Dossier: Un regard chrétien sur la sexualité
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Cohabitation pré-mariage : arguments et réponses

De nos jours, il est assez « normal » pour les couples non mariés de partager le même lit.
Peu de gens donneraient l’étiquette de « mal » à cette situation.
De nombreuses églises marient des couples qui cohabitent sans même discuter du problème. L’attitude envers la cohabitation et le mariage évolue rapidement, et même parmi les chrétiens.

Tous les couples vivant ensemble avant le mariage n’ont pas les mêmes motivations. Beaucoup ont de nobles motifs et des raisons mûrement réfléchies de vivre ensemble. Étudions et évaluons-en quelques-uns.

1. « Il nous faut être réalistes et prudents »

Argument : Le mariage est un contrat qui dure toute la vie. La cohabitation peut aider à prendre cette décision importante.
Réponse : Nous vivons dans une culture qui craint l’engagement. La cohabitation offre la possibilité de « tester » une relation avant de s’engager formellement. C’est comme une « audition de mariage ». L’autre peut, ou pas, savoir qu’il ou elle est en cours de test. C’est un peu comme essayer une voiture avant de l’acheter. Si cette voiture ne répond pas à vos attentes, vous êtes libre de la rapporter au garage, et de vous en aller. La grande différence est que nous les humains, nous avons des sentiments. L’analogie peut fonctionner si vous vous voyez comme l’acheteur. Mais elle semble injuste, et même révoltante, si vous vous sentez à la place de la voiture testée.

2. « Nous voulons savoir si nous sommes compatibles »

Argument : Le mariage est un engagement à vie. La cohabitation vous aide à découvrir si vous êtes sexuellement et émotionnellement compatibles.
Réponse : Le mariage est toujours un acte de foi. Vous ne connaîtrez jamais quelqu’un totalement avant de l’épouser. En faisant la connaissance des amis et de la famille de l’autre, en trouvant des moyens de servir ensemble Dieu et nos semblables, vous allez découvrir une grande partie des priorités, du caractère et de la manière de vivre de l’autre personne.

Selon les sexologues, il faudrait des raisons médicales très fortes pour qu’un couple ne puisse pas s’accorder sexuellement. L’amour, la grâce et l’engagement à vie fournissent le contexte approprié pour le perfectionnement de la compatibilité.

3.« La cohabitation est l’option qui nous convient le mieux »

Argument : Cohabiter est la meilleure solution pratique ou financière pour le moment.
Réponse : Suivre Jésus n’est pas toujours financièrement intéressant ni le plus opportun sur le plan pratique (cf. Luc 9.23). Décidez de construire votre vie sur des décisions fondées sur les principes bibliques plutôt que sur vos idées personnelles.
Dieu est fidèle et il ouvrira une porte pour vous à un moment donné. Cela peut vous revenir plus cher, cela peut demander davantage de temps et d’énergie, cela peut être compliqué et peu pratique, mais vous ferez en cela l’expérience de la paix et de la bénédiction de Dieu.

4. « Nous avons la ferme intention de nous marier »

Argument : Nous nous sommes engagés l’un envers l’autre et avons fixé une date pour notre mariage. Cohabiter lorsque notre intention de nous marier est sérieuse ne peut pas être mal.
Réponse : De bonnes intentions ne sont pas suffisantes. Le principe de base, c’est : d’abord la propriété, et ensuite les privilèges et responsabilités de la propriété.
Si vous êtes chrétien, vous partagez désormais la propriété de votre corps avec Dieu et en êtes le seul administrateur (1 Cor 6.19-20). Ce que vous en faites désormais lui importe. Ensuite, lorsqu’un homme et une femme se marient, ils deviennent copropriétaires mutuels de leurs corps (1 Cor 7.3-5). Le « lieu sécurisé » conçu par Dieu pour l’intimité sexuelle ne devient tel qu’à partir du moment, où vous entrez dans la relation d’alliance du mariage — et pas avant. C’est très bien d’avoir choisi une date pour votre mariage, mais fixer cette date ne légitime pas la cohabitation.

5. « Nous pensons que la cohabitation temporaire n’est pas idéale, mais que ce n’est pas un péché »

Argument : Nous cohabitons, parce que nous nous aimons et que nous nous sommes engagés l’un à l’autre. Nous avons librement décidé de cohabiter. Nous ne faisons de tort à personne et personne n’est blessé. La cohabitation avant le mariage n’est pas aussi bien que le mariage lui-même, mais ne doit pas être considérée comme mauvaise, péché, mal, ou perverse.
Réponse : Qui définit ce qui est bien et ce qui est mal ? Les chrétiens ont toujours cru que la moralité n’est pas simplement un consensus social. Dieu et sa révélation sont le fondement de la moralité.
Selon la Bible, cependant, toutes les offenses ne sont pas égales (cf. Mat 10.15 ; Luc 12.47-48). Commettre un adultère physiquement est plus grave que de le faire en esprit (aucun tiers n’est alors impliqué). De la même manière, le sexe consenti avant le mariage est une faute moins grave que le viol. Cohabiter en ayant l’intention ferme de se marier est une faute moins grave que d’avoir des relations sexuelles multiples. Les fautes mineures ne deviennent pas justes ou acceptables quand on les compare avec d’autres plus importantes. La cohabitation, de ce fait, n’est pas simplement « pas idéale », c’est mal.

6. « Nous voulons être en adéquation avec notre culture »

Argument : La Bible a été écrite il y a longtemps et dans un environnement culturel très différent du nôtre. Les chrétiens ne devraient-ils pas reconnaître qu’aujourd’hui, la cohabitation est un choix acceptable
de style de vie ?
Réponse : La Bible reconnaît les diversités culturelles et la nécessité de s’y s’adapter (1 Cor 9.20-23). Mais le péché demeure le péché. L’institution du mariage n’est pas une construction sociale ou culturelle. C’est Dieu qui l’a inventée et qui continue à « unir » l’homme et la femme dans le mariage (Mat 19.6). Le mariage n’est pas du tout démodé. La Bible laisse à chaque culture la latitude de développer son modèle de cérémonie ou de protocole pour formaliser le mariage. Mais lorsqu’une société tente de dégrader le lien unique et durable du mariage ou de changer sa définition, les chrétiens sont appelés à être différents. Le
« lieu sécurisé » du mariage est conçu par Dieu pour notre profit. Ce n’est pas un rabat-joie, mais un exhausteur et un protecteur de joie.

7. « Il nous semble que la cohabitation est actuellement le plan de Dieu pour nous »

Argument : Nous vivons actuellement ensemble et faisons l’expérience de la paix de Dieu dans notre relation.
Réponse : Notre ressenti au sujet de nos différentes activités dépend de notre éducation, de ce que les autres font autour de nous, de nos opinions et de celle de personnes que nous respectons. Nos sentiments répondent à notre conscience. Si notre conscience est en harmonie avec la Parole de Dieu, elle nous enverra le bon signal (Rom 9.1 ; 1 Cor 4.4). Notre responsabilité est d’éduquer notre conscience avec la Parole de Dieu (Héb 4.12) qui confirme, si une pensée, un sentiment ou une impression vient de lui ou non et qui détermine ce qui est bien ou mal. Même lorsque la cohabitation peut sembler juste, même quand je peux penser avoir reçu une vision, un rêve ou un message spécial de Dieu pour l’approuver, la cohabitation sexuelle demeure un style de vie pécheur1.

8. « Nous vivons ensemble sans coucher ensemble »

Argument : Ce qui fait que la cohabitation est un péché, est qu’elle implique une intimité sexuelle en dehors du mariage. Notre situation est différente. Nous avons prévu de nous marier et dans l’intervalle, nous vivons simplement ensemble sans avoir de relations sexuelles.
Réponse : Il est possible qu’un couple s’aimant profondément puisse vivre ensemble sans avoir d’intimité sexuelle, comme frère et sœur. Étant donné que je ne trouve aucun passage des Écritures qui l’interdise, j’en déduis qu’il n’y a pas de fornication. Et pourtant, j’aimerais vous déconseiller de le faire (1 Cor 10.23). Selon moi, cet arrangement est peu sage — car il envoie le mauvais message au monde qui vous entoure —, malsain — parce que vous devez supprimer vos désirs sexuels qui sont bons, forts et naturels —, et dangereux — parce que vous permettez au péché de coucher à votre porte (Gen 4.7).
« Lorsque vous entrez dans l’alliance du mariage, vous deux devenez une « nouvelle entité ». À partir de ce jour-là, vous partagez « tout » ensemble. Le sexe est une partie de ce « tout ». Choisir de partager ce « tout » ensemble (sauf le sexe) avant le mariage n’est pas seulement dangereux, mais également plutôt artificiel. Pourquoi ne pas choisir le jour de votre mariage comme le début du changement de votre vie ? Choisissez de conserver une bonne partie de ce « tout » pour après votre mariage. »

* * *

Le mariage est une grande étape heureuse et mémorable de votre vie, de celle de votre conjoint et de la vie de vos deux familles. Si vous êtes chrétien, utilisez le jour de votre mariage pour exprimer publiquement et clairement votre engagement et le fait que vous soutenez l’institution du mariage. Vivez visiblement et publiquement séparés jusqu’au jour des noces, et ensuite, vivez visiblement et publiquement ensemble ! Non parce que c’est une loi, mais parce que vous désirez être prudents et sages, parce que vous voulez montrer l’exemple à ceux qui vous suivent, et parce que tous les deux, vous voulez montrer publiquement et clairement que vous validez et honorez l’institution du mariage. En vivant séparés avant votre mariage, vous envoyez un message positif, vous aidez à l’avancement des valeurs du royaume de Dieu.

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  1. Il existe des situations très complexes, où la grâce, la sagesse et la direction de Dieu seront absolument nécessaires.
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Nunn Philip
Philip Nunn a travaillé de 1992 à 2007 en Colombie comme missionnaire. À ce titre, il a été très impliqué dans l’implantation de plusieurs nouvelles assemblées chrétiennes. Toujours en contact avec la Colombie, il vit aux Pays-Bas, à Eindhoven, où il s’est établi. Il a aujourd’hui principalement un ministère d’enseignement, dont une partie est disponible en ligne en différentes langues : www.philipnunn.com.