Edito
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Aux racines de la Crise

D’année en année, les experts économiques, les futurologues et autres augures modernes nous gratifient de leurs pronostics quant à l’évolution de cette plaie qui gangrène nos sociétés « avancées »: la Crise. Pronostics tout en nuances, bien sûr. Ce qui n’empêche pas les termes de « reprise » ou de « relance » d’avoir une allure vaguement suspecte, aux relents de propagande électorale.

Mais la méfiance à l’égard de la chose politique n’explique pas tout. En fait, tout se passe comme si des forces obscures s’amusaient à démonter, les unes après les autres, toutes les prévisions. Tant et si bien que l’on se garde désormais d’évoquer la « fin de la Crise », de peur de passer pour des rêveurs.

Nos contemporains vivent donc à l’heure des désenchantements, et même, pour les plus touchés, du désespoir. Pour autant, ouvrent-ils les yeux sur les origines réelles de la Crise? Veulent-ils les ouvrir?

A notre grande tristesse, nous devons admettre que la majorité est aujourd’hui plus encline à accepter les pseudo-remèdes qu’on lui propose en toute fébrilité, plutôt que d’opérer le seul retournement de conduite qui serait radicalement salutaire.

Et c’est ainsi que nos experts, mais aussi toute la foule des laissés pour compte, continuent de miser sur une « reprise de la conjoncture », sur un redémarrage de la consommation, des investissements, de l’embauche et de l’emploi, bref, sur un retour aux « années bénies » du boom économique. La Crise n’a donc pas guéri le peuple de sa mentalité matérialiste et consumériste, et il reste franchement myope en ce qui concerne ses intérêts profonds.

La Bible nous offre pourtant un moyen de comprendre « notre » Crise, et d’en sortir. Au travers des expériences humaines qu’elle relate – en particulier au travers de l’histoire du peuple d’Israël (lisez-en le saisissant condensé dans les versets 16 à 37 du chapitre 9 de Néhémie), nous pouvons d’emblée établir un premier principe: les moments de désintégration sociale, économique et morale ne sont pas imputables en premier chef à de mauvais systèmes, ou à la mauvaise gestion des divers pouvoirs du corps social. Non, il faut rechercher les causes de nos débâcles plus en amont, car toute misère et toute injustice, toute dérive structurelle, prennent racine dans une perturbation de la relation entre l’homme et son Créateur.

C’est pourquoi l’apôtre Paul, dans la magistrale fresque du chapitre 1 (v. 18 à 32) de son épître aux Romains, ne craint pas d’affirmer que l’anarchie généralisée, dans ses formes les plus diverses, n’a qu’une grande cause première: les hommes… retiennent injustement la vérité captive… ayant connu Dieu, ils ne l’ont point glorifié comme Dieu, et ne lui ont point rendu grâces, mais ils se sont égarés dans leurs pensées… (v. 18, 21).

Du jardin d’Eden jusqu’aux convulsions terribles de notre siècle chaotique, le scénario reste le même. Le rejet des normes de Dieu et de ses moyens de salut équivaut à un sabordage, suivi d’un naufrage. Et même s’il faut admettre que Dieu a parlé successivement (et souvent simultanément) bien des langages: la création, la conscience, la loi, les prophètes, son propre Fils venu en chair, sa Parole écrite, l’Eglise, malgré donc la variété des approches, l’homme a souvent préféré se donner des idoles selon son cour révolté. C’est pourquoi il ne faut pas craindre, en analysant les temps que nous traversons, de revenir au noud du problème, que l’Ecriture nomme aussi apostasie, abandon de la foi (2 Thes 2.3).

Ce numéro de Promesses voudrait vous fournir une solide étude des tenants et des aboutissants de notre Crise (voir l’article de J.-P. Graber dans notre dossier spécial), mais aussi vous rappeler qu’en temps de démission morale et sociale, Dieu investit ses enfants d’une mission, de ressources et de moyens insoupçonnés (voir l’étude de D. Arnold).

Oui, Dieu reste la Source de vie et de paix, toujours à disposition de ceux qui reviennent à Lui dans un esprit de repentance et de foi. Pourquoi, par les encouragements de l’Ecriture, ne serions-nous pas poussés à implorer le Seigneur afin qu’Il accorde à nos peuples déchristianisés de saisir que leur bonheur ne dépend pas avant tout des impératifs de l' »économie de marché », ni des succès de la philosophie du Nouvel Ordre Mondial, mais de leur réconciliation avec le Dieu d’où proviennent toute grâce excellente et tout don parfait (Jac 1.16)?

C.-A. P.



Notre équipe de rédaction se renforce!
En effet, nous avons la joie d’annoncer à nos lecteurs que notre secrétaire et son mari (chargé de la gestion des abonnements) ont reçu un merveilleux complément en la personne de leur premier enfant, né le 1er mai à Vevey (CH).
Nous souhaitons au petit MARC, et à ses parents, Dung et Myriam Blumenstein, toute la bénédiction du Bon Berger sur leur précieuse famille.
La Rédaction


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Pfenniger Claude-Alain
Claude-Alain Pfenniger, marié, père de trois (grands) enfants, est professeur de langues retraité. Il a exercé des fonctions pastorales en Suisse et a collaboré à la rédaction de diverses revues chrétiennes. Il est membre du comité de rédaction de Promesses depuis 1990.