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Equilibre spirituel – En marche vers la maturité

Adapté par R. H. Guignard,
de «Christian Sanity» du Dr. A. T. Scofield.
Editions Oliphants.

La croissance et le développement de la vie chrétienne demandent une attention toute particulière. Pendant cette période abondent difficultés et dangers. Une personne non éveillée à la vie spirituelle ne peut montrer de signes de déséquilibre dans les diverses manifestations du christianisme. Cela est aussi vrai pour celui qui ne s’y intéresse que de loin. Par contre, Satan réserve ses flèches, ses ruses pour le chrétien bien sûr de son salut, pour celui qui veut avancer, qui cherche et y met tout son coeur. Il ne s’adresse pas à celui qui se complait dans un fauteuil, mais à celui qui progresse, qui, marchant seul peut-être, peut se tromper de chemin, à celui qui, par mégarde, a négligé un de ces précieux poteaux indicateurs placés par notre Père céleste le long du chemin.

Les buts
Quels sont les différents buts que se proposent les chrétiens? En général, l’égoïsme de la jeunesse disparaît peu à peu et fait place à des instincts, à des sentiments altruistes, c’est-à-dire dirigés vers le prochain, à des activités communautaires et spirituelles. Selon certaines statistiques, le voeu du plus grand nombre est d’être utile, de faire du bien à autrui. Un bon groupe désire se perfectionner dans la marche chrétienne. D’autres souhaitent une harmonie et une communion complètes avec Dieu et avec son Fils. Ceux dont l’idéal est altruiste sont dix foi plus nombreux que ceux dont l’idéal se rapporte à leur propre personne.

Les pensées
dominantes dans l’esprit des chrétiens peuvent être classées comme il suit. La moitié d’entre eux ont, avant toutes choses, la personne de Dieu devant leurs yeux. Jésus-Christ forme le sujet d’étude d’une seconde classe. La pensée de l’immortalité est prédominante pour un certain nombre, tandis que la nécessité d’une bonne conduite, d’un bon témoignage absorbe les facultés d’une minorité.

Dépendance de Dieu
Adoration et louange sont considérées comme les sentiments les plus élevés du christianisme. La foi, la joie, la paix du coeur apparaissent en deuxième rang. Une maturité spirituelle stable est rarement atteinte avant l’âge physique correspondant. Ces observations sont intéressantes et ont une valeur certaine. Elles projettent une clarté instructive sur l’évolution de l’expérience chrétienne. Un danger existe lorsque le chrétien passe, ou cherche à passer, au delà des expériences normales décrites dans la Parole; il n’existe pas lors de la croissance régulière dans la connaissance de Dieu, de Jésus-Christ, lors d’une vie bien balancée, avec ses joies, ses peines, ses devoirs et ses soucis; mais il peut paraître lorsqu’un point spécial de la doctrine chrétienne est mis en avant, exagéré, grossi jusqu’à remplir l’horizon mental, jusqu’à devenir une obsession. Ce danger est renforcé par un enseignement magnétique, psychique dans de grands rassemblements. C’est aussi le cas lorsqu’il est propagé par un prédicateur enthousiaste dans un cercle restreint et sélectionné. Dans ces conditions, l’équilibre mental de l’homme peut être rompu, et les ressorts délicats de l’âme désaxés.

Présence de Dieu
Le sens de la présence de Dieu est certainement une bénédiction et une force. La puissance du Saint-Esprit est indéniable lors de certaines rencontres d’enfants de Dieu, tout comme l’influence fortifiante de vérités bibliques saisies et réalisées dans la vie courante. On peut aller plus loin et dire que plus un chrétien fait l’expérience d’une communion spirituelle constante, plus sa marche en Christ en bénéficie: «Christ en vous, l’espérance de la gloire.» Sans doute, cette communion ne doit pas être la source d’un motif d’excitation, car dans ce cas, les possibilités d’appréciation et de jugement de l’intéressé sont déplacées et elles ne le laisseraient plus maître de toutes ses actions. La sanctification, selon l’enseignement du Nouveau Testament, est l’identification de l’être intime dans une vie nouvelle avec l’Esprit-Saint. «Celui qui est uni au Seigneur est avec Lui un même eprit.» Le Saint- Esprit est UN avec l’esprit du croyant.

Pierre image de Paul
Toutefois, ce n’est pas ce qui est entendu par sanctification dans certains milieux religieux, lesquels se désignent comme étant à la tête du progrès. Dans ceux-ci, toute la vieille nature de l’homme est sondée pour y découvrir la moindre parcelle de mal: tout doit être brûlé, purifié, afin que l’homme soit sans reproche! Dans ce cas, un point fréquemment laissé de côté est celui-ci: chaque chrétien est considéré comme la réplique exacte d’un autre chrétien, comme n’ayant plus de personnalité, sinon sa foi au Christ! Il est enseigné que l’expérience bénéfique accordée à l’un est valable pour l’autre! On oublie ainsi que chacun porte avec soi, dans toute sa vie chrétienne, tout ce que lui ont légué ses aïeux. Or, Paul, le chrétien, ne peut être confondu avec Pierre, le chrétien. Il n’y a pas lieu d’attribuer cela à une croissance différenciée de leur vie chrétienne, mais à la distinction naturelle de leur caractère et de leur tempérament.

Foi confiante
Toute question de religion mise à part, on trouve dans nos populations des hommes raisonnables, d’un jugement sain. Devenus chrétiens, ce sont eux qui pourront atteindre aux plus hauts sommets spirituels. A côté d’eux se trouvent des êtres de type nerveux, de santé ébranlée ou déficiente, des malades qui cherchent réconfort. Ils devraient tous apprendre qu’ils ne doivent s’approcher des choses profondes de Dieu qu’avec beaucoup d’humilité, d’attention, de prudence. Parmi nombre d’entre eux, une pensée rarement exprimée, un voeu inavoué les amène à croire que le christianisme va égaliser toute différence. En fait, cela ne se passe pas ainsi: parce que cette vérité est méconnue, de nombreux chrétiens de ces catégories sont susceptibles d’être poussés à s’exciter, à se passionner au delà d’une saine mesure, lors de rencontres religieuses ou de conventions.

Modération
L’«esprit de puissance et d’amour» (II Tim. l, 7) est inséparable de «sagesse» c’est le divorce entre ces trois forces qui a conduit à beaucoup de trouble et de tristesse. Tout chrétien que désire parvenir à maturité spirituelle (et la Parole l’y encourage, voir I Cor. 2,6; 3,1 ; 14, 20) veut se saisir de toutes les promesses de Dieu. Or, à la foi qui les saisit, il faut ajouter ce quelque chose qui n’est ni excitation, ni renoncement à ses propres facultés, mais, selon l’apôtre: «A votre foi, ajoutez la vertu, à la vertu la science (ou connaissance), à la science la tempérance (ou modération en tous points ou encore le contrôle de soi- même).»
Il faut renoncer à ce type d’expérience religieuse au cours de laquelle le contrôle de soi-même n’est plus souhaité, où l’on recommande passivité d’esprit et abandon complet. Au contraire, notre être intime, notre moi doit être contrôlé, car «l’esprit de puissance» (II Tim. 1,7), c’est notre volonté. Celle-ci doit donc recevoir sa force de la puissance divine; elle ne doit pas être paralysée ou annihilée par cette même puissance! La Bible n’enseigne pas que nous devions nous crucifier nous-mêmes; il n’est pas demandé la mort de nos sens. Le croyant «a été» crucifié avec Christ (Rom. 6, 6). C’est un fait passé: il se considère comme mort quant au monde; il se sait vivant avec Christ. «Si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi: et si je vis encore dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu» (Gal. 2,20). «Par la croix, le monde est crucifié pour moi, comme moi je le suis pour le monde» (Gal. 6,14).

A l’abri du Tout-Puissant En fait, on ne peut atteindre les sommets de la communion avec Dieu et Jésus-Christ, par l’Esprit-Saint, qu’en gardant le contrôle sur soi- même. L’apôtre Paul, se désignant lui-même comme fou avant sa conversion, traité plus tard comme tel par Festus, était de toute évidence un homme éduqué, raisonnable: il n’est que de lire les écrits qu’il nous a laissés.
Une saine raison est compatible avec les exercices spirituels les plus profonds dont l’âme humaine est capable, à la condition qu’ils soient naturels, pas forcés, ni contraires à l’enseignement de la Parole. Souvent, lors de la cène du Seigneur, comme aussi dans la prière solitaire, l’âme s’envole, oublie le monde environnant. Ces moments d’exhaltation n’impliquent pas nécessairement excitation ou extravagance. La présence de Dieu, éprouvée par l’homme en son esprit, est la joie par excellence accordée au coeur humain. Elle produit un sentiment de contentement, de confiance, de paix intense. L’âme se sent à l’abri du Tout-Puissant. Elle est parfaitement calme et tranquille. Elle n’a pas le sentiment de devoir se hâter. Le langage de celui qui marche avec Dieu est retenu, rationnel, naturel. Il y a dans toute sa manière d’être un témoignage de profonde révérence. Tous les traits de caractère dans lesquels Dieu prend son plaisir sont reproduits, par LUI, dans celui qui LE sert, sans effort, simplement parce que l’âme jouit de SA présence.

Le meilleur équilibre
Dans ce monde, le chrétien peut réaliser le meilleur équilibre, car seul il saisit le sens de la vie passée, présente, future et n’en est pas effrayé. Il est imprégné de ce contact précieux avec les réalités d’En-haut. Il vit sous la garde de son Père; il accomplit les bonnes oeuvres placées sur son chemin; il est la bouche, les mains, les pieds de son Sauveur: la communion la plus intime est compatible avec saine raison et équilibre spirituel de tous les jours.
Dieu serait-il un Dieu de confusion? Non !
Régénéré par le sacrifice de Jésus-Christ, conduit par l’Esprit-Saint, en harmonie avec Dieu, le vrai racheté du Seigneur possède un privilège unique.



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