Dossier: Egaux mais différents
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Vrai homme, vraie femme

Cet article est adapté de prédications tenues alors que mon épouse et moi étions jeunes mariés. Depuis, notre couple est passé par le mélange normal des joies et des détresses de deux pécheurs vivant ensemble ! Nous sommes tous deux convaincus du besoin de revenir constamment au programme que Dieu place devant chacun d’entre nous. J’espère que ces quelques lignes vous y encourageront.

Une femme, une vraie : les marques de la maturité féminine

Qu’est-ce qu’une femme idéale ?… Barbie, Marylin Monroe, Laure Manaudou, Marie Curie ?
Certains (surtout dans les années soixante) ont cherché à abolir toute distinction entre hommes et femmes. Pourtant, ceux-ci sont radicalement différents, dans leurs corps, dans leur façon de penser, etc. — et c’est une source de richesse.
D’autres cherchent à rabaisser la femme. Pierre de Coubertin (rénovateur des jeux olympiques) a dit : « Une olympiade femelle serait impratique, inintéressante, inesthétique et incorrecte. » Nous comprenons dès lors le danger de dire que les hommes sont différents des femmes : considérer les uns supérieurs aux autres.
La Bible est glorieusement pour la féminité. Elle attribue à la femme un rôle et une fonction qui lui sont propres, au sein du couple comme au sein de la société. Toutefois, elle ne définit pas prioritairement des tâches, mais esquisse les traits spécifiques de la féminité. Bien sûr, la manière dont s’exprime cette différentiation va changer d’une culture à l’autre.
Un texte clef sur ce thème se trouve en 1 Pierre 3.1-6 : « Vous de même, femmes, soyez soumises chacune à votre mari, afin que même si quelques-uns n’obéissent pas à la parole, ils soient gagnés sans parole, par la conduite de leur femme, en voyant votre conduite pure et respectueuse. N’ayez pas pour parure ce qui est extérieur : cheveux tressés, ornements d’or, manteaux élégants, mais la parure cachée du cœur, la parure personnelle inaltérable d’un esprit doux et tranquille ; voilà qui est d’un grand prix devant Dieu. Ainsi se paraient autrefois les saintes femmes qui espéraient en Dieu, soumises à leur mari, telle Sara qui obéissait à Abraham, et l’appelait son seigneur. C’est d’elle que vous êtes devenues les descendantes, si vous faites le bien, sans vous laisser troubler par aucune crainte. »

L’abandon (3.1-2)

Le texte débute avec les propos les plus controversés sur la relation mari-femme : « Soyez soumises »… Il ne s’agit pas d’une erreur de manuscrit, ni d’une conception particulière de Pierre, car l’apôtre Paul exprime la même chose dans plusieurs autres passages (Éph 5 ; Col 3 ; Tite 2.5, etc.). Le terme grec est hupotasso, un terme très fort puisqu’il évoque une notion militaire : se placer sous l’autorité d’un plus gradé. Pour autant, il ne signifie ni une différence de nature, ni une domination masculine, ni une obéissance aveugle, ni une servitude.

Il s’inscrit au contraire dans un principe général de relations sociales qui dépasse largement le cadre unique du foyer : Pierre commence par évoquer la bonne conduite à observer parmi les païens, puis il parle de la soumission aux gouvernements, aux employeurs, etc. En fait, le concept de la soumission touche tout le monde. C’est une nécessité pour tout rassemblement d’hommes et de femmes. Dans ce contexte, la soumission de la femme n’est qu’un élément parmi d’autres de cette soumission mutuelle.

Peut-être que le mot le plus approprié pour résumer l’attitude générale de la femme est : « s’abandonner » — pour le bien d’autrui.
Nous avons un exemple formidable dans la personne de Marie : elle reçoit de Dieu un appel qui peut lui coûter la vie, car accepter d’être enceinte sans être mariée peut entraîner la lapidation, et elle s’abandonne à la volonté de Dieu.

Le pouvoir féminin ne se manifeste pas par un discours, encore moins par la violence. Le pouvoir féminin, c’est l’influence par l’exemple :
1. La conduite sans parole : L’exemple a un profond impact pour juger et enfin changer le cœur d’un homme. La mère d’Augustin (un des « pères » de l’Église) vécut avec un mari difficile ; elle fut un exemple Asi spectaculaire que Dieu eut pitié de cet homme qui mourut dans la foi.
2. L’attitude de pureté : La pureté (de langage, de pensée, etc.) d’une femme est admirée. Et comme la pureté devient denrée rare, elle est d’autant plus magnifique. C’est une parure capable de faire fléchir les plus durs.
3. L’attitude de respect : Si un mari sent qu’une épouse respecte ses choix, son engagement, ses efforts, ses sacrifices pour le Seigneur comme pour sa famille, il sera plus attentif au conseil, à l’enseignement de son épouse.

La piété (3.3-4)

La poudre aux yeux

« N’ayez pas pour parure… » Pierre se préoccupe ici de la tendance de certaines femmes à trouver leur identité dans le « paraître ». Il souhaite donc éviter le manque de substance dans la valeur d’une femme. Une femme tire sa valeur de ses dispositions intérieures. La Bible n’est pas contre les ornements qui agrémentent l’allure (Gen 24.53). Elle s’en prend plutôt à ceux qui trouvent leur valeur dans leurs bijoux : « [La sagesse] est plus précieuse que les perles, elle a plus de valeur que tous les objets de prix. » (Pr 3.15). Les tresses dont il est question dans 1 Pi 3 étaient constituées de pierres précieuses. Ce n’est pas la beauté qui est à éviter, mais la dépense excessive pour la beauté et l’ostentation. Pierre recommande plutôt…

La poudre au cœur

La parure est cachée, elle se révèle à ceux qui prennent le temps de la découvrir. L’homme qui respecte la femme apprendra à discerner et chérir comme un trésor ce qu’il a découvert. Seul un mariage à vie permet de se découvrir mutuellement. Les marques de la maturité féminine se trouvent dans l’entretien d’un être intérieur agréable, plus que dans l’entretien d’un aspect agréable.

La bonté (3.5-6)

Les exemples du passé

Pierre mentionne Sara comme exemple pour toute femme. Elle est qualifiée de sainte, non parce qu’elle aurait été parfaite (il suffit d’observer son comportement par rapport à sa stérilité), mais parce que sa foi était ancrée en Dieu. Elle a un respect réel d’Abraham, et le manifeste dans sa manière de parler et de se comporter envers lui.

Les opportunités du présent

Beaucoup d’opportunités s’offrent à l’expression de la féminité : dans l’église, dans le foyer, dans la société,… En 1 Timothée 3.11, Paul décrit les qualifications requises pour un ministère féminin : « Les femmes, de même, doivent être respectables, non médisantes, sobres, fidèles en toutes choses. » (1 Tim 3.11)

Le présent est vécu sans « aucune crainte » : lorsqu’une femme vit de bonté, pour l’amour de Dieu, que peut-elle craindre ? Lorsqu’avec confiance elle s’abandonne, corps et âme, au mari que Dieu lui a accordé, elle est protégée par sa situation. Elle est gardée dans sa réputation. Elle ne risque pas d’être mal influencée. Elle demeure sereine.

Un homme, un vrai : les marques de la maturité masculine

La Bible est glorieusement pour le développement différencié des sexes. La Bible est pour la féminité, elle est également pour la masculinité. L’homme et la femme, deux êtres de même nature, fondamentalement différents, ont, dans le couple comme dans la société, des rôles différents à jouer. Comme pour la femme, soulignons que la Bible ne définit pas avec précision ces rôles, mais elle en donne des principes, dont l’application variera d’une culture à l’autre.

Un texte clef sur ce thème est Éphésiens 5.25-31 : « Maris, aimez chacun votre femme, comme le Christ a aimé l’Église et s’est livré lui-même pour elle, afin de la sanctifier après l’avoir purifiée par l’eau et la parole, pour faire paraître devant lui cette Église glorieuse, sans tache, ni ride, ni rien de semblable, mais sainte et sans défaut. De même, les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. Jamais personne, en effet, n’a haï sa propre chair ; mais il la nourrit et en prend soin, comme le Christ le fait pour l’Église, parce que nous sommes membres de son corps. C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère pour s’attacher à sa femme, et les deux deviendront une seule chaAir. »

Aimer comme Christ (5.25-27)

Un commandement

« Aimez votre femme » : 1° Le temps du verbe implique une application continuelle. Les maris doivent aimer en toutes circonstances, même dans les temps de crise du couple. La formule retenue pour célébrer les mariages « pour le meilleur et pour le pire » souligne le poids de la responsabilité de l’homme marié. 2° L’amour de l’homme ne dépend pas de ce que sa femme fait, ni de sa manière de répondre à l’homme. 3° L’amour de l’homme est un commandement auquel il ne peut se soustraire : on le trouve à cinq reprises dans ce texte ! Ce n’est pas une option, mais un devoir. Pourquoi ce devoir est-il plutôt imposé à l’homme qu’à la femme ? Difficile à dire, mais c’est au centre de sa vocation de mari.

Une image

Paul désire que nous, les maris, « imitions » ce que Christ a fait pour l’Église. Christ a aimé l’Église d’un amour inconditionnel (Rom 5.8), volontaire (Deut 7.7), intense (Jean 13.1), perpétuel (Rom 8.39), désintéressé (Phil 2.6-7). La qualité de l’amour d’un homme envers sa femme doit s’approcher de la qualité de l’amour du Christ envers l’Église. Les hommes, lorsqu’ils se marient, doivent savoir qu’ils se livrent à leur femme. Ils renoncent à certains aspects de leur vie pour le bien-être de leur épouse. Ils prennent la décision de ne jamais laisser quoi que ce soit devenir prioritaire par rapport à leur épouse. L’amour du Christ envers l’Église est un amour constructif : il cherche à l’édifier et promet de la faire paraître parfaite un jour. L’amour d’un homme pour sa femme doit également être constructif : il a l’objectif de faire progresser la personnalité, les talents, l’engagement, la vision, la vie intérieure, le ministère de son épouse.

Aimer comme soi-même (5.28-30)

Un commandement

« Les maris doivent aimer leur femme comme leur propre corps. Celui qui aime sa femme s’aime lui-même. » Cette fois-ci, la comparaison porte sur son propre corps. Quand nous sommes malades, nous cherchons à soulager les parties malades du corps, à prendre soAin d’elles. Le même type de soin doit s’appliquer à l’épouse. Les maris refuseront de laisser libre cours à leur égoïsme naturel qui viendrait briser cette relation.

Une image

Paul fait appel à une image : le corps humain est une image de l’Église. La relation du Christ avec l’Église, son corps spirituel, est une relation d’autorité spirituelle.
Toutefois, il n’est pas d’abord prescrit à l’homme de commander — il lui est d’abord demandé d’aimer. Mais sa position implique une responsabilité, celle de se montrer un « chef bienveillant ». Là encore, le modèle est Christ : il s’est occupé de son « corps », l’Église, en donnant sa vie pour elle (Mat 20.25-28), et en se mettant au service des siens (Jean 13.1-5).

Aimer comme une colle (5.31)

« C’est pourquoi l’homme quittera son père et sa mère, s’attachera à sa femme, et les deux deviendront une seule chair. » Le terme grec traduit par « s’attacher » veut littéralement dire « coller », avec une portée sexuelle explicite. La caractéristique d’une bonne colle, c’est d’unir sans qu’il soit possible de séparer. Une image idéale du mariage !

Une deuxième caractéristique d’une bonne colle, c’est d’unir deux objets sans qu’il soit possible d’y intercaler quoi que ce soit d’autre. En bref, la Bible parle de pureté au sein du mariage (Héb 13.4).

Cette image à deux aspects. L’un positif : il faut déborder d’imagination pour apprendre à créer une union mutuellement satisfaisante. L’autre négatif : il interdit à toute autre présence de s’installer entre les époux, ce qui trahirait l’alliance du mariage. Dénonçons quelques mythes trompeurs à propos de l’adultère :
– Se croire à l’abri de ce piège : le plus sûr moyen d’y tomber un jour. C’est typiquement « l’orgueil qui précède la chute » (Pr 16.18).
– Croire que l’adultère n’aura pas d’influence sur notre vie ou notre foyer : là encore un redoutable mensonge. Si Dieu pardonne le péché, les conséquences de la chute peuvent être coûteuses. Une vie conjugale brutalement jetée à terre ; des enfants en grand désarroi.
– Croire qu’une autre femme apportera une satisfaction supérieure. Comment l’égoïsme serait-t-il la base d’une union viable ?

Dans notre civilisation, l’appel à la pureté est une priorité. Il nous incombe, à nous les hommes, de nous entraider, de nous encourager et de lutter pour vivre à ce niveau. De cela aussi dépend le succès de notre vie d’époux capables d’aimer selon l’exemple de Christ.

* * *

Comment définir une femme, une vraie ? Elle s’abandonnera pour le bien des autres, elle se fera remarquer par sa piété, sa bonté et son absence de crainte.

Comment définir un homme, un vrai ? Il décidera d’aimer sa femme, il refusera de laisser libre cours à son égoïsme et restera fidèle.

À la lumière de cette étude, la question se pose à chacun, homme ou femme : où en sommes-nous dans notre croissance en Christ vers la maturité masculine ou féminine ?

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Dossier : Egaux mais différents
 

Varak Florent
Florent Varak est pasteur, auteur de nombreux livres. Il est aussi conférencier, et professeur d’homilétique à l’Institut biblique de Genève. Il est le directeur international du développement des Églises au sein de la mission Encompass liée aux églises Charis France. Il est marié avec Lori et ont trois enfants adultes ainsi que quatre petits-enfants.