Edito
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Relation d’aide : carence dans nos églises

RELATION D’AIDE : CARENCE DANS NOS EGLISES


      Il y a une recrudescence de maladies psychiques dans notre société, à commencer par la dépression et allant jusqu’à l’écroulement moral et même physique total. Solitude et incompréhension, luxe et surmenage, comportements déréglés faisant souvent éclater les familles, créent des conflits auxquels les membres de nos églises n’échappent malheureusement pas, d’autant plus que l’éthique chrétienne cède le pas à une éthique humaniste qui a éliminé le Dieu de la Bible et qui mène à l’autodestruction de l’homme.

      Nos églises manquent cruellement d’hommes consacrés au ministère de la cure d’âme, et ceux qui l’exercent sont débordés et épuisés, comme me l’écrivait dernièrement un de mes amis chrétiens psychiatre. La souffrance morale marque profondément beaucoup de chrétiens, avec son corollaire de troubles psychosomatiques. Combien de chrétiens qui fréquentent fidèlement leur église sont mal dans leur peau, bloqués intérieurement depuis des années. Et personne pour y remédier…

      Mon éditorial est un cri d’alarme, car le ministère pastoral véritable fait grandement défaut dans nos églises. Nous n’avons pas encore compris que ce ministère doit être exercé dans le cadre de l’église locale même. Comme on se sent incompétent dans ce domaine, on a souvent recours à des méthodes peu chrétiennes, voire nocives, telles que la dynamique de groupe, la sophrologie et diverses psychotechniques humanistes. Ou alors on dit avec Caïn: « Suis-je le gardien de mon frère ?  » L’Eglise doit cesser de combattre avec des armes charnelles; elle doit s’équiper d’armes spirituelles pour renverser les tours d’ivoire dans lesquelles bon nombre de chrétiens se cantonnent (2 Cor 10.4-5).

      Il y a des solutions bibliques pour faire face aux carences qui donnent prise à l’ennemi séducteur. il est temps de refuser la cure d’âme superficielle, incompétente ou légaliste. qui souvent ne se base que sur l’aspect comportemental du patient. Il y a mieux à faire que d’imposer les mains sans discernement ou de créer une atmosphère d’exaltation qui produit des hauts et des bas au lieu de la guérison. Il est vrai que les problèmes d’ordre occulte non négligeables sont de plus en plus fréquents dans la cure d’âme; mais veillons à ne pas soupçonner une influence démoniaque derrière chaque dépression, si grave soit-elle.

      Je plaide avec urgence pour un retour à une relation d’aide spirituelle orientée vers l’église locale.

      Pour que l’Eglise puisse être édifiée (Eph 4. 12), ses membres doivent se savoir complémentaires les uns des autres et mettre leurs dons à la disposition du corps de Christ. Car il y en a, des dons; aux églises locales de les discerner pour aider et soulager, restaurer et exhorter les membres dont la souffrance concerne le corps entier.

      La relation d’aide efficace doit partir de la Bible, qui seule donne une vision correcte de l’homme et de ses besoins. Créé parfait, mais déchu et séparé de son Créateur, il n’est en paix ni avec Dieu ni avec son prochain, ni encore avec lui-même. Les conséquences sont le déséquilibre et le désarroi intérieur. Seul Jésus-Christ, par son oeuvre rédemptrice accomplie à la croix du calvaire, peut rétablir l’équilibre par une re-création intérieure. Pour que la régénération puisse avoir lieu, il faudra cependant que le Saint-Esprit convainque le malade psychique de péché et l’amène à confesser ses fautes et à accepter Jésus-Christ comme son Sauveur par la foi. Avec le secours de l’Esprit de Dieu, il peut ainsi y avoir guérison psychique et parfois aussi physique.

      Cette cure d’âme se différencie de la psychotechnique humaniste par l’objectif qu’elle poursuit: contribuer à transformer l’homme devenu chrétien en l’image de Christ, de gloire en gloire (2 Cor 3.18). Le Saint-Esprit effectue la guérison psychique en libérant le croyant de ses frustrations, ses complexes, ses traumatismes et autres blocages. Car le Seigneur veut que son Eglise paraisse sans tache ni ride, sainte et irréprochable au jour de son retour qui pointe à l’horizon (Eph 5.25-27; Jude 24-25).

      Bien entendu que l’aide relationnelle dans l’Eglise doit s’étendre au secours extérieur et au service mutuel, au redressement du frère rétrograde, voire à la discipline, mais toujours dans l’esprit de « porter les fardeaux les uns des autres » (Gal 6.1-5). Ceux qui exercent ce ministère doivent avoir fait l’expérience du chemin de la croix et le suivre: savoir que leur Moi a été crucifié avec Christ, et se savoir ressuscité avec Christ en nouveauté de vie (Rom 6.5-6, 11). C’est la base pour l’humilité et la compassion sans lesquels toute relation d’aide est vouée à l’échec.

      J’en appelle à tous les responsables, anciens et pasteurs de nos églises, ainsi qu’aux médecins et aux psychiatres chrétiens. Levons-nous et interrogeons-nous: notre théologie pastorale ne doit-elle pas être revue ? Il faut absolument que les membres en situation critique puissent recevoir soulagement et guérison. J’encourage à organiser des conférences, des week-ends et des stages de formation portant sur une relation d’aide dont la base est l’identification avec le Christ à la croix et à la résurrection.

      PROMESSES commence dans ce numéro la publication d’articles ayant pour but de familiariser les églises locales et leurs responsables avec une méthode biblique de cure d’âme ou, comme on dit à présent de relation d’aide. Nous espérons ainsi susciter un nouvel intérêt pour une relation d’aide efficace.

Henri LÜSCHER

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Lüscher Henri
Cofondateur de la revue, il y a 48 ans, Henri Lüscher se consacre encore à plusieurs tâches administratives et rédactionnelles en faveur de Promesses.