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La loi de Dieu serait-elle contraire à notre liberté ?

Une notion fausse de la liberté chrétienne est répandue dans beaucoup de milieux chrétiens. La liberté est opposée à la loi de Dieu. La liberté est conçue comme une libération – et cela au nom de la grâce et de l’esprit -de toute soumission à une loi. Ni Dieu, ni loi, voilà le slogan d’un monde impie. La révolution française disait clairement les choses quand elle « Liberté que l’on revendique ainsi est celle de ne faire que ce que l’on veut ». Le refus de la loi de Dieu, contrainte extérieure insupportable, devient la norme de ces chrétiens libérés. Ce problème n’est pas nouveau pour l’Eglise de Jésus-Christ.

L’Ecriture Sainte nous donne des échos de débats pareils du temps des apôtres. Parlant des faux apôtres de son temps – et de tous les temps -Pierre évoque cette liberté trompeuse quand il écrit:
Avec des discours grandiloquents et creux, ils séduisent par les convoitises déréglées de la chair, ceux qui viennent à peine d’échapper aux hommes qui vivent dans l’égarement; ils leur promettent la liberté, alors qu’ils sont eux-mêmes esclaves de la corruption, car chacun est esclave de ce qui a triomphé de lui. 2 Pierre 2.18-19.

Ainsi, pour Pierre, cette prétendue liberté, liberté de se livrer sans frein à ses convoitises pécheresses, liberté de désobéi r en bonne conscience à la loi de Dieu et de rejeter librement la règle immuable établie par notre Créateur pour nous Ses Créatures, n’est rien d’autre qu’un esclavage, esclavage de la corruption précise-t-il. Pierre ne fait que reprendre l’enseignement de son Seigneur, de notre Seigneur, Jésus-Christ lui-même.
En vérité, en vérité, je vous le dis, quiconque commet le péché est esclave du péché. Jean 8.34.
Et Paul, par ailleurs, avertit les chrétiens de Galatie du danger de se livrer à cette fameuse liberté:
Frères, vous avez été appelés à la liberté; seulement ne faites pas de cette liberté un prétexte pour vivre selon la chair, mais par amour, soyez serviteurs les uns des autres. Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, celle-ci: Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Galates 5.13-14.

La liberté devient un prétexte, dit Paul, pour vivre comme on le veut. Ici la liberté, c’est-à-dire la volonté de l’homme, est séparée de la volonté précise de Dieu. Elle est considérée en elle-même, pour elle-même. Elle existe en fonction d’autres choses. Nous le voyons bien pour la notion de l’amour. L’amour de quoi, de qui, pouvons-nous demander? L’amour de soi-même aux dépens d’autrui? Ou l’amour du prochain comme de soi-même? L’amour entier du Créateur? Ou l’amour de la créature au lieu du Créateur? L’amour du bien ou l’amour du mal? Ici, nous voyons que l’objet de notre amour est d’importance capitale. C’est en effet la différence de but que nous donnons à notre amour qui fait que notre amour sera soit une idolâtrie, soit adoration, péché ou justice. Idolâtrer l’amour comme valeur absolue, sans définir cet amour par la loi de Dieu, n’est rien d’autre que le péché d’Adam, décider soi-même, arbitrairement de ce qui est bien, digne d’être aimé, de ce qui ne l’est pas. C’est se mettre à la place de Dieu, c’est brouiller toutes les valeurs, c’est mettre le bien et le mal sur pied d’égalité. Et dans ce sens, l’égalité – suprême idole de notre temps – abolit la différence entre Dieu et l’homme, entre le bien et le mal, entre les créatures elles-mêmes, toutes créées par Dieu pour qu’elles respectent la place que notre Seigneur et Roi leur a assignée. L’apôtre Paul use d’un tout autre langage dans son épître aux chrétiens de Rome: Que l’amour soit sans hypocrisie. Ayez le mal en horreur: attachez-vous fortement au bien. Romain 12.9.

Ainsi l’attachement au bien est recommandé avec l’horreur du mal. L’un ne peut aller sans l’autre. La force de notre amour du bien se mesurera par l’énergie avec laquelle nous haïrons le mal. Ce n’est pas l’amour qui est bien, ni la haine qui est mauvaise. Amour et haine peuvent tous les deux être des vertus ou des vices suivant les objets auxquels ils s’adressent. Et ce qui différencie le bien du mal, c’est la sainte loi de Dieu,
puisque c’est par la loi que vient la connaissance du péché. Romain 3.20.

Il en va de même pour ce qui concerne la liberté. Notre liberté, l’inclination de notre volonté, va-t-elle vers Dieu ou vers Satan ? Notre mouvement est-il celui de la chair pour le mal, ou de l’Esprit pour le bien ? Toute la question est là, comme nous le dit si clairement notre Seigneur Jésus-Christ:
Si vous demeurez dans ma parole, vous être vraiment mes disciples; vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. Jean 8.31-32.
Ici, nous voyons continuité entre le fait de demeurer dans la parole du Christ – et nous verrons que Sa parole n’est pas autre chose que ses commandements – et la liberté que donne la Vérité.

Par la foi, le disciple obéit à la parole de Dieu, à la foi de Dieu, et en le faisant, il se maintient dans la liberté de l’Esprit car,
Là où est l’Esprit du Seigneur, là est la liberté. 2 Corinthiens 3.17 mais cette liberté pour laquelle Christ nous a libérés (Galates 5.1) n’est rien d’autre que la loi parfaite, la loi de la liberté (Jacques 1.25), la loi unique de Dieu à laquelle nous obéissons avec joie par l’Esprit Saint. Si Dieu est amour (1 Jean 4.8), et si l’amour est véritable, nous devons le recevoir par l’Esprit Saint (Romains 5.5). Il en va de même de la vraie liberté qui n’est autre que celle de faire la volonté de Celui qui est Lui la liberté. L’apôtre nous explique fort bien les paroles du Christ quand il écrit:
La loi de l’Esprit de vie en Jésus-Christ m ‘a libéré de la loi du péché et de la mort. Romain 8.2.
Ainsi, nous sommes libérés du péché et de la mort par loi de l’Esprit de vie pour être libres en Dieu, pour voir la liberté, la possibilité d’accomplir les commandements de Dieu en Jésus-Christ et par le Saint-Esprit. Paul reprend encore plus clairement tout cela dans le chapitre VI de l’épître aux Romains:
Quoi donc! Pécherions-nous, parce que nous ne sommes pas sous la loi, mais sous la grâce ? Romains 6.15
demande-t-il. C’est-à-dire que maintenant que nous sommes libérés du péché par la grâce de Dieu, maintenant que la loi de Dieu ne nous condamne plus, car Christ a été condamné à notre place, est-ce pour être libres de pécher en toute bonne conscience, de vivre à notre guise, selon les lubies de notre chair? Certes non ! répond-il, Ne savez-vous pas que si vous vous livrez à quelqu’un comme esclaves pour lui obéir, vous êtes esclaves de celui à qui vous obéissez, soit du péché qui conduit à la mort, soit de l’obéissance qui conduit à la justice? Mais grâce à Dieu, après avoir été esclaves du péché, vous avez obéi de coeur à la règle de doctrine qui vous a été transmise. Libérés du péché, vous êtes devenus esclaves de la justice. Je parle à la manière des hommes à cause de la faiblesse de votre chair. De même donc que vous avez livré vos membres comme esclaves à l’impureté et à l’iniquité, pour aboutir à l’iniquité, ainsi maintenant livrez vos membres comme esclaves à la justice, pour aboutir à la sanctification. Car, lorsque vous étiez esclaves du péché, vous étiez libres à l’égard de la justice. Quels fruits portiez-vous? Des fruits dont vous avez honte maintenant, car leur fin c’est la mort. Mais maintenant, libérés du péché et esclaves de Dieu, vous avez pour fruit la sanctification et pour fin la vie éternelle. Car le salaire du péché c’est la mort; mais le don gratuit de Dieu, c’est la vie éternelle en Christ-Jésus notre Seigneur. Romain 6.15-23.

Ainsi, la vraie liberté est en vue de l’obéissance et conduit à la justice (v.16), à la conformité de la vie du chrétien à la règle de doctrine (v.17), ce qui mène à la sanctification (v.19) dont l’aboutissement est la vie éternelle en Jésus-Christ (v.22). En conséquence, toute opposition entre loi et liberté n’est qu’idolâtrie d’une fausse liberté sans bornes, liberté de pécher. Une telle liberté sans loi est la doctrine de celui que l’Ecriture appelle « le sans-loi » anomos,
l’homme impie, le fils de la perdition, l’adversaire qui s’élève au-dessus de tout ce qu’on appelle Dieu et qu ‘on adore, et qui va jusqu ‘à s ‘asseoir dans le temple de Dieu et se faire passer lui-même pour Dieu. 2 Thessaloniciens 2.3-4.

Nous voyons que d’opposer la liberté à la loi, d’opérer une séparation entre la liberté du chrétien en Christ et son obéissance à la loi de Dieu, est non seulement contraire à l’enseignement de ‘Ecriture mais conduit, chez ceux qui se soumettent à un tel esclavage d’une liberté sans loi, à l’étouffement de leur conscience. Ils ne discernent plus clairement la différence radicale entre le bien et le mal et en viennent à accepter toutes les impulsions de la chair comme des choses bonnes. Une telle complaisance à l’égard de soi-même conduit au culte si répandu aujourd’hui du moi sacro-saint, au culte de l’homme et, sur le plan politique, au règne de celui que la Bible appelle le sans-loi, de l’homme de l’iniquité que,
Le Seigneur détruira par le souffle de sa bouche et qu’il écrasera par l’éclat de son avènement. 2 Thessaloniciens 2.8.

Jean-Marc BERTHOUD.

Note:
Il est utile de faire remarquer l’absurdité d’imaginer une liberté quelconque sans la discipline d’une loi sur le plan simplement naturel. La liberté de circuler en voiture est fonction du respect par tous des règlements de la circulation. La liberté de jouer d’un instrument dépend d’abord de notre soumission aux lois qui déterminent le bon usage de cet instrument et du respect des règles de la musique. Il en est de même pour la pratique de tous les arts, de tous les métiers. C’est le refus stupide de cette évidence qui conduit la peinture et la musique, tant savantes que populaires, dans les impasses et l’insignifiance que l’on connaît. La vie morale et sociale des hommes est, elle aussi, soumise à ces règles de bon sens.

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Berthoud Jean-Marc
Jean-Marc Berthoud est le président de l’Association Vaudoise de parents chrétiens. Il est l’auteur de nombreux livres sur la défense de la foi chrétienne face à la montée de la sécularisation et du modernisme.