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Avons-nous encore aujourd’hui des apôtres ?

   Afin d’éviter tout malentendu quant à l’emploi du mot « apôtre », examinons d’abord la signification de cette expression.

   Le mot apôtre vient du grec « apostolos », dérivé du verbe « apostellô » qui signifie envoyer, députer.

   Un apôtre est donc un envoyé, un délégué chargé d’une mission, et non pas seulement une personne qui propage une doctrine ou se dévoue à sa cause. Cette définition se confirme par cette parole du Seigneur: « L’apôtre n’est pas plus grand que celui qui l’a envoyé » (Jean 13: 16).

   Le vocable « apôtre » se rencontre près de 80 fois dans le Nouveau Testament et il est caractéristique des écrits de Luc et de Paul.


Qui est appelé apôtre dans le Nouveau Testament ?

  1. Le Seigneur Jésus, comme l’envoyé du Père (Hé. 3 : 1, cp. Jean 17: 3).
  2. Dans un sens restreint, les douze disciples qui accompagnèrent le Seigneur pendant son ministère terrestre (Luc 6 : 13).
  3. Dans un sens large, les premiers missionnaires de l’Evangile. Par exemple: Paul et Silas (voyez Actes 17: 1 ; I Thes. 1 : 1 ; 2: 6), Barnabas (Actes 14: 14), Paul, dans un sens particulier, est l’apôtre des païens (Rom. 11: 13; Gal. 2: 8).
  4. Les propagateurs de fausses doctrines qui ne sont envoyés ni par le Seigneur ni par des églises fidèles (2 Cor. 11 : 13; Apoc. 2: 2).

Les douze apôtres

   Les douze que le Seigneur Jésus a choisis, en leur donnant le nom d’apôtres, avaient une position unique et des fonctions non transmissibles. Après avoir été avec Jésus, ils furent envoyés par lui auprès des « brebis perdues de la maison d’Israël » (Matt. 10 : 2-6). Plus tard, ils furent des témoins oculaires de sa résurrection corporelle (Luc 24 : 48 et contexte ; Actes 4: 33; I Cor. 15: 5).

   Après la défection de Judas, en se basant sur l’Ecriture, les cent vingt disciples réunis complétèrent le collège des douze par Mathias (Actes 1 : 15-26).

   Un point très important à noter, lors de la mort de Jacques (frère de Jean, fils de Zébédée) : l’Ecriture ne dit pas que ce dernier fut remplacé.

   La question est parfois soulevée à savoir si le douzième est Mathias ou Paul. Ce problème est résolu par une lecture attentive de la liste des témoins de la résurrection dans I Corinthiens 15: 5-9. Paul, tout en revendiquant son titre d’apôtre, ne s’inclut pas dans les douze.

   En plus de leur ministère historique unique, d’autres passages des Ecritures nous montrent que les douze occuperont à l’avenir une position particulière (Matt. 19 : 28, 29 ; Apoc. 21 : 14).


Les autres apôtres du Nouveau Testament

   En plus des douze disciples, quelques autres individus sont appelés apôtres dans le Nouveau Testament. Le texte de Ephésiens 4 : 11 nous apprend que ces apôtres sont des dons du Seigneur ressuscité à son Eglise.

   Les apôtres étaient des hommes appelés et envoyés directement par le Seigneur pour annoncer la Parole et fonder des Eglises. Ils furent revêtus d’une autorité et d’une puissance exceptionnelles. Leur prédication était accompagnée par des « signes, des prodiges et des miracles » ayant pour but d’appuyer leur témoignage (2 Cor. 12: 12; Héb.2 : 3, 4).

   Les apôtres et les prophètes du Nouveau Testament ont posé le fondement de l’Eglise (Eph. 2 : 20). Ce fondement ayant été posé, personne ne peut poser un autre fondement (I Cor. 3 : 11 ).


L’emploi du mot « apôtre »

   Remarquons ce que dit le « Vocabulaire biblique » -(publié sous la direction de Jean-Jacques von Allmen, Editions Delachaux et Niestlé, Neuchâtel, Suisse) : « La meilleure manière de rendre compte de l’usage parfois flottant que l’on constate dans les textes néotestamentaires (et dans le Didaché, écrit non canonique, mais très ancien), c’est d’admettre que le terme d’apôtre, réservé d’abord aux douze et à Paul, a été ensuite élargi, au cours de la première période missionnaire, pour être à nouveau restreint. canonisé, sous l’effet des faux docteurs qui abusaient de ce titre ».

   A notre connaissance, aucun des Pères de l’Eglise n’a pris le titre d’Apôtre, malgré leur place prépondérante et l’étendue de leur ministère. Les traducteurs de la Bible ont aussi fait la distinction entre les apôtres et les simples envoyés des églises. Le mot grec « apostolos », pris dans un sens large, a été traduit par envoyé ou délégué (2 Cor. 8: 23 et Phil. 2 : 25, voyez les versions Darby et Synodale).


Les apôtres aujourd’hui ?

   Il est presque superflu de souligner le fait qu’aucun homme vivant aujourd’hui n’a été un témoin oculaire de la résurrection du Seigneur Jésus. C’est là une des caractéristiques essentielles d’un apôtre (I Cor. 9: 1).

   Qui oserait prétendre aujourd’hui être revêtu de la même autorité apostolique que ceux qui furent appelés par Dieu à poser le fondement de l’Eglise et compléter le canon des Ecritures ?

   Il ne faudrait pas voir dans le titre « apôtre » une hiérarchie dans le gouvernement de l’Eglise locale. Les apôtres firent nommer des anciens (et non pas des apôtres) dans chaque Eglise (Actes 14: 23). Paul, en écrivant à une assemblée parvenue à maturité, s’adresse aux saints, aux évêques (c’est-à-dire : surveillants ou anciens) et aux diacres (Phil. 1 : 1).

   Aujourd’hui, une Eglise est apostolique si elle se conforme à l’enseignement des apôtres en matière de foi et de conduite.


Conclusion

   Nous ne serons jamais trop imprégnés du premier amour et du zèle qui animaient les premiers chrétiens. Leur vie reste un modèle pour toutes les générations. Mais, souvenons-nous que le livre des Actes des Apôtres nous décrit une période transitoire entre l’ancienne et la nouvelle alliances.

   Le premier siècle était une époque unique, précisément à cause de la présence des apôtres. Nous n’avons pas à vouloir à tout prix faire aujourd’hui les mêmes choses que l’Eglise primitive. Une comparaison avec l’hisoire d’Israël peut nous aider à comprendre ce fait. Moïse et Aaron furent suscités par Dieu à un moment précis et pour un ministère qui ne s’est pas répété. Dans le temps des Juges ou à l’époque de Néhémie ou d’Esdras, Dieu n’est pas intervenu de la même façon que lors de la sortie d’Egypte. Dieu reste le même, la vérité ne change pas, mais Dieu n’agit pas nécessairement de la même manière à des époques différentes de l’histoire.

   La crucifixion et la résurrection, aussi bien que la descente du Saint-Esprit à la Pentecôte, sont des faits historiques qui ne se répéteront pas. De même, les temps apostoliques sont révolus. Les apôtres ne sont plus avec nous, mais leur enseignement demeure. Le Saint-Esprit ne nous pousse pas à la recherche de dons spectaculaires, mais il veut produire en nous le fruit décrit dans Galates 5 : 22. Il ne manquera pas d’éclairer le croyant qui est droit et qui veut connaître toute la vérité.

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