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Le problème social d’après la Bible

(suite)

Où se trouve donc la solution ?

Tout d’abord dans une révolution personnelle. Il ne suffit pas de lancer une nouvelle idéologie, de coller en quelque sorte une nouvelle étiquette sur une vieille bouteille. C’est le contenu qu’il faut changer, en commençant par le coeur de chaque individu. L’Evangile nous dit qu’un mauvais arbre porte de mauvais fruits, et qu’on ne cueillera jamais des raisins sur des épines (Matt. 7 : 16-18). Notre coeur mauvais a besoin d’être greffé pour pouvoir porter de bons fruits. Selon les paroles de Jésus-Christ « ce qui est né de la chair est chair, et ce qui est né de l’Esprit est esprit… Il faut que vous naissiez de nouveau » (Jean 3 : 5-7). Cela veut dire que, né de parents pécheurs, l’homme hérite forcément d’une nature mauvaise et charnelle, mais il peut « naître de nouveau », et recevoir par le Saint-Esprit une nouvelle nature, capable de glorifier Dieu et d’aimer son prochain. D’après l’apôtre Paul, les oeuvres produites par notre coeur naturel sont l’impureté, les querelles, les jalousies, les divisions, l’envie, les excès du manger et du boire, toutes choses éminemment anti-sociales. Mais le fruit de l’Esprit-Saint, dans le coeur du croyant régénéré, c’est « l’amour, la joje, la paix, la bonté, la bienveillance, la maîtrise de soi », vertus qui sont à la base même des bons rapports entre les hommes (Galates 5: 19-23). -Cette régénération s’est-elle opérée en nous, et sommes-nous réellement devenus des « hommes sociaux » dans le vrai sens du terme ?

Quelle sera notre attitude sociale pratique ?

Elle est si clairement indiquée dans le Nouveau Testament que nous n’avons qu’à citer les textes :

Vis-à-vis du prochain: « Nous avons connu l’amour (de Christ) en ce qu’il a donné sa vie pour nous; nous aussi nous devons donner notre vie pour les frères. Si quelqu’un possède les biens du monde, et que, voyant son frère dans le besoin, il lui ferme ses entrailles, comment l’amour de Dieu demeure-t-il en lui ? …N’aimons pas en paroles et avec la langue, mais en actions et avec vérité » (1 Jean 3: 16-18).

Vis-à-vis du patron: « Serviteurs, obéissez en toutes choses à vos maîtres selon la chair, non pas seulement sous leurs yeux, comme pour plaire aux hommes, mais avec simplicité de coeur, dans la crainte du Seigneur. Tout ce que vous faites. faites-le de bon coeur, comme pour le Seigneur, et non pour les hommes, sachant que vous recevrez du Seigneur l’héritage pour récompense. Servez Christ, le Seigneur. Car celui qui agit injustement recevra selon son injustice, et il n’y a point d’acception de personnes » (Coloss. 3 : 22-25) .

Vis-à-vis de l’ouvrier: « Et vous, maîtres, agissez de même à leur égard, et abstenez-vous de menaces, sachant que leur maître et le vôtre est dans les cieux »(Ephésiens 6 : 9). « Maîtres, accordez à vos serviteurs ce qui est juste et équitable, sachant que vous aussi vous avez un maître dans le ciel » (Colossiens 4 : 1).

De telles exhortations peuvent paraître bien dépassées à ceux qui voient dans la religion l’opium du peuple, bon pour endormir les ouvriers qu’on exploite en leur promettant une problématique récompense au ciel. Il n’en reste pas moins, comme nous venons de le dire, que l’état social ne devient acceptable que dans la mesure où l’Evangile est effectivement cru et mis en pratique.

Vis-à-vis du pauvre: Jacques trouve des accents terribles pour s’adresser à ceux qui oppriment les misérables: « A vous, maintenant, riches! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui vont venir sur vous. Vos richesses sont pourries… Voici, le salaire des ouvriers, qui ont moissonné vos champs et dont vous les avez frustrés, crie, et les cris des moissonneurs sont parvenus jusqu’aux oreilles du Seigneur… Vous avez vécu sur la terre dans les voluptés et dans les délices! » (Jacques 5 : 1-6) .

Vis-à-vis de la famille et des autres croyants: « qu’ils apprennent avant tout à exercer la piété envers leur propre famille, et à rendre à leurs parents ce qu’ils ont reçu d’eux; car cela est agréable à Dieu… Si quelqu’un n’a pas soin des siens, et principalement de ceux de sa famille, il a renié la foi, et il est pire qu’un infidèle… Si quelque fidèle, homme ou femme, a des veuves (dans sa famille), qu’il les assiste et que l’Eglise n’en soit point chargée, afin qu’elle puisse assister celles qui sont véritablement veuves » (I Timothée 5: 4, 8, 16). « Pratiquons le bien envers tous, et surtout envers les frères en la foi » (Galates 6: 10).

Il va sans dire que les principes énoncés ci-dessus doivent trouver leur application dans tous les domaines que l’on pourrait imaginer encore: par exemple notre attitude vis-à-vis d’autres races et de pays moins développés.

Quelle sera la solution universelle et définitive du problème social ?

Quelqu’un dira: vos principes sont peut-être excellents. Mais seront-ils jamais appliqués par tout le monde ? Verrons-nous un jour les plaies sociales disparaître complètement ? Si nous ne comptons que sur les hommes, chrétiens ou non, évidemment pas. C’est pourquoi, force nous est une fois de plus de croire ce que dit la Bible. C’est le retour glorieux de Jésus-Christ qui seul établira le royaume de justice et de paix que nous attendons. Le Seigneur commencera par juger ceux qui prennent plaisir à faire le mal; puis avec les siens, Il fera régner le droit, le bonheur et même le bien-être matériel qui transformeront la terre en un paradis. Depuis longtemps, les prophéties bibliques ont annoncé ces jours-là : « Les ténèbres ne régneront pas toujours sur la terre, où il y a maintenant des angoisses. ..Sur ceux qui habitaient le pays de l’ombre de la mort, une lumière resplendit. ..Car un enfant nous est né (Jésus) , un fils nous est donné. ..On l’appellera Admirable. ..Dieu puissant. ..Prince de la paix ..C’est Lui qui, monté sur le trône de David, assurera sans fin le triomphe de la paix, du droit et de la justice »(Esaïe 8 : 23 ; 9 : l’ 5-6).

Le règne du Messie n’aura rien de commun avec les régimes humains: « II jugera les pauvres avec équité, et il se prononcera avec droiture sur les malheureux de la terre… La justice sera la ceinture de ses flancs et la fidélité la ceinture de ses reins. ..Il ne se fera ni tort ni dommage sur toute ma montagne sainte, car la terre sera remplie de la connaissance de l’Eternel, comme le fond de la mer par les eaux qui le couvrent. (Esaïe 11 : 4-5, 9).

« Il jugera tout peuple avec justice. ..II fera droit aux malheureux du peuple, il sauvera les enfants du pauvre, et il écrasera l’oppresseur » (Psaume 72: 2, 4). « Ainsi parle le Seigneur, l’Eternel: Voici, je jugerai entre la brebis grasse et la brebis maigre. Parce que vous avez heurté avec le côté et avec l’épaule, et frappé de vos cornes toutes les brebis faibles jusqu’à ce que vous les ayez chassées, je porterai secours à mes brebis, afin qu’elles ne soient plus au pillage. ..J’établirai sur elles un seul pasteur, qui les fera paître (ce sera Jésus, le descendant de David). Moi, l’Eternel, je serai leur Dieu. (Ezéchiel 34: 20-24).

Comment n’appellerions-nous pas de nos voeux Celui qui seul possède l’amour et la puissance capable d’assurer une telle victoire! L ‘homme a fait faillite sur toute la ligne; efforts moraux, religieux, politiques, tout a échoué. Qu’il paraisse donc, le glorieux Prince de la paix !

Conclusion :

Ne nous imaginons pas que toutes ces considérations sociales sont chose indifférente, bonnes tout au plus pour certains esprits humanitaires. Pour le croyant, elles sont un impératif catégorique, une partie intégrante de l’Evangile, et même une question de vie ou de mort.

En effet, déclare Jacques: « Si un frère ou une soeur sont nus et manquent de la nourriture de chaque jour, et que l’un de vous leur dise: Allez en paix, chauffez-vous et vous rassasiez! et que vous ne leur donniez pas ce qui est nécessaire au corps, à quoi cela sert-il ? Il en est ainsi de la foi: si elle n’a pas les oeuvres, elle est morte en elle-même …Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien. Les démons le croient aussi, et ils tremblent » (Jacques 2 : 15-19) .

Une foi morte équivaut à celle du diable et ne peut rien faire pour nous sauver. Au contraire, le vrai croyant prouvera sa foi par des oeuvres d’amour et de dévouement, à l’exemple de son divin Maître.

Jésus-Christ Lui-même insiste sur la façon dont il jugera un jour le comportement social des hommes. Lorsqu’il viendra dans sa gloire, il fera comparaître devant lui les nations, mettant les uns à sa droite et les autres à sa gauche. Il dira aux premiers: « Venez, vous qui êtes bénis de mon Père. ..car j’ai eu faim, et vous m’avez donné à manger; j’ai eu soif, et vous m’avez donné à boire; j’étais étranger, et vous m’avez recueilli; j’étais nu, et vous m’avez vêtu; j’étais malade, et vous m’avez visité; j’étais en prison, et vous êtes venus vers moi ..Les justes lui demanderont quand donc ils lui ont fait tout cela. Et le roi leur répondra: « Toutes les fois que vous avez fait ces choses à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous les avez faites ». Ensuite, il dira à ceux qui seront à sa gauche, et qui n’ont accompli aucune de ces oeuvres: « Retirez-vous de moi, maudits, allez dans le feu éternel, qui a été préparé pour le diable et pour ses anges. ..Et ceux-ci iront au châtiment éternel, mais les justes à la vie éternelle » (Matt. 25: 31-46).

Nous sommes donc pleinement avertis. Puissions-nous accepter de Dieu à la fois le salut et la force de le communiquer à d’autres, sur le plan social autant que spirituel, jusqu’à l’établissement du règne parfait qui vient !

Fin

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Pache René
René Pache (1904-1979) a été directeur de l’Institut biblique d’Emmaüs et auteur de plusieurs livres de doctrine chrétienne. Cet article est extrait du livre Notes sur l’Évangile de Jean (éd. Emmaüs, Vennes sur Lausanne, 1963, p. 153-157, 32ème leçon, Le Saint-Esprit).