Combattre pour la foi
Il y a plus de dix-neuf siècles, peu de temps sans doute après la prise de Jérusalem qui a sonné le glas de la longue résistance des Juifs contre les occupants romains, un vieillard pensait à ses amis. Il pensait aussi à l’homme merveilleux qui avait été son frère, mais en qui il avait aussi reconnu le Fils de Dieu, le Sauveur. Il désirait ardemment écrire à ses amis au sujet de ce Sauveur et du salut qu’il leur avait apporté, mais il a ressenti l’impérieuse nécessité de dépasser le simple partage des vérités merveilleuses du salut pour défendre la foi, cette foi qui a été « transmise aux saints une fois pour toutes » (Jude 3).
Chers amis (nous pouvons bien vous appeler ainsi, vous qui nous faites l’amitié de lire ce numéro de PROMESSES), toute l’équipe de notre petite revue de réflexion biblique se trouve elle aussi devant cette impérieuse nécessité: « combattre pour la foi qui a été transmise aux saints un fois pour toutes » (Jude 3).
Vous avez entre les mains le premier numéro de l’année 1999, avant-dernière année du deuxième millénaire, et nous espérons que vous avez ouvert en même temps votre bible, car PROMESSES n’est rien sans la Bible. Beaucoup de choses ont changé depuis que Jude, le frère du Seigneur, a écrit son épître, et en même temps rien n’a changé. L’apparence extérieure du monde a changé, mais la nature humaine, qui détermine toute la société, n’a pas changé. La Parole de Dieu est soumise à un flot incessant de critiques, mais chaque nouvelle vague se brise contre elle comme sur un roc inébranlable. Pour celui qui la lit en acceptant le témoignage de l’Histoire, et le témoignage des histoires des hommes qui l’ont crue, elle demeure la seule clé qui permette de comprendre le monde. Rien d’étonnant à cela: n’est-elle pas la révélation de celui qui a créé ce monde? Mais bien sûr, Dieu ne se révèle qu’à celui qui est assez humble pour accepter ce qu’il dit de lui-même, la Bible ne parle qu’à celui qui accepte ce qu’elle dit d’elle-même.
Accepter, que signifie ce terme quand il est question des vérités énoncées par Dieu dans sa Parole? Jacques, l’autre frère humain du Seigneur, ne nous laisse pas dans l’ignorance à cet égard: « Pratiquez la parole et ne l’écoutez pas seulement, en vous abusant par de faux raisonnements. […] Celui qui persévère, non pas en l’écoutant pour l’oublier, mais en la pratiquant activement, celui-là sera heureux dans son action même » (Jac 1.22-25). On ne peut pas prétendre que l’on accepte la Parole de Dieu sans la mettre en pratique, sans qu’elle change quelque chose dans notre vie.
Le danger est grand pour chacun de nous de se séduire lui-même, et il est d’autant plus important pour nous de nous prémunir contre ce danger que nous pouvons croire sincèrement que nous mettons en pratique la Parole de Dieu alors qu’en fait nous nous contentons de pratiquer ce que l’on nous a présenté comme la Parole de Dieu et qui en a l’apparence, mais pas la puissance. Les contrefaçons sont nombreuses aujourd’hui…
Depuis son premier numéro, PROMESSES est restée fidèle à son objectif qui est de présenter les vérités de la Parole de Dieu de façon claire afin d’édifier le peuple de Dieu. Pour continuer dans cette voie, il nous faut encourager les croyants à réfléchir à leur foi et à ses implications dans la réalité de la vie.
Dans ce numéro, nous vous présentons deux articles de fond que nous vous invitons à étudier très attentivement. Le premier nous fournit des pistes pour réfléchir à une vision chrétienne du monde; il est suivi du deuxième volet de l’étude de J.-H. Merle d’Aubigné sur l’autorité des Ecritures.
Le combat pour la vérité dans lequel nous sommes engagés est urgent, car le désarroi des églises et des chrétiens individuels est grand face à ces attaques qui essaient de saper les fondements de la foi chrétienne.
A tous nous voulons rappeler que la Parole de Dieu est « une lampe à nos pieds et une lumière sur notre sentier » (Ps 119.105). Quelles que soient les attaques, «lumineuse et sereine, la Croix reste debout»! La Parole de Dieu éclaire cette Croix, moment suprême de l’histoire de l’humanité, manifestation grandiose de la grâce de Dieu, et base sûre et ferme de notre espérance.
Que cette espérance nous aide à « marcher d’une manière digne de la vocation qui nous a été adressée » (Eph 4.1), en attendant le Retour glorieux du Seigneur!