Livres
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Sept jours pour un monde de Michel Cornut

Chronique de livres
Titre: «Sept jours pour un monde» (63 pages)
Auteur: Michel Cornut
Editeur: Presses bibliques universitaires, 1986, Lausanne

Evolution chez les évangéliques?

Le livre de Michel Cornut présente le mélange confus qui est trop souvent offert par les clercs; cela est d’autant plus navrant que l’auteur se présente comme «évangélique». C’est avec raison que Francis Schaeffer a écrit un livre intitulé «Le grand désastre évangélique».

Dans son introduction, Cornut annonce la couleur; comme tous les libéraux et les modernistes, il dit qu’il y a deux récits de la création… en accord avec «les théologiens et les scientifiques» qui ont lu son manuscrit. Son argumentation, dit-il, s’appuie sur des citations «des vulgarisateurs et des penseurs scientifiques actuels ou commentateurs reconnus»: certains sont libéraux, d’autres sont évangéliques ou néo-évangéliques. Malgré l’affirmation: «la foi repose sur Dieu lui-même et sa révélation, jamais sur la science et ses théories», la préface provoque un malaise, car on sent bien que c’est un langage à double sens qui va courir tout au long du texte.

Le premier chapitre présente «la théorie scientifique de l’évolution» par un exposé sur la formation des théories des sciences exactes (physique, chimie…), ce qui est une erreur, car aucune de ces théories ne peut donner une explication globale de l’univers, sans extrapoler des centaines de milliers de fois à partir des connaissances actuelles. D’autre part, la théorie de l’évolution n’appartient pas aux sciences exactes. «La science utilise la méthode expérimentale», dit-il; c’est exact, mais ce qui est encore plus vrai, c’est qu’aucune expérience n’a jamais confirmé la moindre partie de la théorie de l’évolution. Pour faire croire qu’elle pourrait être confirmée, il faut l’assimiler à une théorie physique conduisant à de nombreuses applications, comme par exemple la théorie de l’électromagnétisme de Maxwell qui est à la base de l’électricité, des télécommunications, des lasers… Mais voilà, l’évolutionnisme ne sert a rien et n’a pas avancé d’un pouce depuis Darwin, dans le marécage du hasard et de la nécessité.

«La théorie de l’évolution a des conséquences sur la conception du monde et de la vie de l’homme moderne.» Certes oui! Si les hommes sont arrivés sur terre selon cette théorie, nous pouvons reprendre la réflexion de A. Kasler (un de nos prix Nobel): «Entre le dieu de Darwin imposant aux êtres l’implacable et impitoyable loi de la sélection naturelle, et le Dieu de Jésus, il n’y a aucun compromis possible.» Cornut ne dit pas que le principe directeur de l’évolution est la mort. L’Ecriture Sainte nous dit que c’est la désobéissance d’Adam qui a introduit la mort dans la bonne création de Dieu.

Le chapitre 2 met en question l’autorité de la Bible, à à partir de l’idée de progrés et de modernité. La présentation critique de la Genèse s’étale; celle-ci contiendrait des divergences, comme les Evangiles. Si «la Bible débute par la création, c’est que la notion de celle-ci est apparue dans la conscience du peuple élu, après une longue maturation», formulée dans le «contexte culturel» du temps de l’exil. Le chapitre 1 de la Genèse ne serait donc plus révélation de Dieu, mais une copie améliorée des récits babyloniens, d’après les résultats de «l’analyse contextuelle». La même analyse appliquée à la résurrection, conduit-elle aussi à dire que celle-ci n’a eu lieu que dans la mémoire des premiers chrétiens…

Le troisième chapitre met «Théorie et récit face-à-face»; par exemple: «Est-il possible d’approcher scientifiquement la question des origines sans renier le Créa¬teur… et proposer une théorie explicative sans recours au surnaturel?» Sous cette formulation se cache le péché actuel des hommes. Peut-on, en effet, approcher scientifiquement c’est à dire expérimentalement l’origine sans se mettre à la place de Dieu?

Le domaine de la science est notre environnement proche, que Dieu nous donne à garder et à gérer. «Sans recours au surnaturel» veut dire rejeter les miracles, c’est à dire ne pas reconnaître que Dieu et le Christ sont les maîtres des lois de la création et que dans la Bible le surnaturel est avant le naturel. Il n’y a pas de foi chrétienne sans les miracles du Christ, signes qu’il est co-Créateur, qu’il peut donc être le Rédempteur, qu’il nous sauve dans le monde et avec le monde, objet de son amour.

Bien sûr, il y a des points positifs, mais vérité et erreurs sont mélangées. Qui peut faire le tri? Un spécialiste, placé au-dessus des pauvres bougres de croyants, qui croient ce que dit la Bible? Le modèle de l’évolution ne menace pas la vraie foi, qui est un don de Dieu à l’individu régénéré par l’Esprit Saint. Par contre, l’évolution-nisme scandalise les petits et éloigne les croyants des églises qui tiennent de tels propos.

Quant au sort que l’auteur, fait aux créationnistes, pour en juger, il faut lire le livre (en français) du Dr Monty-White. Celui-ci est un scientifique qui travaille dans les laboratoires de l’Université du Pays de Galles; venu de l’athéisme à la foi au Christ et au Dieu Créateur, il est passé par l’évolutionnisme et en a vu le non-sens et les erreurs. Il a ainsi reconnu que la lecture de la Bible telle qu’elle est pratiquée par les croyants, est conforme aux desseins de Dieu Seigneur et Sauveur.

Nous aurions soi-disant (p. 52) «une peur refoulée que la Bible ne soit pas vraie». Cette remarque me fut adressée jadis par un pasteur qui occupait un niveau élevé dans le clergé de l’Eglise et qui sombra dans «l’athéisme chrétien». Nous devons retourner le compliment et dire que précisément la Bible est vraie et qu’elle nous parle de tout, non seulement de notre salut, mais aussi de notre façon de vivre et aussi de la science.

Notre commentaire est un peu sec, mais peut on faire autrement face à une offensive du modernisme qui se glisse insidieusement partout dans les églises«Notre époque est une époque de manipulation subtile» nous dit Francis Schaeffer dans «Impact et crédibilité du Christianisme».

A. Coste

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