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Le juriste et la Bible

Aucun homme cultivé ne peut ignorer la Bible: le LIVRE de l’humanité, le LlVRE de DIEU. Le juriste a des raisons particulières de se pencher sur ses pages. Il y trouve tout d’abord ce que nous pourrions appeler LE FONDEMENT DU DROIT, formulé bien avant les lois romaines, et bien mieux que le code d’Hammourabi.

LA LOI DE DIEU

Nous citerons ici trois exemples de cette loi connue sous le nom de loi de Moïse.

a) Le décalogue contient des principes parfaits de justice et de morale (Exode 20, 3-17). La crainte de Dieu, base de tout; l’ordre dans la famille; les droits du prochain, de l’ouvrier, de la propriété; l’interdiction des actions qui sont la perte de l’individu et de la société. Si l’être humain obéissait aux prescriptions du décalogue, tribunaux et prisons seraient inutiles.

b) Un état social idéal est dépeint et ordonné dans le livre du Lévitique. Les pauvres, les ouvriers, les vieillards, les infirmes doivent être respectés (19, 9-14). La prostitution est interdite (19, 29), de même que l’esclavage des Israélites (25, 42). Les terres sont réparties également entre toutes les familles et sont inaliénables. Si une famille s’appauvrit, elle peut vendre les récoltes de sa terre jusqu’à l’année du Jubilé, lequel a lieu tous les 50 ans. Alors, chacun s’en retourne entièrement libre dans sa propriété (25, 10-23). On peut prêter de l’argent, mais sans intérêt, ni usure (25, 35-37) ; ainsi sont évités l’appauvrissement et l’enrichissement exagérés.

c) Les vacances. Il est aussi abondamment pourvu au repos et aux vacances de chacun. Les patrons, les serviteurs et même les bêtes doivent se reposer le septième jour. Il y a plusieurs semaines de fêtes chaque année. La septième année est dite «sabbatique» et la terre elle-même doit se reposer. Enfin, la cinquantième année, celle du Jubilé, est encore chômée. Dieu ne veut pas que ses enfants soient des esclaves ou des bêtes de somme.
Nous vivrions infiniment mieux si nous respections les principes qui sont à la base de ces vieilles lois, plus sages et plus révolutionnaires que nos systèmes sociaux les plus avancés.

LA LOI EST INTANGIBLE

Le juriste est habitué à considérer le Code des Lois de son pays comme intangible. Etabli par le législateur, le TEXTE LÉGAL FAIT AUTORITÉ. Le juge et l’avocat s’inclinent devant ce qui est écrit: ils ne peuvent en changer une virgule. Leur rôle est de comprendre ce texte, de l’éclairer en rapprochant les divers articles et de mettre en valeur le passage qui contient l’argument décisif. Le croyant et le prédicateur de l’Evangile se trouvent dans la même situation devant la Bible: L’Ecriture sainte est ENTIÈREMENT INSPIRÉE DE DIEU, et son autorité, pour eux, ne se discute pas. L’argument suprême est toujours: IL EST ÉCRIT ! Lorsque la Bible a parlé, la cause est entendue. Le rôle de l’exégète est, non pas de critiquer la Révélation, mais de se soumettre à elle, de chercher à la comprendre, d’en rapprocher les textes pour la rendre compréhensible à d’autres.

TÉMOIGNAGE

Voilà plusieurs décennies que j’ai personnellement quitté une profession de juriste pour me mettre à enseigner, non plus la loi imparfaite des hommes, mais la merveilleuse Parole de Dieu. Je n’aurais pas pu pour cela souhaiter une meilleure formation que celle que j’ai reçue à la Faculté de Droit. Je traite le texte de la Bible, en un sens, comme autrefois je considérais le Code intangible, et je suis chaque jour plus convaincu de sa divine perfection. Mentionnons, enfin, un autre aspect du message biblique qui retient particulièrement l’attention de l’homme de loi. C’est que L’ÉVANGILE EST FORMULÉ en TERMES PROPREMENT JURIDIQUES, surtout lorsque l’apôtre Paul nous parle de la Loi et de la Grâce.

LA LOI

La loi de Dieu, c’est le code qui révèle les exigences du Souverain Législateur, et qui met en relief nos fautes. Sans la loi, il n’y aurait pas d’infraction (Romains 7, 7-8). Le péché n’est pas ce que les hommes réprouvent, mais c’est la TRANSGRESSION DE LA LOI (I Jean 3, 4). Cette loi, comme le Code, NE ME DONNE AUCUNE FORCE; elle dit seulement: Fais ceci, ne fais pas cela! Et elle ne peut que condamner impitoyablement lorsque la faute est commise: «Maudit est quiconque n’observe pas tout ce qui est écrit dans le Livre de la Loi» (Galates 3. 10). Le divin Juge doit exercer une justice parfaite. Sans faire acception de personne, il doit appliquer rigoureusement la loi; il est obligé de punir. ..

LA GRACE

Heureusement, un recours en grâce est possible. Le Souverain peut accorder une exception. ..Il a fait plus: Il a quitté son trône, s’est incarné, et, prenant sur Lui nos fautes, Il a payé entièrement notre dette (Romains 3, 15-26). Il a parfaitement accompli la Loi, en la mettant en pratique dans sa vie, puis en subissant sa condamnation dans sa mort (Galates 3, 13-14). JÉSUS est ainsi devenu notre AVOCAT devant Dieu (I Jean 2, 1), où nous sommes sans cesse attaqués par notre Adversaire, le Diable (Apocalypse 12, 10).
Lorsque le pécheur a accepté l’aide toute puissante de cet Avocat, il est ABSOUS: il est déclaré JUSTE, comme s’il n’avait jamais péché (Romains 3, 23).

GRANDES ASSISES

Si le pécheur refuse, il subira toute sa peine, qui est terrible. Dès sa mort, il ira dans la PRISON PRÉVENTIVE, le séjour des morts malheureux (Luc 16, 19-31). Puis, au retour de Jésus-Christ, aura lieu le jugement dernier; les GRANDES ASSISES de l’humanité. Quiconque ne sera pas sur la liste des graciés, le Livre de Vie, sera jeté dans le PÉNITENCIER A PERPÉTUITÉ, l’enfer éternel (Apocalypse 20, 11-15).

IGNORER LA LOI ?

Un juriste est un homme comme tout le monde, un pécheur qui a besoin du simple Evangile de la grâce de Dieu. Puisqu’il devrait avoir par sa profession le sens du droit et de la justice, il devrait aussi, nous semble-t-il, être plus accessible qu’un autre au message de la Bible. Il connaît en tout cas fort bien l’adage: «Nul n’est censé ignorer la loi !» Il serait donc insensé et inexcusable s’il ne prenait à coeur les commandements divins pour les étudier et les mettre en pratique, et s’il ne confiait dès aujourd’hui sa cause au SEUL AVOCAT qui triomphe toujours, JÉSUS-CHRIST.


Extrait du «Messager Biblique», organe du centre de culture biblique de Marseille, avec l’autorisation du rédacteur, le prof. A. Lamorte

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Pache René
René Pache (1904-1979) a été directeur de l’Institut biblique d’Emmaüs et auteur de plusieurs livres de doctrine chrétienne. Cet article est extrait du livre Notes sur l’Évangile de Jean (éd. Emmaüs, Vennes sur Lausanne, 1963, p. 153-157, 32ème leçon, Le Saint-Esprit).