Série: Une soeur parle à ses soeurs en Christ - Etude biblique
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9. Un geste qui sauve ou la sagesse d’Abigaïl

Une soeur parle à ses soeurs en Christ (9)

(I Samuel 25)

Tout le peuple d’Israël est plongé dans le deuil. Samuel, le prophète, vient de mourir. David et ses gens descendent au désert (v. 1). Là, ils apprennent qu’un nommé Nabal, riche propriétaire habitant Maon, s’est rendu à Carmel pour y tondre ses brebis. David connaît bien cet homme. En effet, lorsqu’ils séjournaient à Carmel, David et ses gens ont plus d’une fois pro­tégé des pillards les troupeaux et les gardiens de Nabal (v. 15.16). Ainsi David envoie quelques-uns de ses serviteurs pour demander à Nabal de la nourriture en guise de paiement pour les servics rendus. Nabal refuse. Davld furieux part avec quatre cents hommes armés dans le but de détruire cet homme et toute sa famille.

Mais tout à coup, Abigaïl, la femme de Nabal, surgit au-devant de David. Elle empêche ainsi la réalisation du dessein destructeur du futur roi d’Is­raël. Par sa réaction empreinte de bon sens, Abigaïl sauve la vie à toute sa famille. Il est intéressant d’analyser l’attitude de cette femme.

1) Solidarité (v. 24, 28).

Abigaïl n’a pas vu les envoyés de David (v. 25). Mais un de ses serviteurs la met au courant de la situation (v. 14-17). Elle pense à l’horreur de la destruction de toute sa famille, il faut agir rapidement. Ainsi, elle part immédiatement à la rencontre de David. Elle se jette à ses pieds en disant: « A moi la faute, mon seigneur » (v. 24).

L’attitude de cette femme est exemplaire. Elle aurait eu le droit de rejeter la faute sur son mari. – N’est-ce pas ce que nous faisons souvent ? -Mais non, l’erreur de son époux devient la sienne (v. 28). Elle a conscience de sa responsabilité sur le plan conjugal (cf. Gen. 2: 24). Si son mari commet une mauvaise action, elle en est responsable autant que lui. Il n’est pas question pour elle de l’accabler, de le charger de son péché; elle le connaît bien (v. 25) et se considère aussi comme coupable. Si nous adoptions cette attitude envers nos proches (mari, parents, enfants, voi­sins, etc.) bien des choses changeraient dans nos relations avec les autres. Nous fermerions ainsi la porte de nos coeurs à la haine, à l’amertume, à la critique. Le Seigneur peut nous aider à suivre l’exemple d’Abigaïl. Car Lui-même a pris nos fautes sur Lui en dépit de son innocence. il est même « devenu péché » pour nous sauver (II Cor. 5: 21). Le serviteur n’est donc pas plus grand que son maître (Jean 14: 20).

2) Réalisme (v. 25).

Abigaïl ose regarder la réalité en face. Elle voit son mari tel qu’il est. Elle n’essaie pas de cacher ses défauts. Comme ses serviteurs, elle reconnaît la méchanceté de son époux (v. 17). « Il porte bien son nom, déclare-t­elle, car il est atteint de folie ». Nabal signifie en effet insensé, rustre.

Cette clairvoyance lui permet d’agir d’une manière efficace. A l’exemple de cette femme, soyons réalistes. Ne nous berçons pas de vaines illusions. Mais sachons discerner la réalité de la situation dans laquelle nous vivons. Ainsi nos actes accomplis en connaissance de cause porteront leurs fruits.

3) Foi et humilité (v. 26).

« Maintenant, mon seigneur, aussi vrai que l’Eternel est vivant et que ton âme est vivante, c’est l’Eternel qui t’a empêché de répandre le sang et qui a retenu ta main ».

David n’a encore rien dit. Mais Abigaïl est convaincue de l’intervention toute puissante de Dieu. Elle va au-devant de David avec cette certitude. D’avance, elle voit le dénouement de cet incident. Elle ne parle pas au futur, mais au passé: « L’Eternel t’a empêché », comme si la décision de David était déjà prise. Par sa façon d’agir, Abigaïl confirme l’enseignement de Hébreux 11: 1 : « La foi est une ferme assurance des choses qu’on es­père, une démonstration de celles qu’on ne voit pas ». Sommes-nous armées de cette foi qui transporte les montagnes ?

On peut aussi relever l’humilité de cette femme. Elle ne se met pas en avant. Elle aurait pu se glorifier de son acte, se présenter comme un intermédiaire entre Dieu et David. Mais, au contraire, elle agît comme tout chré­tien devrait le faire en toute circonstance. Elle s’efface afin que toute la gloire revienne au Seigneur, et à Lui seul. Pour elle, c’est Dieu Lui-même qui a tout accompli. « De même, vous aussi, quand vous avez fait tout ce qui vous était ordonné, dites: Nous sommes des serviteurs quelconques, Nous avons fait ce que nous devions faire » (Luc 17: 10). Tel est l’enseignement de Jésus à ses disciples.

4) Obéissance (v. 27).

David a demandé à Nabal un don en échange de la surveillance de son troupeaux. Apprenant le refus de son mari, Abigaïl exécuta la désir de Da­vid. Elle prend deux cents pains, deux outres de vin, cinq pièces de bétail, du grain rôti, des raisins secs et des figues sèches (v. 18) pour les lui offrir. Contrairement à son mari, elle fait preuve d’obéissance et de générosité. Elle est prête à tout pour sauver la vie de sa parenté.

Dieu nous demande également d’obéir à ses exigences. Sommes-nous prêtes à nous engager dans l’obéissance totale à Celui qui a tout risqué -Jusqu’à son Fils bien-aimé – pour nous sauver ?

5) Demande de pardon (v. 28).

« Pardonne, Je te prie, la faute de ta servante » (v. 28). Après avoir con­fessé son péché, elle implore le pardon. C’est la suite logique de toute confession authentique. Sans pardon nous ne pouvons pas retrouver la paix et la Joie. Tout d’abord, il nous faut nous humilier en toutes choses devant le Seigneur, Lui qui est fidèle et juste pour nous pardonner et nous purifier de tout mal (I Jean 1 : 9). Dans certains cas, lorsque nous avons offensé directement notre prochain, nous devons lui demander pardon personnellement. Je me souviens d’une expérience vécue à l’école biblique. Je faisais ma lessive quand tout à coup la tristesse m’a envahie et la paix du Seigneur a soudain disparu de mon coeur. Je me suis alors rappelé que j’avais mal agi envers une soeur. J’ai lutté un moment avant d’accepter de lui demander pardon. Puis, comprenant que je n’aurais ni joie, ni paix avant d’aller vers elle, j’ai pris mon courage à deux mains et ai frappé à sa porte. Je lui ai demandé pardon. Elle m’a expliqué combien mon attitude l’avait profondément attristée. Et, chose extraordinaire, précisément au moment où je commençais à me sentir mal dans ma peau, elle avait prié le Sei­gneur pour qu’il intervienne et que cette affaire soit mise au clair. Et le Seigneur a répondu. Après avoir reçu le pardon du Seigneur et de mon amie, aussitôt la joie et la paix ont inondé mon être tout entier.

6) Sagesse (v. 30-31).

­Abigaïl ne parle pas de son propre intérêt. Elle n’invoque pas des argu­ments an faveur des siens. Elle voit au-delà de la situation présente. Elle sait qu’un jour David sera roi en Israël. Ainsi, elle pense à l’avenir du futur souverain et, dans sa sagesse, veut lui éviter le pire. Si David agissait selon sa colère, il devrait en supporter les conséquences tout au long de se vie. Son règne en serait certainement affecté. Le sang sur ses mains crierait vengeance et son coeur serait tourmenté par les remords. Ainsi, par son intervention, Abigaïl évite à David bien des souffrances et des tourments.

La sagesse est un don de Dieu, « Si quelqu’un d’entre vous manque de sagesse, qu’il la demande à Dieu, qui donne à tous simplement et sans reproche, et elle lui sera donnée » (Ja. 1: 5).

7) Courage.

Cela n’a pas dû être facile pour Abigaïl d’aller à l’encontre de la décision de son mari. Comme on le sait, la condition de la femme à l’époque était celle d’une esclave. La décision d’Abigaïl dans un tel contexte est un exploit.

Il lui a aussi fallu faire preuve de courage pour aller à la rencontre de Da­vid. Elle ne savait pas comment il allait réagir. il aurait très bien pu refu­ser de l’écouter, et dans sa colère la tuer sauvagement. Mais Abigaïl ne regarde pas aux difficultés. Elle a le but devant ses yeux: sauver sa famille coûte que coûte. Alors rien ne l’arrête. Apprenons aussi à ne pas fixer nos yeux sur les obstacles, mais regardons à Jésus. Et souvenons-nous de son exhortation : « Prenez courage, j’ai vaincu le monde » (Jean 18: 23).

Dans notre relation quotidienne avec notre prochain, suivons étape par étape le cheminement de cette femme. Ainsi plusieurs personnes pourront nous dire un jour: « Béni soit ton bon sens, et bénie sois-tu, toi qui m’as empêché en ce jour de répandre le sang et qui as retenu ma main » (v. 33). Et cette promesse du Seigneur deviendra réalité pour nous: « Heureux ceux qui procurent la paix, car ils seront appelés fils de Dieu » (Mt. 5: 9).

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