5. Le Seigneur Jésus
5. LE SEIGNEUR JESUS-CHRIST
D’emblée, nous constatons que le Sauveur des pêcheurs a un titre et deux noms.
1. Jésus-Christ est Dieu
Le mot « Seigneur » correspond à « Adonai » (mon maître) en hébreu et à Kurios (maître) en grec. « Adonaï » se trouve plus de 400 fois dans l’AT pour exprimer la souveraineté de Dieu face à sa créature qui lui doit obéissance et service. « Kurios », à l’origine un adjectif, signifie « ayant pouvoir, autorité ». Christ s’est appliqué ce titre lui-même; ainsi, il s’applique la parole de Ps 66.6 en rendant « Elohim » (Dieu) par « Seigneur » dans Marc 5.19 et par « Dieu » dans Luc 8.39. Les deux termes sont unis dans la déclaration de Thomas : Mon Seigneur et mon Dieu (Jean 20.28), titre divin que Jésus accepte comme justifié. Dans le NT, le titre « Kurios » est donné à Jésus-Christ quelque 600 fois; il désigne également Dieu (p.ex. dans Jac 3.9); Il ne désigne des hommes qu’une quarantaine de fois.
1 Pi 2.3 applique la parole de Ps 34.9 à Jésus-Christ: Goûtez et voyez combien, l’Eternel (« Yahvé Adonaï » en hébreu) est bon devient:.vous avez goûté que le Seigneur est bon. L’injonction d’Es 8.13 : C’est l’Eternel des armées que vous devez sanctifier est citée ainsi dans 1Pi 3.15: Sanctifiez dans vos coeurs Christ le Seigneur. Une étude du prophète Esaïe révèle que l’Eternel des armées dans l’AT vise Jésus-Christ, celui qui rachète Israël (44.6), notre rédempteur (47.4: 54.5). Dans le prophète Jérémie, l’expression l’Eternel des armées, /e Dieu d’Israël revient souvent (7.21; 9.14; 16.9; etc.).
Mais Jésus-Christ se distingue du Père par son titre de Fils de Dieu, éternel comme le Père (Mat 16.16), quelquefois fils unique de Dieu Jean 3.16,18). Sa vie ne débuta pas à sa naissance terrestre: Avant qu’Abraham fût, je suis (allusion au titre divin de Yahvé; Jean 8.58).
Les oeuvres de Christ prouvent qu’il est l’Oint de Dieu (« Messie » ou « Christ » dont la venue est annoncée dans tout l’AT. L’un des titres du Messie est précisément Fils de Dieu (Ps 2.7; Jean 1.49). Le NT fait état des oeuvres du Christ avant son incarnation (Col 1.16-17) et de celles accomplies pendant son ministère terrestre (Jean 10.37-38). Il est donc normal que Jésus accepte l’adoration qui lui est due . Oui, Dieu lui-même s’adresse à son Fils en le nommant Dieu (Héb 1.8-9 cité du Ps 45.7- 8).
2. Jésus-Christ est homme
Jésus est son nom d’homme dérivé de lehoshua (Josué) en hébreu, dont le sens est « Yavhé est le salut » ou « le Sauveur », nom courant parmis les Juifs. C’est sur ordre d’un ange que l’enfant de Marie reçut ce nom, qui est utilisé dans tous les Evangiles et dans les Actes, où il est très souvent précédé du titre divin « Seigneur ». Dans les épîtres, « Jésus » n’apparaît qu’une vingtaine de fois, autrement c’est toujours « Seigneur Jésus(-Christ) » ou « Jésus-Christ ». Le nom de l’homme Jésus s’est donc rapidement trouvé allié aux titres divins, car son humanité et Sa divinité vont toujours de pair.
En tant qu’homme, Jésus est nommé une dizaine de fois « Fils de David » (son origine juive) et 85 fois « Fils de l’homme », presque exclusivement dans les Evangiles (70 fois dans les synoptiques). La dénomination « Fils de l’homme », en plus de sa connotation messianique, met l’accent sur I’humanité unique de Jésus, qui est l’homme par excellence, le deuxième homme (le premier étant Adam :1 Cor 15.47). Il est le nouveau chef de file de l’humanité. L’homme Jésus s’est soumis à la volonté de Dieu dans une obéissance absolue. C’est pourquoi Dieu lui a remis tout jugement. Il a le pouvoir de déléguer jugement et autorité politique à ceux qui l’auront suivi dans cette obéissance totale au Père. (Références : 1Cor 6.3; Apoc 2.26-27.)
Le Fils unique de Dieu est devenu en tout semblable à ses frères (Héb 2.17), car:
– Il est né d’une mère humaine qui comme toutes les mères, avait besoin d’un Sauveur (Luc 1.47).
– Il avait, comme le premier homme et tous les hommes après lui, un corps, une âme et un esprit, et ses émotions étaient toutes humaines: il éprouvait fatigue, faim et soif; il connut la souffrance et les larmes, et finalement la mort. (Réf. : Mat 26.38 ; Jean 11.33-36 ; 4.6-7; Héb 2.18).
– Une distinction capitale pourtant : Jésus ne pécha jamais, bien que soumis à toutes les tentations humaines. (Réf. : Héb 4.15; 2 Cor 5.21; 1 Pi 2.22: I Jean 3.5). Jésus resta homme aussi après sa résurrection. Luc 24.39-43)
– Jésus reviendra en tant qu’homme et le restera toujours. (Act 1.11; 1 Tim 2.3)
3. Deux natures mais une Personne
La divinité et l’humanité de Jésus-Christ restent distinctes en sa Personne :il n’y a pas fusion, de sorte que Jésus-Christ est tout homme et tout Dieu à la fois, Il est toujours présenté comme une Personne indivisible, ce qui rend possible des prononcements tels que celui dans Act 20.28 celui qui a racheté l’Eglise par son sang est à la fois Dieu et homme. Jésus-Christ est issu des patriarches « selon la chair », et pourtant il est au-dessus de toutes choses (Rom 9.5).
Comprenez-vous cela ? Moi non plus. Mais même si cela nous dépasse, nous nous soumettons aux prononcements faisant autorité de la Bible. C’est partiellement que nous connaissons aujourd’hui. Mais alors, nous verrons face à face (1 Cor 13.9-12).
4. Vie et mort de Jésus-Christ
Le Fils de Dieu, conçu en Marie du Saint-Esprit (Luc 1.31,35), n’occupe pas de position élevée dans le monde (Phil 2.7-8).
Bien qu’étant auteur de la loi, il s’ y soumit sans jamais y manquer, car il prit sur lui la condition humaine avec tout ce que cela implique, et ceci volontairement (Héb 10.5-7). Pourtant l’homme Jésus faisait des miracles qui révélaient sa gloire divine (Jean 2,11). Dieu qui l’avait envoyé pour qu’il accomplisse sa tâche messianique de prophète, souverain sacrificateur et roi, investit Jésus de la puissance nécessaire en l’oignant du Saint-Esprit (Act 10.38).
Le point culminant de la vie de Jésus a été sa mort à la croix, où il subit la méchanceté de l’homme et la colère de Dieu, selon la volonté du Père aussi bien que la sienne. (Réf.: Es 53.10 ; Act 2.23; Phil 2.8 ; Jean 10.17-18).
Jésus-Christ est mort à la croix en tant que substitut réel pour tous les pêcheurs, sa mort étant le sacrifice propitiatoire sur la hase duquel Dieu pardonne le péché de tous ceux qui croient en la vertu expiatoire de son sang. Christ a été maudit à la croix pour nos péchés afin de nous racheter de la malédiction de la loi et tourner la malédiction en bénédiction et nous donner le Saint-Esprit sur la base de notre foi. (Réf: Héb 2.9-10: Rom 3.23-26; Héb 2.17; Gal 3.13-14.)
Par sa mort, Jésus-Christ a donc effectivement détourné des croyants la colère de Dieu; il a véritablement réconcilié avec Dieu et réellement délivré de la condamnation par la loi tous ceux qui croient en lui.
5. La vie Immortelle de Jésus-Christ
Non seulement son corps ne s’est pas décomposé dans la tombe, mais il est ressuscité le troisième jour, physiquement bien entendu (une résurrection purement spirituelle est une absurdité dans ce contexte), ce dont il donna maintes preuves. Retourné auprès du Père 40 jours plus tard, il occupe maintenant la place la plus élevée dans la gloire céleste. Il envoya du ciel le Saint-Esprit, dont les oeuvres sont attribuées au Seigneur Jésus-Christ. (Réf.: Act 2.27; 1 Cor 15.4: Act 1.3; 1.9-11; Eph 1.20-23; Act 2.33; Jean 16.7-15).
Au ciel, Jésus-Christ prépare une place pour les siens en tant que leur précurseur. Il vit éternellement et intercède pour eux en tant que souverain sacrificateur. Nous le verrons quand il reviendra avec gloire et puissance pour juger le monde et établir son royaume. Quand le dernier ennemi, la mort, aura été vaincu, il remettra le royaume à celui qui est Dieu et Père. (Réf.: Jean 14.2 ; Héb 6.20 ; 7.24-25 ; Rom 8.34; Apoc 19.15 ; 1Cor 15.24-26).
6. Les fonctions de Jésus-Christ
Il est le Prophète gui a parlé par les prophètes de l’AT; par Jésus-Christ, Dieu a donné la révélation ultime aux hommes, d’une part par les paroles de Jésus lors de sa Vie sur terre, d’autre part parce que le Saint-Esprit envoyé par Jésus du ciel a révélé aux apôtres de la part de Christ. Ce sont la les révélations finales qui constituent le NT. (Réf. :1 Pi 1.10-12; Héb 1.1-3; Jean 16.12-15: Jude v.3).
Jésus-Christ est le Souverain Sacrificateur qui a effectué en sa personne le sacrifice qui seul pardonne le péché; aucun autre sacrifice de quelque sorte que ce soit n’est plus nécessaire maintenant. Son sacrifice est attesté par son sang au ciel, qui en est aussi purifié. Réf. : Héb 9.11-12, 23-24; 10.12-14).
Jésus-Christ est le Roi de I’univers, qui d’ailleurs ne subsiste qu’en lui. En tant que Roi, il exerce son autorité au ciel et sur terre où il oeuvre par ses disciples et l’Eglise, qu’il défend contre ennemi et dont il est le seul Chef Souverain, agissant en eux par son Saint-Esprit. (Réf. :Mat 28.18 ; Jean 10.27-30 ; Col 1.18).
(traduit et adapté par
J.P. SCHNEIDER)
N.D.L.R. Le retour de Jésus-Christ sur la terre pour y établir son royaume sera traité ultérieurement .