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Dieu, les hommes et la justice

En cette fin du 20eme siècle, tout le monde parle de justice. Ce mot tient une place hebdomadaire sur les manchettes des journaux, et se rencontre quotidiennement dans la bouche des politiciens; il est enfermé dans les valises diplomatiques, et dans des millions de cours effervescents. Tout le monde parle de justice, mais chacun comprend le mot autrement. Au nom de la justice, les uns soutiennent George Bush, les autres Saddam Hussein. Les uns décrient un tyran, les autres, une société hypocrite. Si vous parlez de développement, de sous-développement, de sur-développement, d’impôts, d’immigration, d’avortement, d’euthanasie, de comportement sexuel, d’égalité des sexes, les points de vue les plus divergeants sont défendus au nom de la justice. Pourquoi tant de confusion?

Dieu est juste

Le problème de l’homme contemporain vient de ce qu’il veut parler de justice, sans parler de sainteté. Il veut être un expert en justice, mais refuse tout conseil du maître de justice.

Car faut-il le rappeler: Dieu est la norme de la justice. Ce qu’il déclare être bien, est bien, ce qu’il déclare être mal, est mal. Ce que Dieu fait est bien, cela est toujours bien; cela est bien par définition. Dieu est la norme du bien et du mal. Comme le mètre étalon déposé àParis sert de norme à tous les autres mètres fabriqués dans le monde, Dieu est la norme de toute morale.

Ce point est fondamental. En dehors de Dieu, il n’y a pas de notion de bien ou de mal. Si l’homme est capable de «sentir» le bien et le mal, s’il est capable d’approuver intérieurement certaines actions morales et d’en réprouver d’autres, c’est uniquement parce que Dieu lui a donné une conscience. Sans conscience, pas de sens moral.

Si l’homme existe dans sa forme actuelle – avec un corps, une tête, une bouche, un nez, mais deux yeux, deux oreilles, deux jambes et deux bras …, si l’homme a une conscience, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi. L’homme est totalement dépendant de Dieu. Bien plus, toute la création est dépendante de Dieu. Si la terre est ronde, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi. Si elle mesure plus de 42 000 kilomètres de circonférence à l’équateur, si elle est entourée d’une couche atmosphérique de quelques kilomètres d’épaisseur, si sa température de surface permet la vie, si la planète terre offre un extraordinaire cadre de vie, c’est parce que Dieu l’a voulu ainsi.

L’homme peut se rebiffer devant cette situation. Il peut ne pas être d’accord, mais cela ne changera rien. L’homme et toute la création sont totalement dépendants du créateur, et seul cet être, à la base de tout l’univers, peut servir de norme à la morale.

De ce qui précède, il ressort que tout comportement, toute attitude, toute pensée qui n’est pas en harmonie avec la volonté divine, sont nécessairement mauvais. Toute contestation avec le créateur n’est que folie, comme le confesse d’ailleurs Job après avoir dépensé bien de la salive. L’apôtre Paul lui aussi reconnaît la folie de celui qui blâme Dieu. Qui est-ce qui résiste à sa volonté? écrira-t-il; qui es-tu, ô homme pour contester avec Dieu? Le vase d’argile dira-t-il à celui qui l’a formé: Pourquoi m’as-tu fait ainsi? Le potier n’est-il pas maître de l’argile, pour faire avec la même masse un vase d’honneur et un vase d’un usage vil? (Rom 9.19-21).

Dieu est justice, et si un commandement divin heurte mon éthique je dois sérieusement m’interroger sur mes valeurs. Peu importe si le commandement se trouve dans l’Ancien ou dans le Nouveau Testament, car les deux sont pareillement inspirés. (Relevons à propos de l’éthique de l’Ancien Testament, éthique qui nous choque plus souvent que celle du Nouveau Testament, que les commandements donnés à Moïse au Mt Sinaï sont toujours décrits comme reflétant parfaitement la volonté divine). Si l’éthique divine n’est pas la mienne, je dois radicalement revoir mes valeurs, et me demander pourquoi j’ai tendance à confondre le bien avec le mal, et le mal avec le bien?

L’homme est pécheur

Si les commandements divins expriment parfaitement la volonté divine, ils servent aussi à évaluer (d’autres diront à juger) le comportement des hommes.

Or la Bible affirme qu’à l’exception de Jésus-Christ, tout homme a transgressé les commandements divins. Personne n’a pleinement obéi à Dieu. Il suffit d’ailleurs de lire et de méditer les normes morales du créateur pour réaliser bien vite nos manquements. Personne n’est juste devant Dieu.

Certes, tous les hommes n’ont pas transgressé les lois de la même manière. Certains sont plus coupables que d’autres. Mais attention, ne nous trompons pas nous-mêmes. Si un homme fait plus de mal que moi, cela n’excuse pas mon comportement. Un homme qui commet un meurtre est moins coupable que celui qui en commet 10, 100 ou 1000. Il est moins coupable, mais il est quand même coupable. Il est un meurtrier, et reste un meurtrier, même si d’autres font encore plus de mal. Le péché de mon voisin, n’efface pas mon péché. Certains diront qu’ils n’ont jamais commis de meurtre. Mais le crime n’est pas le seul comportement réprouvé par Dieu. Jésus condamne non seulement le meurtre, mais aussi les gestes agressifs, les paroles et même les pensées violentes. Qui n’a jamais levé sa main pour frapper injustement? Qui ne s’est jamais mis en colère et prononcé des paroles injustes et blessantes, parfois plus tranchantes que des couteaux? Qui n’a jamais ruminé dans son cour des pensées de vengeance meurtrière?

Mais les plus grandes offenses ne se situent pas sur le plan de nos relations avec les autres hommes. Le premier commandement concerne notre relation avec Dieu: Tu aimeras Dieu de tout ton cour, de toute ton âme, de toute ta pensée, et de toute ta force (Mc 12.30). Une seule personne a-t-elle toujours honoré Dieu comme elle aurait dû? Qui n’a jamais douté de la puissance ou de l’amour de Dieu? Personne. Or, selon la Bible, le premier et plus grand péché est l’incrédulité. Incrédule et orgueilleux, l’homme ne croit pas dans la perfection et dans la bonté divine; au contraire, il pense pouvoir se passer de Dieu et faire mieux que lui. Le péché d’Adam et d’Eve qui voulaient être comme Dieu, est notre péché. Nous tous contestons avec le créateur. L’homme est pécheur, tout homme est pécheur. Aucun ne fait le bien, pas même un seul.

Dieu est juste, l’homme est pécheur: voilà le résumé de tout ce qui a été dit jusqu’à présent. Mais alors quelle attitude Dieu doit-il avoir avec sa création? Comment le Dieu juste et saint doit-il, ou mieux encore va-t-il, se comporter avec l’homme pécheur. C’est ce que nous allons voir dans la deuxième partie de cet exposé.

Un jugement nécessaire

La justice ne peut pas tolérer l’injustice. Si elle la tolère, elle n’est plus juste. Si la justice tolère l’injustice, la justice devient injustice.

Dieu est saint, Dieu est juste. Il est parfait sur tous les plans. Puisque Dieu est parfait, il ne peut pas ne pas punir le mal. S’il ne le faisait pas, il ne serait plus juste.

Chaque homme peut comprendre cela, car nous avons en nous – malgré nos fautes et notre péché – un certain sens de l’équité. Si une autorité politique ou judiciaire n’intervient pas devant une grave injustice, notre être intérieur crie au scandale. Les plus courageux dénonceront publiquement cette iniquité. Car pour tous les hommes, la justice doit punir l’injustice, et veiller ainsi au bien être des innocents. Cela est vrai sur le plan d’une nation, d’une région, d’une entreprise, d’une école, d’une famille. Si la maîtresse d’une classe enfantine ne reprend pas un enfant qui martyrise tous les autres, elle se fait complice du mal.

Que le mal doive être contré est une vérité incontestable et pratiquement incontestée. Les divergences apparaissent lorsque l’on parle de la manière et du moment de la sanction.

Un jugement capital

Concernant la manière, Dieu a décrété que toute atteinte à la vie doit être punie de mort. Celui qui s’oppose injustement à la vie, doit mourir. La protection de la vie innocente exige la mort de celui qui n’a pas de respect pour la vie.

Face à ce principe juste, la situation de l’humanité est alarmante, pire, désespérée, car tous les hommes sont des ennemis de la vie. Tous les hommes sont d’une manière ou d’une autre opposés au maître de la vie. Notre opposition à Dieu, notre rejet du créateur nous place dans le camp des ennemis de la vie.

Certes, l’opposition à Dieu n’est pas la même pour tous, mais elle est toujours présente. Certains vont jusqu’à blasphémer Dieu, d’autres se contenteront de l’ignorer, ou de le servir comme eux le désirent. Que la forme soit le blasphème, le mépris, l’idolâtrie, ou la fausse religion, le fond est le même: l’homme rejette le maître de la vie, et la conséquence dramatique de cet état de fait, est que tous les hommes doivent mourir.

Un jugement différé et détourné

Mais si Dieu est juste, il est aussi miséricordieux. La justice demande la peine capitale, l’amour diffère cette peine. A Adam, Dieu avait annoncé la mort comme salaire de la désobéissance, mais lors du premier péché, Dieu a différé la sentence. Il l’a renvoyée à plus tard pour donner à l’homme un temps de grâce, un temps pour permettre à l’homme de se sauver, ou plus exactement un temps pour permettre à l’homme d’être sauvé par Dieu. Car l’homme ne doit pas se faire d’illusion. Le coupable ne peut pas se sauver lui-même. Dieu seul le peut.

Toute la Bible révèle le plan de Dieu pour sauver l’humanité. De la Genèse à l’Apocalypse, la Bible a pour thème majeur la rédemption divine. Ce plan contient deux aspects distincts, deux économies distinctes, deux testaments distincts. Ils sont distincts, mais non opposés.

Sans entrer dans les détails, relevons deux aspects particuliers. En premier lieu, la difficulté pour l’homme pécheur de s’approcher du Dieu saint. Comment un ennemi de la vie peut-il s’approcher du créateur de la vie sans être consumé immédiatement par la justice divine? Dans l’Ancien Testament toute une série de règles devait être observée. L’homme devait se garder de tout contact physique avec les choses impures. Des lois alimentaires et hygiéniques dictaient une conduite précise. L’approche du temple était particulièrement ardue: seuls certains prêtres pouvaient pénétrer dans le sanctuaire. Quant au lieu très saint, il était accessible à une seule personne une fois par année, le souverain sacrificateur qui y pénétrait au grand jour des expiations pour implorer le pardon des péchés du peuple. Pour tous, l’approche du temple était toujours accompagnée de sacrifices nécessaires pour détourner la colère divine.

Le Nouveau Testament confirme et souligne encore plus la difficulté d’une réconciliation avec Dieu. Toutes les règles de purification, tous les sacrifices d’animaux, toutes les précautions humaines pour s’approcher du Dieu saint sont, en fin de compte, insuffisants. Seul Dieu peut pardonner; seul un homme parfait peut présenter une offrande agréable; seul un homme parfait peut servir de sacrifice de substitution. Christ a pu lui seul être, et le sacrificateur parfait, et le sacrifice parfait pour expier les péchés des hommes.

En second lieu, relevons que le salut de Dieu n’est jamais désincarné. Pour s’approcher et être réconcilié avec le maître de justice, l’homme doit suivre la voie fixée par le Dieu souverain. Comme un sentier jalonné de crevasses et de précipices, les règles de l’Ancien Testament devaient être suivies à la lettre. Pas d’initiatives personnelles ou originales pour venir à Dieu. C’est lui qui fixe les conditions, et mieux valait les suivre au doigt et à l’oil. L’enjeu était trop important, et la première désobéissance avait déjà engendré suffisamment de souffrances.

La nouvelle alliance exige aussi une adhésion totale. La voie est considérablement simplifiée, car tous les règlements antérieurs se trouvent accomplis en Christ. La voie du salut devient simple, extrêmement simple. Simple, mais elle reste unique. Jésus-Christ est le chemin, la vérité et la vie. En dehors de lui, il n’y a pas de salut.

Salut ou jugement éternel

En conclusion, une parole d’exhortation s’impose. A celui qui écarte le plan de Dieu, il ne reste plus que l’attente du jugement final. Aucun autre moyen n’est donné aux homme s pour être sauvés. L’homme peut vivre une fois, après quoi vient le jugement. Que personne ne s’illusionne ou soit assez insensé pour remettre à plus tard un engagement avec Dieu. Qui maîtrise l’avenir? Qui connaît le jour de sa mort? Qui sait s’il lui sera encore donné une autre occasion de s’engager avec Christ? Aujourd’hui est le temps du salut.

D’autre part, pour ceux qui ont déjà pris cet engagement avec Dieu, l’annonce aux hommes du salut en Christ est impérative. Que notre message soit clair. Trop souvent, l’évangile est d’abord présenté comme un mieux être pour aujourd’hui. Non. La bonne nouvelle concerne en premier le pardon de nos péchés et le salut de la perdition éternelle. Comme l’apôtre Paul, n’ayons pas honte de l’Evangile: c’est une puissance de Dieu pour le salut de quiconque croit (Rom 1.16).

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Arnold Daniel
Daniel Arnold a été, pendant de longues années, professeur à l’Institut biblique Emmaüs. Membre du comité de rédaction de Promesses, il est un conférencier apprécié et l’auteur de nombreux livres, parmi lesquels des commentaires sur des livres bibliques.