il l’a prouvé en donnant sa vie pour nous. La deuxième raison: L’amour de Dieu est répandu dans nos coeurs par le Saint-Esprit qui nous a été donné [Rom 5.5].

Il faut se savoir aimé de Dieu et l’aimer en retour pour avoir l’assurance que vraiment toutes choses sans exception concourent à notre bien, autrement dit: sont bonnes pour nous. Sans l’amour de Dieu et pour Dieu, comment accepter cette vérité consolante?

Là il faut ne pas oublier que Dieu n’est pas toujours l’auteur de ce qui nous arrive. Dieu a permis à Satan de démolir les biens et la vie de Job, dont Dieu dit: Il n’y a personne comme lui sur la terre; c’est un homme intègre et droit, qui craint Dieu et s’écarte du mal [Job 1.8 & 2.3]. En craignant Dieu, Job s’est placé sous la souveraineté de Dieu, qui met des limites au mal que Satan peut faire à Job. Dieu n’a pas fait un pari avec Satan à la légère: Job a dû passer par son épreuve pour glorifier Dieu devant tous les anges et pour apprendre quelque chose de fondamental: on ne discute pas avec Dieu, dont la grandeur est révélée par ses oeuvres. Mais il y a encore une troisième raison: sans l’histoire de Job, nous ne saurions pas que le malheur qui frappe un homme n’a pas besoin d’être lié à sa mauvaise conduite, ce que les amis de Job n’arrivaient pas à comprendre. Dieu est totalement souverain et n’a de comptes à rendre à personne: Je forme la lumière et je crée les ténèbres. Je réalise la paix et je crée le malheur (ou: le mal) [Esaïe 45.7]. Rien n’échappe jamais à l’autorité suprême de Dieu.

D’ailleurs le texte dit que toutes choses coopèrent au bien de ceux qui aiment Dieu. Satan a beau se démener, Dieu en fera découler du bien pour les siens, même si ce qui leur arrive a tout l’air du contraire.

Pour aider le chrétien à accepter aussi le mal qui lui tombe dessus, Dieu lui révèle deux choses le concernant:
1. Il a été appelé selon le dessein de Dieu; ce dessein (plan) ne peut donc pas tolérer que ce qui lui arrive soit pour son mal.
2. Il a été prédestiné à être semblable à l’image de son Fils; en vue de ce but, ce qui lui arrive ne peut pas aller à l’encontre de l’intention de Dieu.

Le v.29 nous fait aussi mieux comprendre ce qu’est la prédestination. Elle n’est nullement un choix arbitraire, car elle est basée sur la préconnaissance de Dieu. Dès avant que nous ayons existé, Dieu nous connaissait. Il savait que Paul se convertirait sur le chemin de Damas; il l’a donc appelé, et il l’a justifié à cause de sa foi. Il en va de même pour chaque enfant de Dieu: connu – prédestiné – appelé – justifié – glorifié.

En fait, c’est le contenu de ce bien auquel Dieu coopère: glorifié parce que devenu semblable à l’image de son Fils. Non: au Fils, mais: à l’image du Fils. Nous ne sommes destinés à être des «répliques» du Fils de Dieu, mais à lui ressembler comme des frères se ressemblent. Le Fils de Dieu aura toujours la première place, étant le premier-né d’un grand nombre de frères.

Le bien auquel coopèrent toutes choses, c’est donc la glorification avec Jésus-Christ en tant que ses frères.

Rassurons-nous donc: quand le malheur frappe, le deuil, la maladie, la perte des biens ou de la liberté, le martyre même, c’est pour notre bien; ce sont des jalons sur le chemin de la glorification. Le sens du mot «gloire» a déjà été examiné plus haut. On peut y ajouter les sens «parure, ornement». L’éclat, le rayonnement se dégagent de la personne de Dieu. A la révélation de Jésus- Christ, toutes les perfections de Dieu seront rendues visibles. De ceux qui aiment Dieu, il est dit qu’ils n’auront ni tache ni ride, mais qu’ils seront saints et sans faute [Eph 5.27]. Voilà l’éclat final auquel Dieu a prédestiné ceux qu’il a appelés, ceux qu’il aime, ceux qui l’aiment.

Tout cela dépasse de loin ma compréhension limitée; c’est trop sublime pour que ma raison humaine puisse en saisir la portée. Et pourtant, c’est le contenu de notre espérance, de notre attente, et elle ne sera pas déçue.

Et Paul le sait. Il nous ramène sur terre, dans le vif de notre existence actuelle. Il connaît les questions que les auditeurs ou les lecteurs de ces révélations ont sur la langue. Et il les pose, l’une après l’autre.

2. v.31-39: Questions et réponses

Question 1: v.31-32

31 Que dirons-nous donc à ce sujet ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?
32 Lui qui n’a pas épargné son propre Fils, mais qui l’a livré pour nous tous, comment ne nous donnera-t-il pas aussi tout avec lui, par grâce?

Que dirons-nous donc à ce sujet? Oui, que faut-il penser de tout cela? Paul répond par une deuxième question: Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?

Comme pour dire: après toutes les grâces de Dieu que je vous ai présentées dans leur enchaînement admirable, comment Dieu pourrait-il être contre nous ? On peut aussi comprendre la question ainsi: Puisque Dieu est pour nous, qui sera contre nous? Puisque Dieu a livré son propre Fils pour nous, pourquoi nous priverait-il de quoi que ce soit? …comment ne nous donnerait-il pas aussi tout avec lui, par grâce? Ah oui: aucun mérite de notre part ! Tout est dû à la seule grâce de Dieu, tout sans exception.

Question 2: v.33

33 Qui accusera les élus de Dieu? Dieu est celui qui justifie!

Qui accusera les élus de Dieu? Et si on nous accuse? Et si Satan nous accuse devant le tribunal céleste? Car il le fait: il est nommé l’accusateur de nos frères, celui qui les accuse devant notre Dieu jour et nuit [Apoc 12.10]. Combien j’aime la réponse lapidaire de Paul:

Dieu est celui qui justifie! Qu’y a-t-il à ajouter ? Puisque Dieu lui-même, la plus haute instance de l’univers, nous justifie, tout a été dit; tout doute est exclu.

Question 3: v.34

34 Qui les condamnera? Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus, il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!

Qui les condamnera? Car il leur arrive de pécher, de commettre tel péché qui colle à leur peau… La réponse, toute aussi définitive:

Le Christ-Jésus est celui qui est mort; bien plus. il est ressuscité, il est à la droite de Dieu, et il intercède pour nous!

Christ (le Messie, le Fils de Dieu), Jésus (le Sauveur): il n’y a maintenant plus de condamnation, disait le premier verset de ce chapitre.

Lui le juste est mort pour moi l’injuste. Mon péché, je le connais, je le confesse, et il est fidèle (à sa promesse) et juste (justice ayant été faite à la croix) pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité (donc même des fautes dont je ne suis pas conscient) [1 Jean 1.9].

purifié à jamais de tous mes péchés !

Et il est à la droite de Dieu. N’a-t-il pas dit, avant d’y aller: Tout pouvoir m’a été donnée dans le ciel (justement !) et sur la terre [Mat 28.18].

Encore plus: il intercède pour nous: aucune accusation ne tient devant lui, aucune condamnation n’est plus possible! On rejoint ici le premier verset de ce chapitre.

Question 4: v.35-39

35 Qui nous séparera de l’amour de Christ ? La tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou le dénuement, ou le péril, ou l’épée?
36 Selon qu’il est écrit: «A cause de toi, l’on nous met à mort tout le jour: On nous considère comme des brebis qu’on égorge
[Ps 44.23].
37 Mais dans toutes ces choses, nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés.
38 Car je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les anges, ni les dominations, ni le présent, ni l’avenir,
39 ni les puissances, ni les êtres d’en-haut, ni ceux d’en-bas, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu en Christ-Jésus notre Seigneur.

Qui nous séparera de l’amour de Christ? Quelque chose ou quelqu’un pourrait-il nous couper de l’amour de Dieu? De nouveau, Paul répond par une question: «Y a-t-il un seul mal, un seul malheur, une quelconque catastrophe ou puissance qui pourrait nous séparer de l’amour de Dieu?» Paul répond par un NON! catégorique. Non, car même si je dois être exécuté, abattu, décapité, égorgé, Dieu m’aime toujours du même amour total.

Dieu aimait-il moins Jean-Baptiste lorsqu’il fut décapité? ou Etienne lorsqu’il fut lapidé? ou Jésus lorsqu’il fut crucifié? Poser la question, c’est y répondre. Non, aucune souffrance, aucune calamité ne peut séparer le croyant de l’amour de Dieu en Jésus-Christ, mais au contraire contribue à son bien; la vie aussi bien que la mort y contribue; aujourd’hui aussi bien que demain; et ni toutes les puissances naturelles et surnaturelles, ni aucune créature (ni Satan non plus): rien ne peut changer quoi que ce soit à l’amour constant de Dieu pour les siens, parce qu’ils sont en Christ-Jésus, leur Sauveur et Seigneur.

Nous sommes ici bien loin de l’Evangile de la prospérité, qui promet santé, richesse et bonheur, et loin de l’Evangile de la puissance, qui promet que tout ce qui est désagréable peut être éliminé par de soi-disant «miracles». Tout coopère au bien de ceux qui aiment Dieu (v. 37). Pourquoi Paul écrit-il «plus que vainqueurs» ? Parce qu’il nous a aimés jusqu’à la croix; c’est là qu’il a obtenu la victoire pour nous, et c’est une victoire surnaturelle, qui dépasse celle de tous les héros du passé (Abraham, Joseph, Job, Daniel…). Par Christ, cette victoire est à notre portée.

Et c’est ainsi que Paul termine la partie didactique de cette épître. Par Jésus- Christ, l’amour de Dieu est devenu évident et opérant.

La parole de Col. 3.3 résume pour ainsi dire le message de ce chapitre extraordinaire: Ma vie est cachée avec le Christ en Dieu.

J.-P. Sch.

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page