Dossier: 1-2 Samuel
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Attraction fatale

Quand on pense à David, malheureusement, il nous vient rapidement à l’esprit son péché d’immoralité sexuelle avec Bath-Shéba. C’est le phénomène du point noir qui, au milieu d’une feuille blanche, attire notre attention.
Or, même si sa chute morale ne doit pas occulter le fait qu’il fut un homme selon le cœur de Dieu, le Saint-Esprit a jugé bon de laisser ce triste récit dans les Saintes Écritures afin qu’on en tire des leçons, « pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor 10.11).

Immoralité sexuelle sans précédent

Cet avertissement qui découle du péché de David est d’autant plus pertinent que justement, cette fin des temps dans laquelle nous vivons est caractérisée par une immoralité sexuelle sans précédent.
Non pas que ce péché n’ait jamais existé depuis la chute de l’homme dans le jardin d’Éden, mais ce fléau a pris aujourd’hui des proportions inégalées.
Oui, aux jours de Noé, les pensées et les intentions du cœur étaient continuellement méchantes. Aujourd’hui, nous avons la technologie pour prendre les fantaisies les plus scabreuses de l’esprit humain et les projeter sur un écran que même un enfant peut tenir dans sa main.
Et le déclin moral, approuvé par l’État et encouragé par les médias, ne fait que s’accélérer alors que ceux qui pratiquent de telles choses trouvent leur plaisir en ceux qui les commettent (Rom 1.32).
D’ailleurs, trois raisons expliquent la prolifération des sites pornographiques : c’est accessible, anonyme et abordable. En d’autres mots, il est tellement facile d’y avoir accès en secret. On est à un clic sur notre ordinateur pour visionner de la pornographie, et ce, gratuitement et discrètement. Danger.
Or, la crise morale dépasse largement la pornographie sur Internet. Des pièges sont placés partout. Que ce soit sur la couverture d’un magazine vendu à l’épicerie, à la télévision, dans nos journaux, sur les panneaux d’affichage ou dans une vitrine commerciale : l’incitation à la convoitise sexuelle est omniprésente.

Une alliance avec nos yeux

Pas étonnant que la convoitise des yeux fasse partie des trois choses qui appartiennent au monde, selon 1 Jean 2.16, et qui sont utilisées par le diable pour faire chuter l’enfant de Dieu.
Et si un homme de la trempe de Job a cru nécessaire de faire alliance avec ses yeux pour ne pas arrêter ses regards sur une vierge (Job 31.1), à plus forte raison devrions-nous prendre un engagement de pureté sexuelle !
D’ailleurs, pour prévenir ce regard de convoitise envers une femme, nous sommes invités par Jésus à prendre des mesures drastiques. Dans un langage qui se veut symbolique, il dira que « si ton œil droit est pour toi une occasion de chute, arrache-le et jette-le loin de toi; car il est avantageux pour toi qu’un de tes membres périsse, et que tout ton corps ne soit pas jeté dans la géhenne » (Mat 6.28-29). Cela montre le sérieux du péché sexuel. À chacun d’évaluer les moyens à prendre pour ne pas se placer dans une situation de tentation.

Un simple premier regard… prolongé

D’où l’importance de se rappeler ce qui a entraîné David dans une succession de péchés et de malheurs : un simple regard.
Dans 2 Samuel 11.2, on y lit que David vit une femme qui se lavait, et la femme était très belle à voir. C’était au temps du soir, et David se leva de dessus son lit de repos et se promena sur le toit de la maison du roi.
On dit souvent que le problème n’est pas le premier regard, mais le second. Sauf que trop souvent, le premier regard est prolongé. Et ni le fait d’apprendre qu’elle soit mariée, ni le temps qui s’écoule entre son premier coup d’œil et ses démarches à son égard n’auront réussi à calmer la convoitise sexuelle de David. Et fait à noter, son propre statut d’homme marié ne l’a pas freiné dans son élan adultère. Ce qui démontre que des années de mariage ne suffisent pas à prémunir le couple contre le danger de l’immoralité sexuelle. Pour preuve, ces trop nombreuses histoires d’infidélité qui mènent au divorce.
Si souvent, tout commence incidemment sur un réseau social…Un simple contact peut potentiellement conduire à une liaison si nous n’y prenons pas garde. La prudence est requise dans les échanges professionnels avec le sexe opposé.Par mesure de précaution, il est même préférable de ne pas correspondre avec une femme qui ne soit pas notre épouse, à moins qu’elle soit notre sœur, notre mère ou notre fille. Car comme le dit si bien 1 Corinthiens 10.12 : « que celui qui croit être debout prenne garde de tomber ». Soyons clairs : personne n’est immunisé contre l’immoralité sexuelle, pas même le roi David !

Une suite de péchés

David passera finalement à l’action avec Bath-Shéba. Elle devient enceinte, David rapatrie son mari Urie dans l’espoir qu’il puisse avoir des relations sexuelles avec son épouse, ce qui permettrait de couvrir cette grossesse et du même coup, son péché. Même enivré par le roi, Urie refuse toutefois d’aller rejoindre sa femme. David prend alors les grands moyens en faisant tuer Urie dans une bataille. Il réussit son plan et prend comme épouse Bath-Shéba.
Il est renversant de voir ce qu’un simple regard de convoitise a déclenché comme suite de péchés. S’il est vrai que nous sommes libres de nos choix, nous ne sommes pas libres des conséquences de nos choix. David l’a vite réalisé en apprenant que Bath-Shéba était enceinte.
Après avoir péché avec Bath-Shéba, David est prêt à tout pour que rien ne se sache. D’ailleurs, les relations illicites sont caractérisées par la culture du secret. Aujourd’hui, les réseaux sociaux favorisent le développement de ces aventures extraconjugales « en toute discrétion ».
Pourtant, c’est oublier que le péché ne peut être caché de Dieu. Il voit tout et il sait tout. Il sait et il voit quand nous sommes assis devant notre ordinateur. Comme le dit le commentateur biblique William MacDonald :« le péché secret sur terre est un scandale ouvert au ciel ».
D’ailleurs, le plus grand antidote pour le péché sexuel est de s’injecter une bonne dose d’omniprésence et d’omniscience de Dieu. Personne ne ferait la sorte de chose qu’elle fait, ni ne penserait la sorte de chose qu’elle pense devant le trône de Dieu. Mais nous oublions si facilement cette réalité : « Les yeux de l’Éternel sont en tout lieu, regardant les méchants et les bons » (Pr 15.3). « Car ses yeux sont sur les voies de l’homme et il voit tous ses pas » (Job 34.21). « Et il n’y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de celui à qui nous avons affaire » (Héb 4.13).
L’auteur du magnifique Psaume 139 a pensé pouvoir dissimuler son péché. Lui qui a écrit : « Les ténèbres même ne sont pas obscures pour me cacher à toi, et la nuit resplendit comme le jour, l’obscurité est comme la lumière » (v. 12). Et encore : « Où irai-je loin de ton Esprit ? Et où fuirai-je loin de ta face ? » (v 7).
Malgré cela, il commet l’irréparable. Et devant la mauvaise nouvelle de cette maternité non désirée, David emprunte les voies tortueuses du mensonge. Devant l’échec de sa machination, et pour sauver la face à tout prix, il va jusqu’au meurtre.
Évidemment, quand Bath-Shéba apprit la mort de son mari, « elle se lamenta sur son mari » (2 Sam 11.26). Non seulement David l’avait amenée à tromper son mari, mais voilà qu’il la privait à jamais de son mari. En devenant la femme de David, elle était loin de se douter qu’elle était devenue l’épouse du meurtrier de son mari. Le péché dans toute sa laideur !
David pensait s’en tirer, maintenant que Bath-Shéba était devenue sa femme et qu’elle lui enfanta un fils conçu lors de ce fameux soir. Sauf qu’il y a un « mais » à la fin du verset 27. « Mais la chose que David avait faite fut mauvaise aux yeux de l’Éternel ».

Une conséquence au péché sexuel

Le péché sexuel n’est pas sans conséquence. Et David a dû faire le deuil de cet enfant illégitime. Par la suite, les troubles familiaux ne se sont pas éloignés de sa maison, que ce soit le viol de sa fille Tamar par son demi-frère Amnon, l’assassinat de ce dernier par son demi-frère Absalom et la révolte de celui-ci envers son père qui pleura exagérément la mort de son fils rebelle. Bilan : un jeune enfant décédé, une fille violée et deux fils tués.
Si nous cédons à la tentation sexuelle, notre épouse (ton mari) va expérimenter l’angoisse de la trahison et du rejet en plus d’éprouver du chagrin et de la solitude. Notre compagne (ton compagnon) de vie ne pourrait plus jamais dire que nous sommes un modèle de fidélité. La confiance va faire place au soupçon. La dévastation que ces actions apporteraient à nos enfants est incommensurable. Leurs croissance, innocence et confiance ainsi que leur regard sain à la vie seraient sévèrement endommagés.
Les hommes, nous devrions penser à cela quand des pensées de convoitise nous assaillent. Pensons à notre femme et à nos enfants !Le chagrin que nous pourrions causer non seulement à nos parents et notre famille, mais aussi à nos amis est indescriptible. Quel embarras de faire face à des chrétiens qui nous ont appréciés, respectés et qui nous ont déjà fait confiance ! Et, probablement, la chute en inciterait d’autres à faire de même.

Une grâce accessible par la repentance

Heureusement que « là où le péché abondait, la grâce a surabondé » (Rom 5.20). D’où l’intervention gracieuse de l’Éternel, au chapitre 12 et au verset 1 de 2 Samuel : « L’Éternel envoya Nathan à David ».
Par une histoire, le prophète amène David à reconnaître son péché. « Et David dit à Nathan : j’ai péché contre l’Éternel » (2 Sam 12.13). Une confession bien sentie dans son merveilleux Psaume 51.
D’ailleurs, dans ce psaume, il fait appel dès le départ à la grâce de Dieu en demandant ceci : « use de grâce envers moi, ô Dieu » ! Et David reconnaît, au verset 4, que c’est contre Dieu seul qu’il a péché. Voilà une réelle repentance : reconnaître que mon péché est d’abord et avant tout une transgression envers mon Dieu.
David pourra alors dire, dans le Psaume 32, au verset 1 : « bienheureux celui dont la transgression est pardonnée ».
« Si nous confessons nos péchés, il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1.9). Il y a toujours de l’espoir, car la grâce de Dieu est toujours accessible par la repentance.

Une grande leçon

La grande leçon à tirer de la tragique désobéissance de David est celle d’être là où Dieu veut que nous soyons.
Alors que dans 2 Samuel 11.1, nous apprenons que c’était le temps où les rois entraient en campagne, la fin du verset se termine par un « mais ». « Mais David resta à Jérusalem ». Son oisiveté a ouvert la porte au péché. Parce qu’il est resté à Jérusalem, il a vu Bath-Shéba. Son regard prolongé l’a conduit à pécher. On connaît la suite.
Et dire que s’il avait simplement été là où il devait être, à mener bataille, il se serait épargné cette attraction fatale.
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Rochette Marc
Marc Rochette, est marié et père de quatre enfants. Journaliste de métier, il est responsable et enseignant à l’Assemblée chrétienne de Grand-Mère, au Québec (Canada). Il exerce un ministère de prédication dans différentes assemblées au Québec.