Série: Les enseignements de l'Ancien Testament
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La conversion d’un étranger (suite)

Les enseignements de l’Ancien Testament (28)

B – Un homme nouveau

Lecture préalable: 2 Rois 5.1-19
– Le chemin parcouru par Naaman jusqu’à sa guérison est comparable à celui d’un homme qui, aujourd’hui se convertit au Seigneur Jésus.
– Le chemin parcouru après sa guérison est celui du nouveau chrétien qui débute dans la vie nouvelle. 

La médecine du prophète s’est révélée une médecine d’humilité et d’humiliation:
– Naaman a appris l’inutilité de la fortune et des puissants dans le domaine de Dieu;
– il a été traité comme le moindre de ses soldats;
– il a renoncé à son nationalisme pour chercher la guérison chez l’ennemi, en Israël, auprès du prophète de Yahvé;
– les conseils nécessaires lui ont été dispensés par des domestiques;
– et il a plongé 7 fois dans le Jourdain, remède incompréhensible et peu glorieux.

1. Une guérison parfaite

Curieusement, Naaman guéri sera en meilleure santé que s’il n’avait jamais été malade! En effet, sa peau est devenue comme celle d’un enfant, sans ride ni bouton.

C’est ainsi que Dieu guérit nos péchés et leurs séquelles. Il ne voit pas ses enfants dans leur condition présente, avec leurs faiblesses et leurs échecs: grâce à la croix, il les voit parfaits, comme ils seront demain au ciel. Car si Dieu déteste le péché, il aime l’homme (1 Jean 4.10; Eph 5.27). Et il ne s’agit pas seulement de l’âme, mais aussi de notre corps, que le Seigneur transformera en le rendant semblable à son corps glorieux, par le pouvoir efficace qu’il a de s ‘assujettir toutes choses (Phil 3.21).

Dieu efface nos transgressions comme un nuage et ne s’en souvient plus. Qui aime la nature a remarqué qu’après la pluie, le ciel est plus pur et l’air plus limpide qu’avant l’arrivée des nuages. Ainsi le ciel, comme la peau de Naaman, est une image de la perfection du salut (Es 44.22).

2. Le premier fruit de la vie nouvelle

Après sa guérison, Naaman ne se hâte pas de rentrer chez lui; il retourne chez l’homme de Dieu. Ce n’est pas une simple visite de politesse; il a envie de revoir le prophète pour quelque chose d’important: lui dire que sa guérison va plus loin que la peau. Non seulement cette dernière est nouvelle, mais son être entier est nouveau.

Il est normal d’avoir quelque chose à dire au Seigneur, car la guérison de l’âme se répercutera dans nos actes et nos paroles. La vie étant nouvelle, les goûts seront nouveaux, l’importance relative des choses se modifiera, et ces changements engendreront un nouveau comportement perceptible aux autres (Mat 7.16). Mors, si le Seigneur a effacé nos péchés, ne nous éloignons pas de lui. Il trouverait anormal de ne plus nous voir, de ne plus nous entendre.

3. Un témoignage

Arrivé devant le prophète, Naaman déclare: Voici, je reconnais qu’il n’y a point de Dieu sur toute la terre si ce n’est en Israël (v. 15). Voilà une belle déclaration de foi qui glorifie Dieu seul et balaye les idoles. Elle est étonnante de la part du général syrien qui fait la guerre au peuple de Dieu, mais l’Eternel peut transformer n’importe quelle âme de bonne volonté.

Remarquons aussi que Naaman ne confesse pas timidement le Dieu d’Israël, il prend position devant toute sa suite pour déclarer qu’il a trouvé le vrai Dieu: Maintenant je sais, dit-il (TOB).

 Nous retrouvons ces deux attitudes dans le témoignage du chrétien:
 – quoique que l’on fasse, faire tout pour la gloire de Dieu (1 Cor 10.31),
– être toujours prêt à justifier notre espérance, avec douceur et respect, devant ceux qui nous en demandent compte (1 Pi 3.15s TOB).

4. Le départ dans la vie nouvelle

Après ces premiers pas qui démontrent la transformation de son coeur, Naaman se prend en charge et jette les bases du départ dans sa nouvelle vie. Elles seront définies par trois petites scènes caractéristiques et probantes.

1. Naaman veut faire au prophète un cadeau qui est catégoriquement refusé. C’est la douche froide. Que se passe-t-il chez le prophète?

Peut-être pense-t-il à cette parole: Tu ne recevras pas de présent; car les présents aveuglent les clairvoyants et pervertissent les paroles des justes (Ex 23.8). Mais il y a très probablement plus: Elisée reste sur le terrain de la grâce et refuse le cadeau parce que Naaman risquerait de croire que sa guérison peut se monnayer.

L’oubli que le salut de Dieu est un don gratuit serait une grave amputation à sa gloire éternelle (Apoc 5.6,9). Celui qui a été racheté par le Seigneur lui est redevable éternellement, et de plus on ne rembourse pas une dette céleste avec des biens terrestres. D’autant plus que c’est Dieu qui nous a prêté ce que nous pourrions donner (Eph 2.8ss). Que penserions-nous d’une personne qui nous donnerait en cadeau un objet que nous lui avions prêté?
 Ensuite une telle optique pourrait conduire à la pensée que l’on doit conserver le salut par les oeuvres, alors que celles-ci n’en sont que le fruit normal.

Enfin le don souhaité en reconnaissance, c’est notre coeur et notre être entier, bien que de droit ils appartiennent aussi à Dieu (Mat 22.37).

2. Remarquons la réponse de Naaman, car elle prouve qu’il a compris la démarche du prophète: Puisque tu refuses tout cadeau…, dit-il (F.C.). Il va faire une meilleure proposition. Vu que l’Eternel ne veut pas de ce cadeau de riche, il demande de la terre du pays, un morceau d’Israël en quelque sorte, pour l’emporter en Syrie afin d’y construire un autel, car il ne veut sacrifier qu’au seul Dieu d’Israël. Symboliquement il place son autel sur la terre d’Israël, au pays de Yahvé, ce qui nous parle du sanctuaire céleste où nous pénétrons déjà par la foi, bien que nos pieds soient encore en terre étrangère (Héb 10.19).

Naaman nous étonne, mais l’Eternel regarde au coeur sans tenir compte des temps d’ignorance, et Elisée ne fait là aucune objection (Act 17.30).

Nous suivons la pensée du Syrien: «Ce n’est pas un présent matériel qui plaît à Dieu? ce qu’il veut c’est moi-même? Eh bien qu’il en soit ainsi, je vais l’adorer lui seul!» Sa proposition révèle le changement de son coeur. Désormais il y aura dans sa vie un «autrefois» et un «maintenant». Autrefois, il était ennemi d’Israël, tout y était inférieur à son pays: l’Eternel, son prophète, ses habitants, même le Jourdain. Maintenant, il réalise qu’il était étranger à Israël où tout est meilleur: Dieu, le peuple, le pays. Aussi Elisée lui donne-t-il de bon coeur la terre demandée (Eph 5.8).

3. Enfin une ultime pensée traverse l’esprit de Naaman: Rimmon, l’idole! Certes Naaman ne lui offrira pas de sacrifice, ce ne sera plus que le dieu de son roi (v. 18, F. C.), mais Naaman est lié à un service protocolaire, inclus dans sa fonction de général des armées. Le roi s’appuie sur lui pour manifester qu’il s’appuie sur son armée. C’est la première ombre qui ternira son culte à l’Eternel et le fera soupirer après la perfection. Cependant il ne déclare pas rejeter ce protocole qu’il déplore, il n’en voit pas encore le moyen et il sollicite le pardon de Dieu pour cette obligation qui maintenant lui déplaît: Que l’Eternel pardonne à ton serviteur, dit-il. Il est conscient de n’être pas digne de s’appeler le serviteur de l’Eternel, alors il se nomme le serviteur du serviteur. Et puis il souligne son changement de camp: d’ennemi il est devenu serviteur.

Elisée observe la transformation qui s’opère dans l’esprit de Naaman, sans l’ordonner ni la préconiser, et il répond simplement: Va en paix. A chaque jour suffit sa peine pense-t-il certainement (Mat 6.34): en temps voulu l’Eternel donnera à Naaman de nouvelles instructions; pour le moment il l’a guéri et l’a accepté tel qu’il est. C’était déjà la grâce offerte aux nations, et il fallait un prophète pour faire cette réponse: Va en paix (Act 10.35).

Naaman vient de commencer une nouvelle vie, différente et certainement mouvementée. Va-t-il un jour cesser d’entrer chez Rimmon? renoncer à sa situation? refuser de faire la guerre à Israël? s’exiler? Il ignore où Dieu le mènera; nous le saurons plus tard.

5. Un enseignement actuel

La condition nouvelle de Naaman, encore ambiguë, nous instruit.

1. Elle nous rappelle que nous sommes venus au Seigneur tels que nous étions, si ternes fussions-nous spirituellement. Le Seigneur nous a sauvés et nous a chargés d’un fardeau léger, à notre mesure. Ce fardeau évoluera ensuite, mais nous n’aurons jamais été seuls à le porter (Mat 11.30).

2. De même qu’Elisée n’avait pas le droit d’augmenter lui-même le fardeau de Naaman, nous n’avons pas le droit d’ajouter au fardeau d’autrui (Mat 23.4). D’aucuns exigeraient presque que, même avant de se convertir, l’homme se réforme et devienne quelqu’un de parfait, alors que Paul écrit: Faites bon accueil à celui qui est faible dans la foi (Rom 14.1).

Le Seigneur conduit chacun de nous dans le chemin qui monte en partant de la croix. S’il l’a fait jusqu’à ce jour, il continuera à le faire. «Allons en paix’>. comme Naaman qui avait devant lui de grands problèmes. «Allons en paix avec le Seigneur.»

Ensuite n’oublions pas que le Seigneur continuera aussi à conduire chacun de nos frères. Alors faisons confiance à notre frère pour ce qui le concerne, comme Elisée a fait confiance à Naaman; car le Seigneur s’occupe de lui (Rom 8.14).

En ce qui concerne Elisée, on pouvait supposer que son comportement bourru était motivé par la présence du général ennemi. Mais non; conduit par son Dieu, il agissait pour apporter au Syrien une guérison plus importante que celle qu’il était venu chercher.

Enfin l’homme ne peut pas se tourner vers le Seigneur sans envisager un changement d’optique, une nouvelle échelle de valeurs engendrée par la connaissance personnelle du Tout-Puissant (2 Cor 5.17).

Henri Larçon

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