Connaissez-vous des gens difficiles à aimer ? (2 Corinthiens 7.2-16)
Dans les chapitres précédents, nous voyons Paul mentionner toutes sortes de souffrances, pourquoi et comment il faut continuer à s’accrocher à Dieu malgré cette souffrance. Dans le chapitre 7, nous voyons Paul parler de son amour envers les Corinthiens mais également leur demander de persévérer dans leur amour pour lui. Les Corinthiens étaient certainement des gens difficiles à aimer ; pourtant, Paul s’accroche à la relation et se rend vulnérable.
Ce passage fascinant est pertinent pour nos vies car qui d’entre nous n’a pas rencontré des frères et des sœurs que nous trouvons plus difficiles à aimer ? Devant Dieu, nous sommes tous égaux, pourtant, tous nos proches ne sont pas également faciles à aimer, c’est une question de personnalité et de sensibilité interpersonnelle.
1. Vous rendez-vous vulnérables pour Dieu ? (v. 2-3)
Paul persévère dans une relation avec l’église de Corinthe où il éprouve davantage de déceptions que de satisfactions. Il se rend vulnérable. Paul plaide pour que les Corinthiens lui donnent accès à leur cœur. Paul ne veut pas seulement une relation distante d’apôtre à chrétiens où il leur dit ce qu’ils doivent faire. Il veut une relation plus intime. Dieu veut que nous ayons dans le cadre de l’église locale des relations profondes ! Est-ce que nous cherchons à les cultiver ?
Pourtant Paul a payé le prix de cette relation avec les Corinthiens. La Bible ne nous enseigne pas d’être ami proche de tout le monde. Cependant, nos amitiés intimes ne doivent pas être limitées aux relations où il n’y a pas de péché, pas d’injustice ni de souffrance.
2. La consolation de l’amitié dans le Seigneur (v. 4-7)
La Bible nous enseigne que la joie peut côtoyer la souffrance. À quoi Paul fait-il allusion lorsqu’il mentionne la lutte au-dehors et les craintes au-dedans ? Paul a vécu bien des périls (4.8-9 ; 11.23-28).
Les luttes au-dehors font allusion à des combats (coups, emprisonnement, périls, etc) vécus en dehors de la sphère de l’Église. Les craintes au-dedans sont les luttes vécues à l’intérieur de l’Église ou pour l’Église.
De quelle consolation Paul parle-t-il ? La consolation, c’est avoir la paix au moyen d’encouragements ou d’exhortations. C’est le même mot en grec que « exhorter ». Le ministère de la Parole de Dieu nous permet de fonctionner à nouveau lorsque nous sommes abattus ou arrêtés. La venue de Tite a été un grand encouragement, une consolation pour Paul.
Lorsque nous sommes blessés, ne lâchons pas et laissons la Parole de Dieu accomplir son ministère.
Consolons et laissons-nous consoler ! Cela ne veut pas dire que certains n’auront pas de longues saisons de souffrance. Cependant, il faut lutter pour se relever tant bien que mal. Dieu ne nous appelle pas à abandonner la lutte contre le découragement.
3. Êtes-vous tristes à tort ou à raison ? (v. 8-12)
Paul se réjouit de la tristesse des Corinthiens. Il est heureux qu’ils aient éprouvé de la tristesse quant à leur péché. Dieu ne nous appelle pas à nous sentir coupables lorsque nous péchons, mais à nous sentir tristes. Être triste, c’est ressentir une douleur à tort ou à raison. La tristesse peut donc être très bonne car, quand on pèche, il y a un dommage. Nous ne sommes pas en train de refléter le Seigneur et nous affligeons les personnes contre lesquelles nous avons péché.
La repentance, c’est utiliser cette tristesse selon Dieu pour se détourner de notre péché et nous tourner vers Dieu. La tristesse due au péché est bonne. Il ne faut pas avoir peur de le dire ! Cela va à l’encontre de la culture actuelle. Par contre, dans le Nouveau Testament la culpabilité n’est jamais mentionnée pour le croyant.
Car Jésus a pris cette culpabilité sur lui.
Il faut être prudent car il y a deux extrêmes. L’un des extrêmes, c’est ne jamais être touché par la tristesse que nous avons causée aux autres. L’autre étant de toujours demander pardon quand d’autres ont été blessés par nous. Parfois, bien agir peut blesser. Ce n’est pas l’émotion de l’autre qui nous dit si nous avons péché ou non mais la Bible. Nous ne demandons pas pardon parce que la personne blessée est triste, mais parce que nous avons péché. Nous devons aussi être sensibles à la souffrance de l’autre. Gardons un sage équilibre.
4. Vivez-vous des relations authentiques ? (v. 12-16)
Voyez-vous comment la relation de Paul avec les Corinthiens est devenue profonde et authentique ? Il est en paix, se réjouit et éprouve une saine fierté (de la gloire).
Je rencontre beaucoup de couples dans mon ministère de counseling biblique. Je suis frappé de voir comment ils deviennent beaucoup plus proches et intimes après des drames dans leur mariage. Si vous vivez des drames, ce n’est pas la fin de l’histoire ! Mais peut-être une occasion d’approfondir la relation !
Une relation authentique supporte qu’on se dise la vérité. Comment est-ce que je réagis lorsque d’autres m’exhortent ou me reprennent ? Dieu veut des relations authentiques dans l’Église. Recevons humblement les remarques et apportons-les en prière devant Dieu.
Nous ne serons peut-être pas d’accord avec tout ce qui nous a été dit, mais laissons notre cœur être enseigné.
À l’inverse, si je n’ose pas dire la vérité ou si je suis susceptible, je me condamne à avoir des relations plus superficielles. Ayez de la grâce et dites la vérité à vos frères et sœurs. Soyons prêts à exhorter et à écouter l’exhortation. L’Évangile nous enseigne que ce n’est plus une menace d’avouer ses torts.
5. Conclusion
Ce chapitre 7 de 2 Corinthiens nous montre comment certaines relations méritent d’être cultivées malgré la souffrance et le péché. Avez-vous des relations
authentiques avec des frères et sœurs ? De plus, nous avons vu qu’être la cause de la tristesse de quelqu’un n’est pas toujours mauvais. En effet, dire des choses qui rendent triste n’est pas toujours péché s’il y a compassion. N’oubliez pas que les amitiés authentiques dans le Seigneur sont un cadeau de Dieu. Soyez intentionnel à cet égard. Choisissez quelqu’un que vous allez inviter à prendre du temps avec vous. Ouvrez la Parole ensemble et prenez deux minutes pour prier l’un avec l’autre.