Série: Paraboles - Etude biblique
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Le grain de sénevé

P A R A B O L E S

(ou grain de moutarde)

Matthieu 13

   Dans les précédents cahiers de Promesses, nous avons présenté la « parabole du semeur et des terrains », puis celle de la « Bonne semence et de l’ivraie ». Rappelons que le semeur est Jésus-Christ, le Fils de Dieu. L’ivraie, c’est l’ennemi qui s’oppose à Dieu dans toutes ses oeuvres.

   Le terme « royaume des cieux » décrit l’ensemble du développement du christianisme dès le premier jour: positif ou négatif, bon ou mauvais, fort ou faible. C’est un avertissement donné aux chrétiens par Jésus-Christ lui-même. Pour nous, vingt siècles plus tard, nous en constatons le bien-fondé. Son étude nous est encore profitable aujourd’hui.

   Le royaume des cieux est semblable à… ? A qui, à quoi ? Dans cette parabole, il est semblable à un « grain de sénevé qu’un homme prend ». Le verset 32 le désigne comme « la plus petite des semences ». Une autre traduction la considère comme « la moindre des semences », c’est-à-dire de la moindre valeur -ce qui pouvait fort bien être le cas à cette époque. Normalement, c’est un légume utile à l’homme, une plante feuillue peu élevée.

   Ainsi donc, l’homme a pris cette semence et l’a semée dans son jardin. Elle a germé, la plante est sortie de terre; elle pousse vigoureusement, dépasse le stade d’un légume…, devient un arbre !

   En général, une plante qui pousse anormalement ne porte pas ou peu de fruit, car la puissance de croissance se porte sur les branches et sur les feuilles. Le point central de la parabole est là: une croissance anormale.

   Et, ajoute Jésus: « Il devient un arbre, en sorte que les oiseaux du ciel viennent faire leur nid dans ses branches ». Avec cette explication, nous en avons la raison : les oiseaux du ciel viennent y nicher.

   Nous lisons dans l’Ancien Testament qu’il était nécessaire qu’en toutes choses, l’Israélite soit amené à faire la distinction entre ce qui était considéré comme pur et ce qui était impur.

« C’est là une loi perpétuelle que vous observerez de génération en génération, afin que vous soyez toujours en état de discerner ce qui est saint et ce qui est profane, ce qui est souillé et ce qui est pur »
(Lév. 10: 10).

   Jésus avait expliqué (parabole du semeur, ch. 13: 4), que des oiseaux vinrent et mangèrent la semence répandue sur le bord du chemin. Il ne semble pas que l’on puisse accuser les oiseaux de manger la graine non recouverte de terre, car ils se sont servis facilement. Toutefois, au verset 19, Jésus décrit ces oiseaux et montre celui qui, dans l’ombre, les dirige: le Malin. Le Diable vient et enlève ce qui a été semé. Ainsi, dans ce cas précis, nous sommes avisés que l’oeuvre des oiseaux est mauvaise. C’est une comparaison. En lisant la parabole du sénevé, nous devons comprendre que :

  1. cette plante (le sénevé) est devenue anormalement grande et que ce n’était pas la volonté de Dieu ;
  2. que les oiseaux du ciel pouvaient y nicher, et que cela n’est pas selon la volonté de Dieu ;
  3. et nous notons aussi que Jésus n’en a pas fourni d’explication. Pourquoi ? L’Ancien Testament nous en donne la clé.

   Dans Ezéchiel 31 : 6, l’Eternel donne, par son prophète, au Pharaon d’Egypte, l’exemple d’un autre pays, l’Assyrie.

   « Elle était pareille à un cèdre du Liban, à la ramure opulente, élevant sa cime jusqu’aux nues… Tous les oiseaux des cieux nichaient dans ses branches, toutes les bêtes des champs faisaient leurs petits sous ses rameaux et des nations nombreuses habitaient toutes sous son ombre…, aucun cèdre ne pouvait rivaliser avec lui dans le jardin de Dieu ». – Et voici la conclusion de cet avertissement au Pharaon : « Tous les oiseaux des cieux s’abattent sur son tronc mutilé… afin qu’aucun arbre planté près de l’eau ne puisse s’enorgueillier de sa hauteur …, car ils sont tous voués à la mort…, tous mêlés aux enfants des hommes, à ceux qui descendent dans la tombe » (Ez. 31 : 13 et 14).

Autre exemple: c’est le roi Nébucadnetsar de Babylone qui s’exprime :

   « Je vis au milieu de la terre un arbre d’une hauteur gigantesque. Sa cime touchait aux cieux, et on l’apercevait de toutes les extrémités de la terre…, les bêtes des champs s’abritaient sous son ombre; les oiseaux du ciel se tenaient dans ses branches, et toute créature tirait de lui sa nourriture » (Da. 4: 10-12). – « Il (un ange) cria d’une voix forte et parla ainsi: abattez l’arbre et coupez ses branches… Que les bêtes s’enfuient loin de son ombre et les oiseaux loin de ses branches (v. 14). Cette sentence a été rendue par un décret des anges, cette décision est un ordre des saints, afin que tous les vivants reconnaissent que le Très-Haut domine sur la royauté des hommes; qu’il la donne à qui il veut et qu’il y élève le plus humble de tous » (v. 17).

Un autre exemple, mais pris dans Apoc. 18: 2 :

   « Elle est tombée, elle est tombée, Babylone la grande. Elle est de- venue la demeure des démons, la prison de tout esprit impur, la prison de tout oiseau immonde et odieux… -J’entendis une voix qui venait du ciel et disait: Sortez de Babylone, ô mon peuple, de peur qu’en par- ticipant à ses péchés, vous n’ayez aussi part à ses plaies » (v. 4).

   Et maintenant, chers amis, qu’en dirons-nous ? En réalité, le royaume des cieux aujourd’hui, sur la terre, est composé de communautés ou d’églises et de chrétiens -les uns convertis, les autres ne l’étant pas ou pas encore. Les uns et les autres forment, aux yeux du monde, le christianisme.

   Quelques chrétiens sont des semeurs. d’autres sont passifs. De plus, certains hommes se sont glissés parmi les églises et sèment de l’ivraie. L’Eglise devient un terrain de lutte ; n’en soyons pas étonnés. Jésus nous l’a dit :

   « Alors aussi, plusieurs succomberont à l’épreuve. Ils se trahiront et se haïront les uns les autres. Plusieurs faux prophètes s’élèveront et séduiront beaucoup de gens » (Mt. 24: 10-11). –« Mais celui qui persé- vérera jusqu’à la fin, celui-là sera sauvé » (v. 13).

   Par cette parabole, Jésus conseille à ses disciples de ne pas rechercher les grandes choses, surtout quant à l’Eglise, rassemblement des croyants. Plus elle devient nombreuse, plus le mal peut s’y glisser, ce qu’il est très facile de comprendre.

   C’est bien dans cette perspective que Jésus décrivit ses serviteurs (Luc 22 : 32) comme étant un petit troupeau, auquel le Père a l’intention de donner le royaume. Ce point précis est la condition pour recevoir, au moment voulu, le royaume promis. La même pensée se retrouve concernant l’Eglise, lorsque Jésus déclare: « Car là où deux ou trois sont réunis en mon NOM, je suis au milieu d’eux » (Mt. 18: 20). Ainsi, pour manifester sa présence sur la terre, Il se contente d’un groupe de deux ou trois chrétiens. N’est-ce point là le minimum pour porter la charge d’un témoignage fidèle ?

   Il n’est donc pas dans la pensée du Seigneur de souhaiter de vastes rassemblements. La plante de sénevé, semée et désirée par le Maître de famille, doit rester de grandeur normale, afin d’être utile.

   L’histoire du christianisme fait état d’une tendance humaine à toujours vouloir prendre la place de l’Esprit Saint, à vouloir rassembler les fidèles sous un même toit ou sous une même direction. « Nous sommes le nombre, donc nous sommes forts », dit le monde. Mais il ne doit pas en être ainsi parmi les églises fidèles. « Dieu a choisi les choses folles du monde; Dieu a choisi les choses faibles du monde pour confondre les fortes… afin que personne ne se glorifie devant Dieu  » (I Co. 27 : 29). Et l’apôtre Paul, parlant de lui-même, dit: « car lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (2 Co. 12: 10).

   Pratiquement, toutes les dénominations protestantes ont passé par ce genre de développement. Bien souvent, le commencement d’une église n’a consisté qu’en un nombre restreint de chrétiens, désireux de servir humblement le Seigneur sur la oase de quelques vérités bibliques redécouvertes. Le mouvement s’étant étendu, les associations s’étant multipliées, le groupement initial devenu plus important a perdu une partie du sens de ses responsabilités envers son Maître et Seigneur.

   Nous répétons que le royaume des cieux décrit dans ces paraboles est l’image actuelle du christianisme, vu dans son ensemble. Chaque parabole le décrit sous une de ses multiples faces. D’une manière générale, il s’est étendu au delà de toute espérance. Puis il a subi les assauts de l’ennemi: revers, succès. Il a vieilli, il s’est renouvelé; il a disparu d’un côté, il est vivant de l’autre. Nous ne le décrirons pas. Il vaut mieux poser la question: que nous dit l’Ecriture ?

   Notons tout d’abord que nous pourrions étudier la question au point de vue du christianisme en général, de l’église chrétienne locale ou du chrétien lui-même. Nous nous occuperons de l’église locale.

   L’église chrétienne locale ne doit pas chercher à s’agrandir au delà d’une certaine proportion. Comme son Maître et son Chef, elle doit rester dans l’humilité, dans la sobriété. Elle ne doit pas chercher à dominer.

   « Vous êtes une lumière du monde; une ville située sur une montagne ne peut être cachée » (Mt. 5: 14). Il est selon Dieu de chercher à former un grand nombre de petites communautés plutôt que de grandes églises. Plusieurs phares valent mieux qu’un seul.

   Il va sans dire qu’une église locale du Christ dont être formée de convertis, de vrais chrétiens pour présenter une famille unie -afin que chacun puisse se connaître, se saluer, pour que les anciens puissent suivre les nouveaux-nés, les petits, ceux qui grandissent, ceux qui vieillissent, ceux qui retombent. C’est la cohésion, c’est l’intérêt des uns pour les autres.

   Faites un petit calcul. Combien de fois, en une année, un pasteur pourra-t-il visiter -avec amour et avec intérêt- 50 familles, 100 familles, 150 à 200 familles ? Edifier, exhorter, consoler (1 Co. 14), c’est le rôle de ceux qui ont un don de berger du troupeau, don d’amour, de compassion, de manière à englober « tous les aspects de la vie ».

   Dans les églises très (trop !) nombreuses, il faut porter un soin tout spécial à sélectionner les « anciens » (conseillers de paroisse, etc.). Il faut les instruire, leur donner des études bibliques, les former pour appuyer les pasteurs et les remplacer. Ce sont des aides précieux qui donneront leur concours pour maintenir l’unité dans la communauté. Ce sont ceux-Ià qui visiteront les malades, qui prieront, qui inviteront.

   Une communauté qui cherche à être conduite par la Parole et le Saint-Esprit demeure active, aussi bien au-dedans qu’au dehors. Lorsque chaque chrétien est encouragé à participer à la vie de l’église, selon les dons que l’Esprit lui a confiés et sans que l’un ne s’élève au-dessus des autres, sans oublier que l’humilité est à la base de l’reuvre de Christ, alors, elle sera vraiment cette lumière sur la montagne –qui ne peut être cachée.

(à suivre)
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Série : Paraboles