Dossier: Proverbes: le livre de la vie quotidienne
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Le père et la mère dans le livre des Proverbes

Le livre des Proverbes ne traite pas la question du salut de l’homme. Un autre livre a magistralement posé cette base. Incontestablement c’est dans le livre de l’Exode traitant du salut du peuple juif qu’est préfiguré le salut que Jésus Christ devait nous apporter un jour.

Le livre des Proverbes nous apprend plutôt comment marcher sur la terre à la gloire de Dieu. Ne l’a-t-on d’ailleurs pas appelé « le code de la route » ? Il contient une multitude de préceptes de sagesse pour l’individu, qu’il soit adulte ou enfant, roi ou sujet, maître ou serviteur, … père ou mère. Dans cet article, nous arrêterons nos propos sur ces derniers nommés : le lecteur attentif aura tôt fait d’observer que le père et la mère sont mentionnés douze fois côte à côte dans ce livre (pour une seule fois la mère seule).

Cette insistance de l’Esprit de Dieu à les nommer ensemble nous interpelle et contient certainement un enseignement d’une grande importance et d’une saisissante actualité.

De mari et femme à père et mère

Nous ne sommes pas d’abord père et mère, mais mari et femme. Un jeune homme, une jeune fille sont remplis d’un sentiment amoureux l’un pour l’autre. Ils décident de partager leur vie. Ils s’engagent réciproquement par le mariage dans une union stable. Elle sera une base solide où l’enfant qui viendra trouvera tendresse et sécurité. L’union libre offre-t-elle à l’enfant cette base solide ?

L’expression « le père et la mère » appelle un second préalable : le jeune couple, tout en réfléchissant au sujet de la régulation des naissances avec sagesse et tendresse, ne refusera pas systématiquement l’enfant. Rien n’est plus beau que la vision de ce jeune homme et de cette jeune fille, devenus mari et femme, penchés sur le berceau où se trouve le fruit de leur union et de leur amour. Ils sont père et mère. La pensée de Dieu est qu’ils soient là, côte à côte, que l’enfant les découvre ainsi comme en témoignent les douze passages du livre des Proverbes.

Mais il arrive fréquemment aujourd’hui que l’enfant ne découvre qu’un visage. Ce sera généralement celui de la mère. Selon l’expression courante, qui n’en est pas moins dramatique, le père s’est volatilisé dans la nature. Plus triste encore, l’enfant ne découvrira ni le visage de son père, ni le visage de sa mère. Il est né sous X. Il découvrira d’autres visages, on s’occupera tout de même de lui. Dans d’autres cas, il arrivera dans une famille dite « recomposée ». Franchement plus grave (car dans les cas précédents, on pourrait imaginer qu’un accident ait pu emporter le père ou la mère), le cas qui pourrait bientôt voir le jour en France, où l’enfant découvrirait deux visages semblables d’hommes ou de femmes.

Il est urgent, dans le contexte actuel, de revenir à la normalité de la pensée divine de notre Créateur : le père et la mère côte à côte. Cela soulève immanquablement que ceux qui sont côte à côte physiquement, marchent dans l’entente cordiale et la fidélité. Car enfin comment faire face à cette tâche difficile de père ou de mère, si l’on cède à la tentation d’aventures extraconjugales ?

Oui, la tâche est difficile, parfois très difficile. Nous, parents, nous nous sentons faibles, fragiles, toujours imparfaits, quelquefois impuissants et dépassés.

Comment réagir devant le caprice d’un enfant, une désobéissance, voire une insolence… devant une chambre encore en désordre après tant de remarques ? Comment réagir quand on découvre qu’un enfant se drogue ou a des tendances homosexuelles, devant un adolescent révolté ou déprimé ? Comment réagir quand un enfant invite à la maison un ami ou une amie pour la nuit, afin de coucher ensemble ?…

Le père et la mère sont parfois mis à rude épreuve dans leur entente même. Ils n’auront pas toujours le même avis pour faire face à des situations qui demanderont beaucoup de patience, de sagesse, de fermeté ou de modération — et des nerfs solides.

Ils sentiront toute leur faiblesse, mais garderont la conviction qu’il leur faut, envers et contre tout, rester côte à côte, car telle est la pensée de Dieu. Ils auront par dessus tout besoin du secours divin, qu’ils solliciteront constamment ensemble. Ils devront d’abord pour eux-mêmes marcher ensemble, guidés par la pensée de Dieu, pour ensuite la transmettre. Ils pourront ensuite exhorter avec sagesse :

– « Ecoute mon fils, l’instruction de ton père, et ne rejette pas l’enseignement de ta mère. » (Prov 1.8)
– « Mon fils, garde les préceptes de ton père, et ne rejette pas l’enseignement de ta mère. » (Prov 6. 20)
– « Ecoute ton père, lui qui t’a engendré, et ne méprise pas ta mère, quand elle est devenue vieille. » (Prov 23.22)

Ils pourront même en appeler à leur propre expérience :

– « J’étais un fils pour mon père, un fils tendre et unique auprès de ma mère. » (Prov 4.3)

Tout parent exprime ce souhait :

– « Que ton père et ta mère se réjouissent, que celle qui t’a enfanté soit dans l’allégresse ! » (Prov 23.25)

Le constat heureux peut être doublé d’un constat malheureux :

– « Un fils sage fait la joie d’un père, et un fils insensé le chagrin de sa mère. » (Prov 10.1)
– « Un fils sage fait la joie de son père, et un homme insensé méprise sa mère. » (Prov 15.20)

Le constat peut être aussi franchement alarmant :

– « Celui qui ruine son père et qui met en fuite sa mère est un fils qui fait honte et qui fait rougir. » (Prov 19.26)
– « Celui qui vole son père et sa mère, et qui dit : Ce n’est pas un péché ! est le compagnon du destructeur. » (Prov 28. 24)
– « Il est une race qui maudit son père, et qui ne bénit point sa mère. » (Prov 30.11)

L’avertissement peut même se faire très solennel :

– « Si quelqu’un maudit son père et sa mère, sa lampe s’éteindra au milieu des ténèbres. » (Prov 20.20)
– « L’œil qui se moque d’un père et qui dédaigne l’obéissance envers une mère, les corbeaux du torrent le perceront, et les petits de l’aigle le mangeront. » (Prov 30.17)

Toujours le père et la mère sont là, côte à côte.

L’exception renforcera la règle : « Paroles du roi Lemuel. Sentences par lesquelles sa mère l’instruisit. » (Prov 31.1) La mort a pu intervenir dans ce foyer, mais cette mère a réussi à suppléer à l’absence du père. La mère du roi Lemuel est là pour encourager toutes les mères seules.

Des exemples bibliques

Deux exemples positifs du père et la mère côte à côte pourront encore nous encourager :

– Moïse est né en Égypte dans une période bien difficile. Si sa mère est au premier plan dans le livre de l’Exode (ch. 2), le Saint Esprit, rapportant dans l’épître aux Hébreux les actes de foi des croyants, dira : « C’est par la foi que Moïse, à sa naissance, fut caché pendant trois mois par ses parents, parce qu’ils virent que l’enfant était beau, et qu’ils ne craignirent pas l’ordre du roi. » (Héb 11.23). Amram et Jokébed ont pris ensemble ce risque, dans la foi et la crainte de Dieu.
– Dès avant la naissance de Samson, Manoach et sa femme sont constamment cités ensemble (lire Juges 13). Quand Samson est devenu grand, il descend à Thimna et voit là une fille des Philistins qu’il veut prendre pour femme. « Son père et sa mère lui dirent : N’y a-t-il point de femme parmi les filles de tes frères et dans tout notre peuple, que tu ailles prendre une femme chez les Philistins, qui sont incirconcis ? » (Jug 14.3) Ils sont unanimes pour poser à leur fils cette question pleine de sagesse.

Pour conclure, nous ne saurions mieux faire que citer cette parole d’un autre : « Le plus beau cadeau qu’un père puisse faire à ses enfants, c’est d’aimer leur mère » … et nous ajoutons : Le plus cadeau qu’une mère puisse faire à ses enfants est d’aimer leur père.

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Jouve Lucien
Lucien Jouve habite à Annonay, en Ardèche. Il est marié, a six enfants et plusieurs petits-enfants. Orateur apprécié, il s’implique dans son église locale et dans l’encouragement des chrétiens autour de lui, ainsi que dans l’enseignement des jeunes. Amateur de poésie, il est aussi poète à ses heures.