Série: Ce que nous croyons (8)
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Adoption et sanctification

Ce que nous croyons

Stuart OLYOTT

A. L’adoption

Qui est enfant de Dieu?
      Personne ne naît enfant de Dieu, personne n’est fils de Dieu par nature. Dans un sens, toute paternité a son origine en Dieu le Père en tant que créateur (cf Eph 3.15, où le mot « famille » est « patria » en latin, du mot « pater »). Sans Jésus-Christ, l’homme est loin de Dieu, il ne peut devenir proche que par le sang de Christ (Eph 2.131.

      Dans l’AT, Dieu n’est le Père que par la descendance d’Abraham (Osée 11.1). Dans le NT, il n’est le Père que de ceux qui, s’étant repentis de leurs péchés, se sont tournés vers Christ, croient qu’il a porté leurs péchés à la croix et le reçoivent comme leur Maître et Seigneur. Ils deviennent ainsi les descendants spirituels d’Abraham. Vous êtes tous fils de Dieu par la foi en Jésus-Christ… et vous êtes la descendance d’Abraham, héritiers selon la promesse (Gal 3.26,29). Seuls ceux qui ont reçu la lumière (le Christ) peuvent devenir enfants de Dieu (Jean 1.12); puisqu’il faut le devenir, on ne l’est donc pas naturellement, dès sa naissance physique. Il faut une nouvelle naissance, signifiée par le baptême :Vous êtes le fils de Dieu par la foi en Christ-Jésus, vous tous qui avez été baptisés en Christ… (Gal 3.26-27). En Christ, nous sommes enfants adoptifs du Père.

      La conclusion à laquelle nous arrivons n’est que très rarement entendue du haut de la chaire: chacun est soit enfant de Dieu ou enfant du diable, car chacun est soit dans la vérité (Je suis la vérité, dit Jésus), soit la vérité n’est pas en lui; à ces derniers, Jésus dit: Vous avez pour père le diable (1 Jean 3.10; Jean 8.44). Dans l’explication de la parabole de l’ivraie, Jésus oppose les fils du royaume aux fils du Malin, qui sont la semence du diable (Mat 13.38). On est l’un ou l’autre.

      Définition : Le chrétien est quelqu’un dont Dieu est le Père.

Les implications de l’adoption
      La manière dont les termes enfants de Dieu et fils de Dieu sont utilisées ne permet pas de faire une distinction entre les deux; ils sont souvent employés dans le même contexte (Rom 8.15-16). Dans Gal 4.5-6, les rachetés qui reçoivent l’adoption sont nommés fils, tandis qu’Eph 1.5 parle de ses enfants d’adoption selon le bon plaisir de sa volonté, à la louange de sa grâce qu’il nous a accordée.

      Ce dernier passage fait ressortir que l’adoption est une grâce. Etre fils de Dieu: n’est-ce pas le privilège le plus extraordinaire dont Dieu comble ceux qui reçoivent le Christ selon les termes de l’Evangile ? L’Evangile… par lequel vous êtes sauvés, SI VOUS le retenez dans les termes où je vous l’ai annoncé; autrement, vous auriez cru en vain (1Cor 15.1-2). Se savoir enfant adopté par Dieu devrait influencer tous les domaines de la vie chrétienne. L’oublier mène à l’échec.

      L’adoption: une condition présente
      Nous sommes maintenant enfants de Dieu, à qui nous pouvons nous adresser comme Père, et ceci par l’Esprit de Christ qui habite en nos cours (Rom 8.15; Gal 4.6). Le Père exauce nos prières en nous donnant les bonnes choses que nous demandons, et non les autres (Mat 7.11).

      Le comportement de l’enfant adopté doit faire honneur à son Père adoptif. Il doit suivre Jésus, qui a enseigné aux disciples d’aimer les autres jusqu’à faire du bien à leurs ennemis et à prier pour leurs persécuteurs: Alors vous serez fils de votre Père qui est dans les cieux (à savoir: c’est ainsi que vous le prouverez; Mat 5.43-48). L’enseignement de Jésus porte aussi sur la générosité, la prière et le jeûne, ces trois manifestations qui caractérisent la piété (Mat 6.1-18).

      L’enfant de Dieu se distingue du monde par son attitude envers les biens matériels, attitude dont le propre est la confiance et l’absence d’anxiété. Car son centre d’intérêt est le royaume de Dieu et sa justice, et il sait que le Père lui-même pourvoit à sa nourriture, son vêtement et son logement (Mat 6.25-34). Ceux qui font confiance au Père pour ces choses peuvent témoigner avec joie et reconnaissance de leurs expériences dans le domaine matériel.

      Etre continuellement conscient d’être un enfant adopté par Dieu: voici le secret d’une vie conforme à sa volonté, d’une vie qui l’honore.

      L’adoption : un accomplissement futur
      Nous soupirons au plus profond de nous-mêmes et nous vivons dans une certaine tension, car nous avons seulement reçu l’Esprit divin comme un acompte. Ce cadeau de bienvenue offert par Dieu nous donne un avant-goût de la gloire future. Aussi attendons-nous avec patience d’être établis (de plein droit) fils adoptifs de Dieu. Cette condition de vrais fils entraînera aussi pour nous la libération totale et la transformation de notre corps. Nous sommes bien sauvés, dès à présent, mais la pleine réalisation de notre salut est encore à venir, elle est l’objet de notre espérance. Mais qui dit espérance dit attente. Espérer s’oppose donc à posséder, à voir. En effet, ce que je vois réalisé, ai-je encore besoin de l’espérer? (Rom 8.23-24, selon « Parole vivante » transcription moderne du NT par Alfred Kuen)

      La grâce présente de la possession des prémices du Saint-Esprit, qui a mis son sceau sur nous pour le jour de la rédemption (Eph 4.30), est un gage de la future rédemption de notre corps. C’est à la résurrection que l’étape finale de notre adoption par Dieu sera pleinement réalisée. Vous voyez aussi 2 Cor 5.1-10, texte étroitement parallèle. D’une part, nous savons, par le témoignage de l’Esprit en nous, que nous sommes maintenant enfants de Dieu (Rom 8.16); d’autre part, nous ne savons pas encore ce que nous serons un jour, sinon que nous serons semblables à lui, parce que nous le verrons tel qu’il est. Quiconque a cette espérance en lui se purifie comme lui (le Seigneur) est pur (1 Jean 3.2-3).

      L’adoption définitive est donc l’objet de notre espérance, espérance qui nous pousse à la sanctification, d’autant plus qu’un honneur insigne nous attend: Si tu es fils, tu es aussi héritier, grâce à Dieu (Gal 4.7). Si nous sommes enfants, nous sommes aussi héritiers; héritiers de Dieu et cohéritiers de Christ, si toutefois nous souffrons avec lui, afin d’être aussi glorifiés avec lui (Rom 8.17). Car la rédemption du corps liée à l’adoption finale signifie la délivrance du péché, de la souffrance et de la mort, et sa transformation en un corps glorifié (Nouv. dict. bibl., Emmaüs).

      Incidences de cette espérance
      L’enfant de Dieu est émerveillé devant l’ampleur de la grâce de Dieu. Il se réjouit d’entrer en possession d’un héritage si sublime qu’il ne peut se l’imaginer.

      Ayant reçu un esprit d’adoption par lequel nous crions : Abba ! Père! (Rom 8.15), nous n’avons pas à rechercher de « secondes bénédictions », car l’ouvre de l’Esprit consiste principalement à nous sanctifier.

B. La sanctification

      Nous sommes appelés à être saints (1 Cor 1.2). Rappelons-nous ici que « saint » signifie « mis à part, consacré, séparé ». Il s’agit d’une séparation du péché et du monde en même temps que d’une mise à part pour Dieu.

      Si, d’une part, nous ne sommes pas justifiés par nos oeuvres, d’autre part, notre vie est transformée et produit de plus en plus d’ouvres bonnes qui honorent Dieu (Mat 5.16). C’est là le processus de la sanctification.

      La sanctification : une transformation
      Le Saint-Esprit vient habiter dans le nouveau converti et le renouvelle (Rom 8.9; Tite 3.5). Il lui donne un cour nouveau qui désire obéir au Seigneur, non par contrainte, mais de cour (Ez 11.19-20; Rom 6.17).

      La personne née d’en haut reçoit une nouvelle nature d’essence divine, créée selon Dieu en vue d’une pleine connaissance (2 Pi 1.4; Eph 4.24; Col 3.10). Le nouveau-né en Christ est une nouvelle créature (ou: création), et c’est cela qui compte (2 Cor 5.17: Gai 6.15). D’enfant du diable, il est devenu enfant de Dieu. Peut-on imaginer changement plus radical?

      La sanctification : un processus
      Mais devenir enfant de Dieu, une nouvelle créature, ne veut pas dire la perfection immédiate. Paul parle de la sanctification comme d’un fruit (Rom 6.22). Or un fruit n’éclate pas en maturité, il mûrit insensiblement. La vie de Christ en moi doit me dominer de plus en plus, car jusqu’à ma mort physique, le péché continuera à habiter dans ma chair et à contrarier les impulsions de l’Esprit (Rom 7.20; 8.7). C’est une guerre continuelle.

      Aucun chrétien n’est sans péché (1 Jean 1.8). Il doit le reconnaître humblement. Il doit s’efforcer à être toujours davantage à part pour Dieu (saint) et à se purifier du péché (2 Cor 7.1). Tous ses efforts tendent à ressembler de plus en plus à Christ puisque c’est à cela qu’il a été prédestiné (Rom 8.29). Ce processus de sanctification s’étend à toutes les parties de sa personnalité (1 Thes 5.23).

      La sanctification une synergie
      Cela signifie que plusieurs facteurs concourent à une action. Ainsi, la sanctification est produite en nous par l’action du Saint-Esprit conjointement avec nos efforts.

      Ce que Dieu veut, c’est votre sanctification, c’est que vous vous absteniez de l’inconduite; c’est que chacun sache tenir son corps dans la sainteté et l’honnêteté… (1 Thes 4.3-4). Vous ne devez plus marcher comme les païens… (Eph 4.17). Devenez saints dans toute votre conduite (1 Pi 1.16). Ce sont des ordres précis que nous avons à suivre : abstenez-vous ! tenez votre corps pur! soyez honnêtes! marchez saintement! devenez saints!

      Cependant, puisque Dieu opère en nous le vouloir et le faire (Phil 2.13), la sanctification est effectivement l’ouvre de Christ, notre souverain sacrificateur qui nous a sanctifiés par l’offrande de son corps (Héb 10.10). Nous ne pouvons pas davantage mériter notre salut que nous sanctifier par nos propres efforts. C’est le Saint-Esprit qui purifie nos cours en réponse à notre foi (Act 15.9). C’est Dieu qui nous sanctifie (1 Thes 5.23-24). Tout comme la purification de nos péchés et la justification au nom de Jésus-Christ et par l’Esprit de Dieu, la sanctification doit, en dernière analyse, être attribuée à l’action de Dieu en nous (1 Cor 6.11).

      Vu que nos efforts de sanctification ont la pleine approbation de Dieu il nous y assiste et nous en donne la force et les moyens.

      Moyens de sanctification
1. La parole de Dieu
      Le Ps 119, ce cantique grandiose qui exalte la parole de Dieu, déclare que le jeune homme qui l’observe rendra pur son sentier (v.9). Jésus demande au Père de sanctifier ses disciples par la parole de vérité (Jean 17.17). Et Paul d’affirmer que toute l’Ecriture est inspirée de Dieu et utile pour enseigner, con vaincre, redresser, éduquer dans la justice, afin que l’homme de Dieu soit adapté et préparé à toute oeuvre bonne (2 Tim 3.16-17). Ce passage est un admirable résumé du sens de la sanctification que produit le Saint-Esprit en nous par la parole qu’il a lui-même inspirée aux auteurs sacrés. Lisez encore Eph 4.11-15.

      Rien n’est plus important dans la vie du chrétien que la lecture et l’écoute de la parole de Dieu, la Bible tout entière.

2. La prière
      Tout est sanctifié par la parole de Dieu et par la prière (1 Tim 4.5). Prier, c’est communier avec Dieu; c’est l’effusion du cour devant le créateur, qui y répond par des bénédictions (1Rois 9.3).

      La prière est l’évidence d’une foi chrétienne authentique (1 Tim 2.1,8). La prière étant l’ouvre du Saint-Esprit en nous, elle ne peut que sanctifier (Rom 8.26; Gal 4.6). La prière est le facteur décisif dans la vie de chacun qui s’abandonne à Dieu pour le servir. ce que nous sommes dépend de ce que nous recevons, ce qui dépend à son tour de la prière. Ceci ne s’applique pas seulement à l’ouvre de Dieu en nous, mais aussi à l’ouvre de Dieu par nous (O. Hallesby, « La prière »). Nous retrouvons ici le caractère synergique de la sanctification.

      Un passage-clé se trouve dans Phil 4.6-7. où la prière, autant de supplication que de louange, produit la paix de Dieu, qui… gardera vos cours et vos pensées en Jésus-Christ, donc dans une attitude de sanctification.

3. La souffrance
      Dieu nous fait souvent passer par des expériences qui, si elles sont douloureuses tant qu’elles durent, nous conduisent pourtant à participer à sa sainteté, donc à être sanctifiés (Héb 12. 10-11).

      Conclusion La sanctification est la preuve suprême que notre conversion est authentique, car sans la croissance pro­gressive dans la vie de sainteté, personne ne verra le Seigneur (Héb 12.14).

Basé sur des notes de Stuart OLYOTT
traduites et amplifiées par Jean-Pierre SCHNEIDER
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Série : Ce que nous croyons (8)