Dossier: Les Psaumes - Témoignage
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Témoignage — Psaume 103

Un magnifique soir d’été. Je chante dans une chorale le Psaume 103 mis en musique spécialement pour l’occasion. C’est le mariage de ma meilleure amie. Je la connais depuis 25 ans. Nous sommes voisines depuis toujours, allons dans la même école, avons souvent été dans la même classe, partageons la même foi, fréquentons la même église, partons parfois en vacances ensemble et passons de longues heures à parler, au téléphone ou de visu !

Pour son mariage, l’oncle de la mariée a donc composé une musique adaptée au Psaume 103 et une grande chorale chante à pleins poumons : « Mon âme, bénis l’Eternel et n’oublie aucun de ses bienfaits ! » (v. 2) C’est vrai que, pour Amélie , c’est un grand bienfait que d’épouser un garçon qu’elle aime, qui partage sa foi et qui, de plus, a de nombreuses qualités. Pour moi, c’est un peu différent : j’ai vraiment l’impression de la « perdre ». Nos longues heures de discussion risquent de se réduire considérablement ; c’est normal mais j’en éprouve un petit pincement au cœur…

« Autant l’orient est loin de l’occident, autant il éloigne de nous nos transgressions. » (v. 12) C’est beau de rappeler en un jour de mariage que Dieu nous a pardonnés toutes nos fautes et qu’il ne nous les rappelle plus.

« L’homme ! ses jours sont comme l’herbe, il fleurit comme la fleur des champs. Lorsqu’un vent passe sur elle, elle n’est plus, et le lieu qu’elle occupait ne la reconnaît plus. » (v. 15-16) Mais quelle idée a eu l’oncle d’Amélie de vouloir nous faire chanter tout le Psaume 103 ! Les mariés sont jeunes, beaux, pleins de vie et la vie est devant eux ! Il aurait pu nous proposer une adaptation du Psaume en omettant ces deux versets…

« Bénissez l’Éternel, vous toutes ses œuvres, dans tous les lieux de sa domination ! Mon âme, bénis l’Éternel ! » (v. 22)

Quatre jours plus tard, coup de téléphone. C’est la mère de la mariée : « Michel et Amélie sont auprès du Seigneur ! » Stupéfaction. Incompréhension. C’est un accident de voiture qui les a tués tous les deux sur le coup, lors de leur voyage de noces. J’avais eu l’impression de « perdre » ma meilleure amie le jour où elle partait avec son mari, mais là, c’est effectif : je ne la reverrais plus sur cette terre…

Je passe mes journées à pleurer. Et au milieu de mes larmes et de toutes les pensées qui m’assaillent, le Psaume 103 me revient : « L’homme ! ses jours sont comme l’herbe… » Je comprends pourquoi il ne fallait pas supprimer ces deux versets dans l’adaptation musicale. Et, même si je ne comprends pas pourquoi « elle n’est plus », je comprends un peu la brièveté de la vie et la souveraineté de Dieu.

Et, dix-sept ans après, je peux dire : « … elle n’est plus… mais la bonté de l’Eternel est de tout temps et à toujours sur ceux qui le craignent. » (v. 17)

« Mon âme, bénis l’Eternel ! »

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Dossier : Les Psaumes
 
Prohin Anne
Anne Prohin, mariée et mère de deux filles adultes, est collaboratrice de la revue Promesses. Orthophoniste de forma- tion, elle a interrompu son activité professionnelle il y a 20 ans pour s’im- pliquer bénévolement auprès des immigrés dans une association locale ainsi qu’à la Gerbe (association humanitaire chrétienne) où elle donne des cours de français langue étrangère.