Edito
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Ni pour, ni contre, bien au contraire

Ce plaisant condensé du credo de l’indécis ne devrait pas être celui du chrétien . «Que votre oui soit oui, et que votre non soit non, afin que vous ne tombiez pas sous le jugement» ( Jac 5. 12). De même que nous avons dit «oui» au Seigneur lorsqu’il nous a appelés à la repentance, au salut et à la vie éternelle, nous devons apprendre à dire «oui» à sa volonté pour nous aujourd’hui. A parler à notre prochain selon la vérité. A refuser la duplicité. A aimer les choses claires et nettes, à fuir les compromis et les magouilles. «Que tout ce qui est vrai, tout ce qui est honorable, tout ce qui est juste, tout ce qui est pur, tout ce qui est aimable, tout ce qui mérite l’approbation, ce qui est vertueux et digne de louange, soit l’objet de vos pensées» (Phil 4. 8 ).

Aux dernières nouvelles, j’apprends que dans notre monde où tous les chemins sont déclarés praticables, on peut désormais opter pour la «logique floue» – le «fuzzy thinking» du professeur américain Bart Kosko. Combinant l’héritage scientiste occidental d’une part, et les concepts orientaux du ying et du yang d’autre part, ce courant s’applique (dans la ligne du tristement célèbre Nietzsche et de son «Par-delà le bien et le mal») à «transcender» les notions de vrai et de faux. Argument invoqué par les partisans de ce flou philosophique : nos critères de jugement sont parfois très incertains, nous ne pouvons pas toujours déterminer si oui ou non telle position est défendable, mais nous agissons quand même, la vie nous force à assumer des choix en demi-teintes, et ces derniers peuvent se révéler judicieux. Vive donc l’incertitude!

Quant à nous qui appartenons à Christ, réveillons-nous plutôt à nos privilèges ! Notre plate-forme d’action est autrement plus précieuse et précise que les pauvres «rudiments» des penseurs à la mode. Nous disposons en tout temps de la Révélation complète et parfaite de notre Dieu. Pourquoi participer au triomphe du relativisme, à la dictature de l’instinct et de la subjectivité, à l’imposition d’une nouvelle idéologie matérialiste et humaniste ? Sommes-nous réduits à remplacer les claires directives de la Parole de Dieu par les à-peu-près de notre culture à la dérive ?

Laissons cette Parole nous instruire – ce numéro de Promesses est là pour nous y encourager. En la lisant attentivement, nous découvrirons que l’esprit de confusion qui prévaut aujourd’hui n’est pas un phénomène franchement nouveau. A l’Eglise de Corinthe où se trouvaient beaucoup de croyants, et beaucoup de tendances contradictoires, de désordres, et d’enseignements erronés, l’apôtre Paul a montré le chemin du retour à la santé spirituelle. En rappelant d’abord aux croyants que le Saint-Esprit qui habite en eux est l’arbitre suprême : «Nous n’avons pas reçu l’esprit du monde, mais l’Esprit qui vient de Dieu, afin que nous connaissions les choses que Dieu nous a données par sa grâce… L’homme spirituel juge de tout…» (1 Cor 2. 12, 15a). Pour diriger nos vies, nos familles ; pour inspirer nos rapports avec les hommes sans Dieu, comme nos relations avec nos frères et sœurs dans la foi ; pour nous amener à une saine utilisation de nos dons spirituels, Dieu ne nous livre pas à nos propres estimations, forcément approximatives et tendancieuses. Il nous donne sa Parole et son Esprit. Et si nous ressemblons aux Corinthiens d’autrefois, cette recommandation de l’apôtre garde toute sa valeur: «Frères, ne soyez pas des enfants sous le rapport du jugement (c’est-à-dire dans votre capacité à distinguer le vrai du faux, le juste de l’injuste, le spirituel du profane) ; mais pour la méchanceté, soyez des enfants, et, à l’égard du jugement, soyez des hommes faits » (1 Cor 14 . 20). Que le Seigneur nous donne de nous enraciner en Christ, « car pour ce qui concerne les promesses de Dieu, c’est en lui qu’est le OUI » (2 Cor 1. 20).

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Pfenniger Claude-Alain
Claude-Alain Pfenniger, marié, père de trois (grands) enfants, est professeur de langues retraité. Il a exercé des fonctions pastorales en Suisse et a collaboré à la rédaction de diverses revues chrétiennes. Il est membre du comité de rédaction de Promesses depuis 1990.