Dossier: Création en crise
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Avoir un enfant pollue

C’est une campagne menée tambour battant dont les idées infusent la société : les enfants polluent. Pour « sauver la planète », trier ses déchets, réduire sa consommation de viande ou limiter ses déplacements en avion n’auraient qu’un faible impact comparé au fait d’avoir un enfant de moins, disent les anti-natalistes du mouvement GINK, pour Green Inclinations, No Kids (inclinations vertes, pas d’enfants).

Ne pas faire d’enfants pour les plus radicaux, faire « un enfant de moins » pour les modérés, serait une solution efficace face aux défis du changement climatique, de la surconsommation, et des troubles majeurs de ce monde. Un sacrifice raisonnable en somme. Un sacrifice, mais à qui ? À Gaïa, la déesse de la Terre ? À sa bonne conscience ?

Considérer un enfant comme externalité malheureuse est dangereux. Cela peut prendre aussi des accents colonialistes et racistes, quand par exemple, l’organisation britannique Population Matters proposait en 2009 à ses concitoyens de « compenser » leurs émissions de CO2 en finançant une campagne de stérilisation des femmes en Éthiopie. Ou encore en signant un manifeste demandant aux membres de l’Union européenne de ne plus accueillir de réfugiés syriens, au plus fort de la guerre civile. En prônant cette idéologie résolument pessimiste et contraire aux Droits de l’homme, ces femmes et ces hommes oublient-ils qu’ils ont, eux-mêmes, un jour été des enfants ? Ou alors reprochent-ils à leurs parents d’être nés et condamnés à vivre dans un monde dominé par la souffrance ? Quelle tristesse de voir un vide dans le cœur de ces personnes qui — à l’instar du philosophe David Benatar — pensent qu’en donnant naissance à un enfant, on inflige à un être une quête existentielle perpétuelle, ponctuée de petits plaisirs et de grands malheurs avec pour seule fin la mort. Ce serait bien évidemment dramatique si c’était complètement vrai. Ça l’est partiellement.

Si la vie a ses plaisirs, au bout du compte, sans Dieu, tout est vanité comme l’écrivait l’Ecclésiaste. Sauf que la vie ne s’arrête pas à la mort physique. L’homme n’est pas seul dans ce monde. Accueillir un enfant, dans sa propre famille, celle de ses voisins, d’amis ou de membres de l’Église est un cadeau magnifique. Cet enfant n’est pas un futur pollueur, mais une créature merveilleuse, voulue et aimée par Dieu.

 

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Dossier : Création en crise
 

Métreau David
David Métreau est journaliste. Il est entre autres rédacteur en chef du mensuel chrétien Christianisme Aujourd’hui et du site Evangeliques.info. Cet article a paru dans Christianisme Aujourd'hui, éd. février 2019, reproduit avec autorisation.