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La médecine de la croix

Pouvons-nous comparer le travail adroit et intelligent du dentiste avec la souffrance et la guérison qui s’en suit, le comparer, disons-nous, aux afflictions et à l’agonie qui sont de jour en jour l’infortune de l’humanité ? Pouvons-nous admettre que tous ces malheurs: guerres, mutilations, meurtres par les gaz, etc., sont le produit, le travail d’un « médecin », dont le but est d’apporter aide à l’humanité ? Là aussi, pour une réponse satisfaisante, nous devons nous tourner vers la souffrance type, vers la croix de Christ.

Pouvons-nous, en considérant ce qui s’est passé à la croix, conclure qu’il y avait là un « médecin », dont le voeu était la guérison, le salut du monde ? Des hommes pleins de haine se sont saisis de Jésus. Ils organisèrent un simulacre de jugement. Ils le firent battre de verges. Ils le laissèrent aux mains de la soldatesque. Ils le clouèrent mains et pieds sur une potence. Là, il mourut. Raisonnablement devons-nous supposer que cette mise en scène était l’oeuvre d’un « médecin » intelligent, le résultat de ses efforts en vue de guérir un monde de sa maladie ?

Précisément, ce que je viens de dire représente bien la pensée chrétienne: par le sacrifice de la croix, Dieu a apporté la guérison à ce monde. En fait, la croix a été l’oeuvre d’un « médecin » de choix, même si, du point de vue humain et en apparence, ce n’était que celle de pharisiens remplis de haine et l’action accessoire de soldats romains chargés de cette exécution. C’est aussi de cette façon que la considèrent les Grecs; à leurs yeux la croix n’était qu’un scandale, une mort indigne d’un Dieu. Mais l’apparence peut tromper; il en fut ainsi pour Christ, le Fils de Dieu, qui mourut, tel un brigand. Cette apparence trompeuse serait-elle aussi notre part en ce qui concerne nos souffrances ?

La raison de cette erreur est simple. En apparence, des hommes cruels le mirent à mort, et c’est tout ce que l’on en vit. Mais, à l’arrière plan, le Grand Médecin fit un travail invisible au travers des souffrances de Christ. A l’insu des hommes, Jésus prit en son propre corps le virus même qui est à la racine de la maladie de l’humanité.

Ce virus, la Bible le nomme le péché – le fait que l’homme se détourna de Dieu, du seul vrai Dieu. Christ, en mourant, a pris sur Lui la cause du mal et de la dégradation (le péché) ainsi que les produits de celle-ci, c’est-à-dire les toxines du mal, l’égoïsme, la haine, l’impatience, le mensonge. Un parasite peut tuer l’hôte qui le porte; le virus de l’influenza tue l’homme dans lequel il vit comme parasite. Mais, en tuant l’hôte, il se tue en même temps. Ainsi, Christ prit sur lui en même temps « l’organisme responsable » (le virus, le péché) et les « toxines » du virus, c’est-à-dire les péchés successifs, haines, mensonges, injustices; puis il mourut.

C’est ainsi que l’homme, qui reconnaît et s’approprie cet acte de Jésus, devient libre.

Lorsque Jésus prit sur lui le virus du mal, il en mourut mais entraîna dans sa mort le virus lui-même ! C’est en cela que consista l’opération secrète, la thérapeutique cachée aux yeux des humains, lors de la crucifixion de Jésus. Ainsi le manque de signification de l’oeuvre de la croix n’est qu’apparent et échappe au non-initié. Pour ceux qui ont sondé à fond le mystère de la croix, tout s’éclaire, car ils ont découvert que leurs péchés ont réellement été portés sur la potence de Gethsémané. Ce fait est pour eux la base de leur expérience, expérience de la thérapeutique secrète, mais salvatrice, utilisée au Calvaire.

Le mécanisme réel de cette thérapeutique est très simple. Le virus qui s’attaquait à la race humaine, cherchant à l’anéantir, et qui amena par la suite la chute de notre univers, n’était autre que la désobéissance à la volonté connue de Dieu. C’était un abandon du bien et, automatiquement un pacte avec le mal. Les porteurs de virus, qui avaient introduit le germe de la mort pour l’homme et pour toute vie, se manifestaient par leur opposition au Créateur de la vie lui-même. En Eden, Adam coupa le courant de vie qui le reliait à Dieu. Il fut surpris… Il s’aperçut immédiatement que la lumière avait aussi disparu !

Sur Golgotha, Christ a renversé cette volonté d’opposition à la volonté de Dieu; il a saisi la volonté de Dieu, il l’a accomplie, malgré les souffrances et la mort qui l’attendaient. Cependant, il ne s’occupa pas seulement de la cause initiale du mal, mais il prit sur lui les conséquences de cette fatale décision.

A la croix, il prit sur lui ma maladie et mes maladies. Pourtant, aucun homme ne s’en aperçut. Personne n’a jamais su dire exactement comment Jésus le fit, quel en a été le déroulement.

Nous savons que nul autre n’aurait pu le faire. Aucun homme ne peut se présenter devant Dieu avec les péchés d’un autre homme et mourir à sa place. Nous savons que Dieu donna à Christ son approbation et le commandement de livrer sa vie en rançon pour de nombreuses vies. C’est bien exactement ce qu’il fit Christ, authentique « Fils de l’homme », inversa par son obéissance la désobéissance de l’homme !

Extrait de « Un Dieu d’amour », de M. A. E. Wilder Smith. Editions Telos. A commander à votre librairie.
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