Dossier: Affronter la mort
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Et si j’avais peur de mourrir ?

Peur de la mort : choses entendues

« Pour ne pas avoir peur de la mort, la réponse est ultra simple : n’y pensez pas ! »

« Le fait de penser à la mort me terrifie. Ça me hante depuis tout petit. Comment me débarrasser de ces crises d’angoisse ? Si vous le savez, donnez-moi la recette ! »

« Je te comprends. Moi, j’essaie de ne pas y penser en me distrayant par un film, par exemple. Mais le problème est toujours là. »

De la crainte à la servitude

La crainte est une peur instinctive face à une personne ou à un élément plus fort que soi1. De toutes les craintes, celle de la mort est la plus angoissante. D’ailleurs, elle est appelée « le roi des terreurs » (Job 18.14).

En réalité, cette épouvante en cache une autre, consciente ou non : celle du jugement à cause du péché. Dieu révèle en effet que la mort définitive du corps est l’épreuve symbolique d’une « seconde mort » : la mort éternelle que nous méritons de souffrir en enfer. Ceux qui osent affronter leur conscience morale entendent alors ces vérités :

– « Tous ont péché » (Rom 3.23a), et « le salaire du péché, c’est la mort » (Rom 6.23a).

– « Il est réservé aux hommes de mourir une seule fois, après quoi vient le jugement » (Héb 9.27).

L’idée du jugement les terrifie. Ils cherchent à l’éviter en oubliant leur mortalité. Mais les diversions qu’ils inventent échouent. Alors, ils se créent des vertus : ils se rendent esclaves de cette crainte par toutes sortes de règles morales ou religieuses. Ils tentent d’obtenir par leurs efforts la justification qui ne s’obtient que par grâce. Vainement, ils essaient et essaient encore, se plaçant ainsi « sous le joug de la servitude ». Alors que Dieu leur propose de les gracier par le sacrifice de Christ, ils cherchent à se sauver eux-mêmes.

Victoire sur la mort : délivrance de la servitude

Satan use et abuse de sa « puissance de mort » : terrible procureur, il réclame la peine capitale et le jugement éternel sur le pécheur. Mais la grâce de Dieu innocente celui qui l’accepte par la foi. Elle s’est manifestée par Jésus-Christ qui « a détruit [les conséquences spirituelles de] la mort et a mis en évidence la vie et l’immortalité par l’Évangile » (2 Tim 1.10). « La mort a été engloutie dans la victoire. » (1 Cor 15.54) Cette victoire, c’est la résurrection du « prince de la vie ». Par elle, il nous délivre de notre servitude pour que nous vivions la liberté chrétienne (Gal 5.1).

« Ainsi donc, puisque les [hommes] participent au sang et à la chair, [Christ] y a également participé lui-même, afin que, par la mort, il anéantît celui qui a la puissance de la mort, c’est-à-dire le diable, et qu’il délivrât tous ceux qui, par crainte de la mort, étaient toute leur vie retenus dans la servitude. » (Héb 2.14-15)

Le chrétien ne craint donc pas la réalité spirituelle de la mort, car il est en règle avec Dieu pour toujours, car il est passé de la mort à la vie. Il ne perd plus son temps à mériter sa justification, puisque celle-ci lui a été gratuitement donnée grâce à l’ouvre de Christ. Par la foi, il sait qu’il est désormais divinement aimé par celui qui a l’autorité finale sur la mort (Apoc 1.18). Il ne vit plus sous la crainte du jugement, puisque l’amour de Dieu, prouvé à la Croix, l’assure de son éternité : « L’amour parfait bannit la crainte ; car la crainte suppose un châtiment » (1 Jean 4.18).

Mais. en pratique ?

Ne plus craindre la mort n’empêche pas la peur de mourir. Peur, non des implications éternelles du jugement, mais de la souffrance temporaire liée à notre disparition physique. Jésus nous laisse un précieux exemple à ce sujet :

Pleinement Dieu, le maître de la vie ne craignait pas le redoutable mystère de la mort (Jean 10.18 ; 11.25a ; Act 2.31). Il connaissait sa gloire à venir. Christ n’est pas un « sous-dieu ».

Pleinement homme, il a connu « l’angoisse », sachant qu’il devait mourir pour les hommes (Luc 22.44). Cette terrible épreuve couronnait son ouvre expiatoire en vue du salut des hommes (2 Cor 5.21). C’est précisément cette épreuve qu’il a demandé à son Père d’éloigner, si possible (Mat 26.39). Jésus n’était pas un « surhomme ».

Nous de même, nous ne craignons plus la mort, car nous suivons Jésus, le vrai chemin de la vie éternelle (Jean 14.6). Mais nous n’en restons pas moins hommes. C’est pourquoi nous ne péchons pas contre Dieu lorsque nous ressentons de l’appréhension à l’idée de mourir !

Toutefois, comme Jésus a triomphé des plus terribles angoisses, nous sommes conviés à ne pas demeurer dans l’anxiété. Face à la mort et à ce qu’elle représente, le chrétien s’appuie sur sa foi en Christ : je vis en paix. non parce que je n’ai peur de rien ou que rien ne m’arrive, mais parce que, malgré mes appréhensions et mes épreuves, j’ai l’assurance de la présence de Dieu en moi, grâce à Jésus : « Parce qu’il a lui-même souffert dans l’adversité, il peut aider ceux qui traversent une épreuve. » (Héb 2.18, traduction libre)

« Quand je marche dans la vallée de l’ombre de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ta houlette et ton bâton me rassurent. » (Ps 23.4)

1 La crainte de Dieu est le résultat de la prise de conscience qu’un être supérieur existe, contre lequel nous ne pouvons nous mesurer : « Il y a un seul Dieu, et ce n’est pas toi. » (Calvin)

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Mondin Frédéric
Frédéric Mondin travaille pour les éditions BLF. Il vit actuellement en Bolivie avec sa femme. Il est membre du comité de rédaction de Promesses.