Dossier: Grandeur et Faiblesse, un Paradoxe
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Les dons accordés à l’Église

Préliminaire

Il y eut, dans l’histoire de l’humanité, 3 époques où Dieu a authentifié ses serviteurs par des prodiges extraordinaires:
– Lors de l’exode d’Israël d’Égypte, par Moïse, les miracles époustouflants prouvant que Dieu l’envoyait. Moïse fut suivi de Josué (traversée du Jourdain, prise de Jéricho, etc.).
– Pour introduire l’ère des prophètes: Elie (1 Rois 17-19), suivi d’Elisée (2 Rois 2-9; 13).
– Pour authentifier Jésus, le serviteur par excellence décrit dans les Évangiles, comme étant le Messie annoncé des siècles à l’avance par les prophètes, suivi par les apôtres, y compris Paul (Actes et épîtres), comme étant les successeurs authentiques de Jésus.

Constatation

Dans les Actes des apôtres, qui recouvrent une période d’environ 30 ans, seuls les apôtres accomplissent des miracles, le dernier ayant lieu en 55 à Troas (Act 20), puis plus aucun dans Act 21 à 28). Les miracles sont relatés dans Act 2.43; 3.6; 4.16; 5.12-13; 9.40-41; 14.9-10 et 16.18. Les 2 exceptions sont: Etienne (6.8) et Philippe (8.6), auxquels les apôtres avaient imposé les mains au préalable (6.6). Il est a relever que toutes les guérisons opérées par les apôtres étaient instantanées et totales, jamais partielles.

Cas particulier: Marc 16.17-18 (à noter: les versets 9-20 manquent dans beaucoup de manuscrits, de sorte qu’on n’est pas sûr de leur authenticité). Ici, Jésus s’adresse spécifiquement aux apôtres, auxquels il vient de reprocher leur incrédulité (v. 15-18). «Les signes qu’accompagneront ceux (pas: «tous ceux») qui auront cru» (litt.: «ceux devenus croyants»)… Rappelons que c’était avant la Pentecôte. Pourquoi ne tient-on compte que de «chasser les démons» et «parler de nouvelles langues» et laisse-t-on de côté le poison qu’ils pourront boire impunément et les serpents dont les morsures ne leur feront rien? Cela montre bien que cela ne s’appliquait qu’aux apôtres (dont était Paul, mordu par une vipère à Malte, Act 28). Comment se fait-il qu’à travers tout l’âge de l’Église des quantités de croyants soient morts par des serpents et du poison, si la protection divine avait été conféré à tous les croyants?

La liste des dons dans les épîtres

1. 1 Cor 12.8-11,28-30, écrit en l’an 55: «A l’un est donné par l’Esprit: sagesse, connaissance, foi, guérisons, miracles, prophéties1, discernement, langues et leur traduction».

2. Rom 12.6-8, écrit en 57: Nous avons des dons différents, selon la grâce accordée: prophétie (voir sous 1), service, enseignement, exhortation, générosité, présidence, miséricorde.

3. Eph. 4.11, écrit en 60: C’est lui (Christ) qui a donné les uns comme apôtres (ici dans le sens d’envoyés), prophètes (voir sous 1), évangélistes, pasteurs, docteurs.

4. 1 Pi. 4.10-11, écrit vers 62: Chacun a reçu un don: parler, servir.

Constatations

Aucune liste ne mentionne un don d’exorcisme (chasser des démons).

– Dès l’an 57, il n’y a plus de mention de dons miraculeux.

– 2 Cor. 12.12 dit expressément que les dons de signes, prodiges et miracles distinguaient les apôtres. Cette restriction n’aurait pas de sens si tous les chrétiens les avaient exercés dès la rédaction de la 2e épître aux Corinthiens.

– Héb. 2.3-4, écrit avant l’an 70: le salut fut confirmé (passé défini en grec) par des signes, des prodiges, des miracles variés, c.-à-d. une fois dans le passé, et non à l’époque où l’épître aux Hébreux fut écrite.

– Jacques 5.13-15, écrit vers 60, indique ce qu’il faut faire en cas de maladie: appeler les anciens pour prier et apporter de l’aide médicale (le mot pour «huile » en grec ici désigne une huile qui guérit et non l’huile d’onction). Pourquoi ne pas appeler le frère ayant un don de guérison? Il faut en déduire qu’il n’y en avait plus.

La conclusion s’impose

Les dons miraculeux ont cessé tôt dans l’Église, ce qui est confirmé par l’histoire, aucun des «pères» de l’Église n’en mentionnant jamais dans leurs écrits du 1er au 3e siècle (l’Église catholique romaine n’apparaît qu’au 4e siècle): entre autres Irénée (140-190), Tertullien (160-240), Origène (185-254), et plus tard Augustin (354-430).

Postscriptum

Bien entendu, Dieu continue à intervenir miraculeusement en réponse à nos prières. Mais ces miracles n’ont plus le but d’authentifier ses serviteurs; ils sont des grâces accordées quand Dieu le juge bon.

Notes
1 Révélations consignées plus tard dans les épîtres des apôtres et donc devenues ensuite superflues.

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