Dossier: L'Eglise face à de nouveaux enjeux
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Découverte d’un trésor

I. Introduction

Lorsque le Seigneur a fondé l’Eglise, au jour de la Pentecôte (Act 2), par l’œuvre du Saint-Esprit (1 Cor 12.4,7,11,12,13), il voulait que cette entité fonctionne harmonieusement et efficacement. Le but est que la communauté locale entreprenne toute l’activité nécessaire à sa croissance, son édification et son épanouissement spirituels en vue de vivre Christ d’une manière adulte. Ainsi le corps universel, dont l’expression locale est l’assemblée (Eph 2.22 ; 4.11-13,15,16) sera protégé de l’infantilisme spirituel et de la fausse doctrine (Eph 4.14).

Si cela est le cas, et si Jésus-Christ est la tête toute-puissante du corps, pourquoi ne voyons-nous pas cette santé victorieuse de manière évidente, de nos jours ? Question légitime. Si nous nous limitons exclusivement à 1 Cor 12.7-31 ; 14.1-39 et Eph 4.7-16, il est indéniable qu’une raison majeure soit l’ignorance et/ou le manque d’utilisation du ou des dons spirituels que possède chaque né de nouveau. Ces dons ont été distribués à la conversion par le Saint-Esprit.

Si le corps veut vivre victorieusement et utilement pour le Seigneur et pour les uns et les autres, il est impératif que le croyant découvre et reconnaisse son don. Si tel est le cas, alors le corps sera en bonne santé, accomplissant la volonté de la Tête. Le but donc de ce court document est d’informer les convertis, pour qu’ils commencent dès à présent à rechercher quels sont leurs dons.

II. Pourquoi faut-il découvrir son don ?

1. Pour éviter la frustration personnelle.

Que dois-je faire, et de quelle manière, pour servir le Seigneur ? Celui qui connaît son don trouvera facilement les réponses. Si le chrétien ne connaît pas son don, il ne pourra jamais être sûr qu’il serve toujours le Seigneur aussi bien que possible – voilà la frustration !

2. Pour travailler avec succès

(1 Cor 9.24-25 ; Phil 3.12-14) La réussite spirituelle nous est indiquée dans le Nouveau Testament : le Seigneur veut que nous atteignions ce but. Travailler à perte et inutilement n’est pas à la gloire de notre Maître, (Mat 25.24-25).

3. Pour œuvrer selon le plan de Dieu

(2 Tim 4.5 ; Rom 12.6-8 ; Mat 26.39)
… non pas ce que je veux, mais ce que tu veux.

4. Pour recevoir des récompenses

(2 Cor 5.10 ; 1Cor 3.8-14 ; Gal 6.8b-9 ; 1 Cor 4.5; 9.17,25 ; 15.58 ; Héb 6.10 ; 2 Jean 8 ; Rom 2.6-7 ; Eph 6.8 ; Col 3.23 ; Apoc 22.12).

Ces versets contiennent un enseignement clair et édifiant pour le chrétien à l’écoute du Seigneur, et ils fournissent un stimulant au chrétien qui se contente seulement d’avoir reçu son « billet pour le ciel »… Souvent nous nous disons : Je ne sers pas le Seigneur pour avoir des récompenses, je sers par amour pour tout ce qu’il a fait pour moi ! Attitude louable, mais insuffisante, si nous avons bien compris les versets cités ci-dessus ! Car une chose est sûre : le Maître ne sera jamais endetté envers qui que ce soit, car il nous traite tous selon le principe énoncé dans les deux Testaments (Deut 25.4 ; Mat 10.10 ; 1 Cor 9.7-10 ; 1 Tim 5.18) : chacun aura sa récompense. Nous servons le Seigneur Jésus par amour et avec l’espérance de recevoir, par sa grâce, des fruits de notre fidélité envers lui par l’Esprit.

5. Pour être utile aux autres

(1 Cor 12.7 ; Eph 4.12 ; 1 Pi 4.10-11 ; 1 Cor 14.5,12,26 ; Mat 25.35-40)
Lorsque l’Esprit nous a investis en nous accordant notre don, Il l’a fait aussi afin que nous devenions un moyen pour venir en aide aux autres. L’Esprit ne nous a pas attribué un don spirituel pour qu’il soit porté comme un galon, informant les autres membres du corps de nos grades et fonctions dans l’armée de Dieu, … ce qui conduirait à chercher notre propre gloire auprès des autres. Le véritable soldat de Christ lance toujours le même cri : Pour les autres !

III. Quelles sont les conséquences de ne pas découvrir et de ne pas appliquer notre don ?

Trop de chrétiens sont tellement satisfaits du salut dont ils sont devenus les bénéficiaires, qu’ils s’arrêtent sur le chemin de leur pèlerinage ici-bas pour admirer l’Etoile du matin (2 Pi 1.19), mais sans aller plus loin. "Pourquoi faire plus ? cela me suffit", pourrions-nous entendre. "Pourquoi me casser la tête à découvrir mon don, puisque je possède déjà l’essentiel – Christ comme Sauveur" ? Or, cette attitude s’avère bibliquement insuffisante et potentiellement dangereuse pour les raisons suivantes:

1. Nous n’œuvrons pas dans le même sens que Dieu. L’Eternel travaille et met en pratique ses capacités spirituelles. Le Seigneur Jésus a bien suivi ce principe (Jean 4.34 ; 5.17 ; 6.28 ; 9.4 ; 17.4). Même l’apôtre Paul reconnut la nécessité d’œuvrer avec Dieu (Eph 3.20 ; Phil 2.13 ; Col 1.29 ; voir aussi 2 Rois 13.1 ; Ps 92.5). Pourrions-nous faire moins ?

2. Nous pouvons passer à côté des bénédictions réservées à ceux qui emploient leur don, car seule l’obéissance à chaque personne de la Trinité et à l’appel reçu nous permettent d’entrer dans la pleine jouissance des bénédictions qui nous sont destinées (Mat 25.21 ; Jean 4.38 ; cf. aussi les références soutenant ce principe, Prov 8.32 ; Deut 1.35-36 ; 1 Chr 29.12,14,16-17). Je suis sûr que des multitudes de convertis passent à côté de bénédictions quotidiennes, n’étant généralement pas dans la volonté de Dieu, ni spécifiquement utilisables quant à l’emploi de leur don. Faisons-nous ce qu’il faut pour que toutes les faveurs qui nous sont prédestinées nous parviennent ? Ne pensez-vous pas que Dieu soit attristé de ne pas nous inonder de ses bienfaits ?

3. Nous n’aidons pas au maximum les autres membres du corps. Le Seigneur Jésus, notre Roi, a lui-même partagé sa conception de l’interrelation existant entre les gens dans Mat 25.42-45. L’apôtre Paul est lui aussi explicite dans ce domaine (Eph 4.11-16). Un don spirituel nous a été donné pour venir en aide aux autres membres du corps (1 Cor 12.12-27).

4. Nous obligeons ceux qui connaissent et qui appliquent leurs dons à assumer une surcharge de travail à cause de notre indifférence ou de notre négligence dans l’emploi de nos dons. Inadmissible ! Bien sûr, le corps ne pourrait fonctionner aussi bien dans une telle condition. Nous ne nous attelons pas à la tâche.

5. Nous risquons de nous priver de récompenses dans l’Au-delà (cf. II. 4., ci-dessus).

IV. Quelle attitude devrions-nous manifester dans la recherche de notre don ?

Nous ne pouvons réussir dans notre investigation au sujet de notre don, que dans la mesure où notre attitude est sincère et persévérante. Voici quelques suggestions concernant la manière par laquelle nous pourrions aborder nos recherches.

1. Reconnaître notre ignorance présente et réelle.

Cette attitude va de soi, si nous ne sommes pas sûrs de connaître notre don. La sincérité devant Dieu paiera ! Ce n’est pas un péché d’ignorer l’identité de notre don, si nous ne savions pas jusqu’à maintenant que nous en possédions un. Dieu est au courant, et les autres voient si nous connaissons notre don ou pas. N’essayons pas de berner Dieu et les autres.

2. Admettre notre humilité, notre indignité face au Père et au Fils

L’Esprit de Dieu est le distributeur des dons (Es 6.5 ; Jér 1.6 ; Ps 115.3 ; 1 Cor 12.6-7,11,18-19). Sommes-nous vraiment dignes et méritoires pour être investis d’un don ? Certainement pas : tout est pure grâce. Reconnaissons-le humblement.

3. Être réceptifs

Plaçons-nous devant le Seigneur Jésus avec l’humble souhait de recevoir l’identité de notre don, prêts à être éclairés dans ce domaine (1 Sam 3.9 ; Ps 85.9 ; Esa 6.9 ; Dan 10.12,19 ; Act 9.6).

4. Avoir le désir d’être obéissants lors de la découverte de notre don

(Héb 10.7, Ps 39.7-9). Voici quelques références mettant en relief quelques qualités de l’obéissance dans ce domaine : 1 Sam 15.22 ; 1 Pi 1.22 ; Ex 24.7 ; Ps 40.8-9 ; Ps 119.34 ; 1 Pi 1.14 ; Jos 1.7 ; Esa 1.19 ; 2 Cor 10.5 ; Jean 13.15.

5. Avoir foi en sa bonté

Il nous révélera notre don, un cadeau de sa grâce (Ps 27.13-14 ; 31.20 ; Héb 11.1 ; Ps 25.3 ; Rom 8.25 ; Ps 145.5 ; Rom 12.12).

V. Comment rechercher notre don ?

J’aimerais partager ici les principes employés pour la découverte de mon don spirituel. Au début, je ne les reconnaissais pas en tant que tels, mais ils me sont apparus rétrospectivement, bien des années plus tard, lors de réflexions.

1. J’ai prié le Seigneur pour qu’il me fasse comprendre et reconnaître quel était mon don (Ps 135.6 ; Eph 4.7 ; 1 Cor 2.9-12 ; Rom 12.6a ; Héb 2.4a). Du début de ma recherche de mon don jusqu’à sa découverte, deux ans et demi se sont écoulés. Il faut persévérer dans la prière pour avoir les oreilles spirituelles ouvertes en vue de recevoir l’information que nous demandons.

2. J’ai prié mon Père céleste que l’Esprit me place là où l’utilisation de mon don serait sollicitée ou mise en valeur (Ps 143.10 ; Act 4.36 ; Act 9.26-27 et 11.20-22 ; voir aussi le cas de Mardochée et d’Esther dans Est 2.21-22 ; celui de l’apôtre Pierre dans Act 10, puis celui de Barnabas et de Paul dans Act 11.25-26). Ce genre de prière, c’est notre engagement auprès de Dieu démontrant notre sérieux et notre dépendance de l’Esprit.

3. J’ai toujours voulu être aussi utile que possible pour mettre en valeur le Seigneur Jésus et pour que des gens viennent à lui. Il fallait que le don, que je ne connaissais pas encore, serve à magnifier Jésus-Christ (1 Cor 12.31 ; Rom 11.36 ; Jean 16.14).

4. J’ai prié que d’autres soient aussi bénis, enrichis et édifiés spirituellement (Act 18.27). Notre don est pour les autres (Eph 4.16 ; 1 Cor 12.7).

5. J’ai prié pour que d’autres reconnaissent mon don et qu’ils me le disent sans aucune sollicitation de ma part, c’est-à-dire que leur commentaire ou leur appréciation soit une surprise complètement inattendue (Act 18.27-28 ; Tite 1.4-5 ; 1 Tim 1.18 ; 6.12).

6. J’ai prié pour bien mettre en œuvre par l’Esprit le don donné (1 Tim 4.14 ; 2 Tim 4.1-15 ; Col 4.17).

7. J’ai prié, en reconnaissant mon don, que le Seigneur fasse toute chose par l’Esprit pour m’aider à améliorer l’utilisation de mon don. Cela signifie que je dois tout mettre en œuvre pour parfaire, optimiser, affermir ce don, en lisant des livres, en demandant des conseils auprès de ceux qui ont de l’expérience, en les observant dans l’exercice de leur don. Le don que nous avons du Saint-Esprit est parfait, mais l’emploi humain de ce don est perfectible (1 Tim 4.13-16) !

VI. Quelles attitudes doivent nous imprégner, nous guider après la découverte de notre don ?

Connaître l’identité de son don procure un état spirituel de joie, de paix, d’encouragement, d’énergie même : « Maintenant, je comprends ce que je dois et peux faire par la grâce de Dieu. Je peux me concentrer en ce que je suis appelé à faire, au lieu de me disperser en essayant de faire mille choses. Je sais quoi viser… » Tout cela est bien, mais il existe trois dangers potentiels cachés derrière ce beau témoignage confiant.

– Je pourrais me concentrer tellement sur mon ou mes dons, que je devienne exclusif, donc déséquilibré… « Mon don et rien que mon don ! »
– Je pourrais même refuser de venir en aide dans d’autres domaines lorsque le besoin est évident et pressant. Il faut éviter la rigidité !
– Je peux penser que, comme le Saint-Esprit m’a accordé une certaine capacité spirituelle, unique à moi, cela « marchera tout seul ». Je vais croiser les bras, prier et regarder l’Esprit à l’œuvre. Mon don va s’enclencher automatiquement lorsque la bonne situation se présentera, et je n’aurai pas besoin de me fatiguer davantage ! Quelle erreur fondamentale!

Voici quelques attitudes utiles qui peuvent servir de guide pour l’emploi de notre don :

1. Il faut que nous ayons une opinion juste et équilibrée, modeste, quant à l’utilité et à l’emploi de notre don (Rom 12.3 ; 2 Cor 12.7). Nous ne sommes pas le seul, le meilleur, l’exceptionnel. Dieu veut nous utiliser, mais nous ne sommes pas indispensables. En un mot, il faut une véritable humilité intérieure (1 Cor 15.10).

2. Il existe une diversité de fonctions (Rom 12.4), donc je n’ai pas tous les dons. Dans telle ou telle situation, quelqu’un d’autre ayant le même don que moi pourrait être choisi à ma place, soit directement par l’Esprit, soit par la décision humaine de quelqu’un d’autre. Lorsque cela arrivera, rappelez-vous bien que l’égoïsme et la jalousie rôdent autour de vous pour vous faire tomber dans le péché. Nous pouvons aussi adopter une attitude de martyr et nous flageller ou carrément bouder ! Nous servons le Seigneur, et c’est lui qui est souverain.

3. Il existe une unité de communion (Rom 12.5), et notre tâche, c’est d’œuvrer pour que cette unité continue (Rom 14.19 ; 2 Cor 13.11 ; Rom 12.18).

4. Il est intelligent, dès le début, d’admettre que vous serez critiqué, voire accusé faussement, dans l’exercice de votre don. Préparez-vous à cette éventualité (2 Cor 10.10 ; 1 Pi 4.4).

5. L’amour est indispensable et doit constamment régir l’exercice de mon don (1 Cor 13). Ce chapitre est très explicite sur le « comment de ne pas employer » son don (1 Cor 13.1-3), et très clair sur le « comment l’utiliser » (1 Cor 13.4-7). Dieu nous a donné avec amour notre don par l’Esprit, et il attend qu’il soit utilisé de la même façon.

VII. Conclusion

Appliquons-nous donc par « marcher dans les bonnes œuvres que Dieu a préparées d’avance pour nous » (Eph 2.10). Le Seigneur nous montrera quels sont nos dons. Que ces réflexions puissent nous aider et nous diriger dans cette démarche biblique, saine et équilibrée pour découvrir et exercer nos dons divers pour l’édification du corps de Christ et à la gloire de Dieu.

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McCarty Scott
Scott McCarty a fait ses études en théologie au Dallas Theological Seminary, aux États-Unis. Il exerce un ministère d’enseignement biblique en France depuis 1971. Cofondateur du Centre d’information à l’évangélisation et à la mission à Grenoble, il est membre de Promesses et auteur de nombreux articles.