Dossier: L'évangile de Jean
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Connaître Christ selon Jean l’évangéliste

SELON JEAN L’ÉVANGÉLISTE

Claude-Alain Pfenniger

Notre vie et notre salut éternels dépendent de Jésus-Christ et de notre foi en lui : voilà ce qui motive Jean à écrire son Évangile (3.16,36 ; 17.3 ; 21.31) 1.

Son projet, explicite dès la première page, (1.12) réapparaît dans d’autres textes de sa main (cf. 1 Jean 1.1-4 ; 5.13). Il précise par ailleurs que de cette relation avec Christ découlent la joie véritable et la réussite de la course chrétienne (15.1-17 ; 1 Jean 5.3-6). Quant à son Apocalypse, elle dévoile à ceux qui croientle triomphe de leur Seigneur lorsqu’il reviendra … et à ceux qui ne veulent pas de lui la perte infiniment tragique qu’ils subiront.

Mais la foi en Christ n’est pas le fruit d’une opinion subjective : elle implique une décision majeure précédée d’une révélation. Il faut en effet, très personnellement, faire connaissance avec Jésus de Nazareth, se laisser éclairer par lui (1.9).« Connaître » de manière à parvenir au salut n’est pas du ressort de notre intuition, ni de nos capacités humaines :« Personne n’a jamais vu Dieu ; Dieu le Fils unique2, qui est dans le sein du Père, est celui qui l’a fait connaître.3  » (1.18)

Le projet de Jean est donc immense :l’évangéliste entend nous guider vers la seule source de vie, de grâce et de vérité : Jésus-Christ. Et par implication, nous préserver des voies sans issue. Voici pour commencer quatre dangers dont il faut se garder avec soin sur ce chemin.

Alertes sur le sentier !

1. Croire en Dieu sans honorer Christ 

À l’époque de Jésus, des foules de gens croyaient au Dieu de la Bible. Pharisiens, scribes, sadducéens, simples croyants par tradition familiale ou nationale… Or, Jean, comme les autres évangélistes, a appris qu’il y a un abîme entre croyance et vraie foi. Il se souvient que Jésus a désavoué certains Juifs qui, parce que descendants ethniques d’Abraham, étaient convaincus d’avoir Dieu pour Père :« Si Dieu était votre père, vous m’aimeriez, car c’est de Dieu que je suis sorti et que je viens […] Vous avez pour père le diable, et vous voulez accomplir les désirs de votre père. […] Vous n’écoutez pas, parce que vous n’êtes pas de Dieu. » (8.42a,44a,47b) Plus tard, ces « croyants »singuliers réclameront la crucifixion du Nazaréen.

Lorsque le persécuteur des chrétiens (et de Christ), Saul de Tarse, fut devenu l’apôtre Paul, il comprit qu’il existe un zèle pour Dieu qui est « sans intelligence » (Rom 10.2). Le frère du Seigneur, Jacques, confirmera ce paradoxe dans son Épître. Il avertit un « croyant » inconséquent :« Tu crois qu’il y a un seul Dieu, tu fais bien ; les démons le croient aussi et ils tremblent. » (Jac 2.19)

2. Apprécier les miracles sans accueillir Christ

L’Évangile selon Jean accorde une place stratégique aux signes surnaturels et aux miracles en lien avec le ministère de Jésus. En soi, la présence parmi les hommes de la « Parole faite chair » est déjà un miracle à la gloire de Dieu (1.14). La nature divine du Messie est même perçue par quelques-uns dès avant sa naissance4. Lors de son baptême, Jésus reçoit sous forme miraculeuse, visible et audible, le témoignage de sa divinité : l’Esprit descendant sur lui comme une colombe5. Jean-Baptiste et Jean l’évangéliste s’en laissent convaincre (1.32,34). Si l’on ajoute à ces premiers phénomènes surnaturels tous les autres miracles rapportés par Jean6, il y a matière à instruire tout lecteur honnête :« Jésus a fait encore, en présence de ses disciples, beaucoup d’autres miracles qui ne sont pas écrits dans ce livre. Mais ceci est écrit7 afin que vous croyiez que Jésus est le Christ (c.-à-d. le Messie), le Fils de Dieu … » (20.30,31a).

À la vue des miracles, certains crurent, pour un temps au moins, que Jésus venait de Dieu (2.11 ; 4.28,29 ; 4.53 ; 6.14 ; 7.31, etc.). Mais ceux qui ne suivent Jésus qu’à cause des miracles peuvent très vite tourner leur veste : les Juifs témoins de la résurrection de Lazare semblent croire en Jésus (11.45 ; 12.11,17,18) et se joignent au cortège triomphal des « rameaux », mais quelques jours plus tard, plus aucun ne s’interpose entre les bourreaux et le Seigneur abandonné.

Plus que cela :Jean établit que même les miracles les plus insignes (y compris la résurrection du Seigneur) ne peuvent forcer à croire ceux qui ne veulent pas de Christ. Car il faut aussi compter avec l’infinie mauvaise foi qui nous est naturelle : dans le récit, beaucoup redoutent d’« accueillir la lumière » (1.11) et aiment « les ténèbres plus que la lumière, parce que leurs œuvres [sont] mauvaises » (3.19). Pour se blanchir, ils vont jusqu’à refuser l’évidence en accusant Christ de blasphème (« il doit mourir, parce qu’il s’est fait Fils de Dieu », 19.7b ; 10.33), de prodiges opérés par le truchement de pouvoirs démoniaques ou encore de folie (7.20 ; 8.48,52 ; 10.20). 8

3. Lire la Bible sans discerner Christ

L’accueil réservé au Fils de Dieu est-il plus facile pour ceux qui ont étudié les Écritures et vivent dans l’attente de la réalisation des prophéties messianiques ?Une connaissance au moins élémentaire de l’Ancien Testament a bien préparé certains individus à identifier le Fils de Dieu. Ce fut le cas de Jean, puis d’autres disciples au début du ministère de Jésus ; puis de Philippe qui dit à Nathanaël :« Nous avons trouvé celui dont il est parlé dans la loi de Moïse et dans les prophètes, Jésus de Nazareth, fils de Joseph. » (1.45b) Sur cette base biblique et après sa rencontre avec Jésus, Nathanaël confesse à son tour :« Rabbi, toi tu es le Fils de Dieu, toi tu es le roi d’Israël. » (1.49)

Mais quelle surprise lorsque nous assistons à l’entretien du théologien Nicodème avec Jésus ! Cet homme hautement instruit dans les Écritures est bien disposé à l’égard de Jésus :« Rabbi, nous savons que tu es un docteur venu de la part de Dieu ; car personne ne peut faire ces miracles que tu fais, si Dieu n’est avec lui. » (3.2) Or, Jésus fait remarquer à son visiteur nocturne que celui-ci ne connaît pas même les rudiments de la sagesse divine (3.10). Le docteur de la loi, qui se prend pour un pair de Jésus, ne comprend ni l’identité du Fils de l’homme, ni le sens de sa mission, ni le chemin du salut. Nicodème doit découvrir que l’érudition biblique n’ouvre pas automatiquement la porte du Ciel.

Au reste, tous les personnages du récit évangélique qui, à tort et à travers, citeront les Écritures pour s’opposer au Seigneur ne feront que souligner leur méconnaissance et des Écritures, et de Christ (cf. 5.10,16,18 ; 5.39,40 ; 12.34 ; 19.7). Celui-ci livre la raison de leurs égarements : ses auditeurs ne veulent pas sincèrement venir à lui (5.40) ; ils n’ont pas l’amour du Père en eux (5.42) et ne croient pas même en Moïse (5.46,47) ; ils ne connaissent pas vraiment le Père, et par conséquent sont incapables de reconnaître le Fils (5.38), ni d’apprécier ses œuvres (10.25,26).

4. Voir Christ sans discerner Dieu

Parvenus à ce point de notre enquête, nous pourrions nous figurer qu’il est très ardu, voire exceptionnel, de parvenir à la foi qui sauve. Ne faut-il pas envier les quelques disciples qui eurent le privilège de vivre aux côtés du Maître pendant des années — le voyant à l’œuvre et agissant sous ses directives ? Voilà, dirait-on, la vraie initiation qui me convaincrait et m’amènerait à une foi efficace. Du reste, n’est-ce pas de sa longue fréquentation du Seigneur que Jean lui-même a puisé ses convictions ? Même anonymement, c’est lui ce disciple si proche de Christ« qui rend témoignage de ces choses et qui les a écrites.9 » (21.24a ;cf. 1 Jean 1.1-3) N’éprouvait-il pas un réconfort particulier à se voir comme « le disciple que Jésus aimait » (21.20a) ?

Ceux qui se sentent défavorisés parce qu’ils n’ont pas vécu dans une telle proximité du Seigneur éprouvent une nostalgie qui n’est pas sans fondement. Mais réfléchissons à ce que les disciples ont expérimenté. Vivre en compagnie du Messie n’a pas toujours entraîné la foi authentique. Rappelons :

–  Les proches parents de Jésus qui ne le comprennent pas(2.4 ; 7.3-5).

Certains disciples déserteurs. Le Seigneur les a pourtant expressément invités à croire en lui :« Voici […] la volonté de mon Père : que quiconque voit le Fils et croit en lui ait la vie éternelle ; et je le ressusciterai au dernier jour. […] Moi, je suis le pain vivant descendu du ciel. Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement […] » (6.40 ; 51a) Mais ne recevant pas ce discours, ces disciples, qui rechignent à croire (6.64), s’insurgent :« Cette parole est dure, qui peut l’écouter ? » … et finissent par abandonner Jésus (6.66).

Les onze disciples qui deviendront plus tard les apôtres. 10 Ils croient certes en Christ dès le moment de leur vocation, mais leur foi est incomplète, vacillante, intermittente. Philippe, après des années auprès du Maître, demande à « voir le Père ». Sur quoi le Seigneur reprend son disciple :« Il y a si longtemps que je suis avec vous, et tu ne m’as pas connu, Philippe ? Celui qui m’a vu, a vu le Père. » (14.9a) Et Jésus d’expliquer plus en détail, avec amour, ce qu’il avait déjà exposé, en particulier au travers de la parabole du « bon berger » (10.1-18).À savoir :la nécessité de sa mort à la croix, de sa résurrection, de son ascension, de sa glorification et de la venue du Saint-Esprit. Ces instructions ne laissent pas les disciples indifférents, puisqu’ils s’exclament :« Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, […] c’est pourquoi nous croyons que tu es sorti de Dieu. » (16.30a,c) Quant à Jésus, reprenant de manière dubitative la déclaration de ses disciples (« Vous croyez maintenant ?… »), il sait que ceux-ci ne sont pas capables de le suivre là où il va. Mais sans leur tenir rigueur de leur inconscience, il plaide pour eux avec miséricorde dans sa touchante prière (dite « sacerdotale », chapitre 17).

Les disciples (les onze et d’autres) qui, après la résurrection, ont de la peine à s’ajuster à cette nouvelle réalité. L’exemple de l’incrédulité de Thomas, qui exige de voir et toucher le Seigneur pour croire, est le plus célèbre (20.27).

 À l’intention des sceptiques qui seraient tentés d’envier ceux qui ont côtoyé Jésus de près, ou de s’embarquer dans une quête de révélations surnaturelles et directes pour asseoir leur foi, le Seigneur déclare :« Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru ! » (20.29b ;cf. Luc 11.27,28). Du reste, certains personnages de l’Évangile, sans avoir longuement fréquenté le Seigneur, semblent parvenir assez rapidement à saisir l’essentiel et à croire en Christ : la Samaritaine et ses concitoyens (4.1-42), l’officier d’Hérode Antipas (4.46-53), l’aveugle-né (9.1-38), Marthe (11.21-27).

* * *

Résumons-nous. Les quatre dangers évoqués ci-dessus indiquent que la foi authentique en Christ n’est pas automatiquement engendrée et conduite à maturité par une simple acceptation de l’existence de Dieu ou de l’historicité de Jésus, ni par le spectacle de miracles, ni par des connaissances bibliques, ni par une révélation directe et matérielle du Seigneur.

De la connaissance de Christ à la Vie

Indépendamment des risques qu’ils peuvent comporter, les moyens d’approche de la « réalité spirituelle »décrits jusqu’ici ne sont pas dénués d’utilité. La raison en est qu’avant de croire en Christ exclusivement, il n’est pas indifférent que non seulement nous admettions la possibilité de l’existence de Dieu, mais aussi que nous soyons persuadés qu’il peut nous faire grâce et nous conduire à la vie éternelle (cf. Héb 11.6). Il n’est pas superflu d’assister à des œuvres qui portent la marque du Dieu tout-puissant (9.3 ; 10.38 ; 14.11). Il n’est pas inutile de connaître le message biblique, car c’est le support de l’Évangile et le canal du Saint-Esprit (cf. Rom 10.13-17 ; 1 Thes 2.13). Enfin, ce n’est pas peu de chose que de connaître le Christ historique à travers le prisme des Évangiles, car si Jésus n’avait eu ni corps, ni sentiments, ni voix, Jean n’aurait pas jugé bon de nous le représenter, homme parmi les hommes et Dieu venu du Père.

Que souhaiter de plus pour atteindre le but ?Voici encore cinq enseignements de l’Évangile qui devraient nous aider à parvenir à une connaissance adéquate de Christ.

1) Dans son magistral prologue, Jean annonce son sujet central :la Parole éternelle, Christ, le Fils de Dieu. Il enchaîne immédiatement sur ce que cette Parole peut opérer dans la vie de celui qui la reçoit sans arrière-pensée :« … à tous ceux qui l’ont reçue, elle a donné le pouvoir (ou : le droit) de devenir enfants de Dieu, à ceux qui croient en son nom et qui sont nés, non du sang, ni de la volonté de la chair ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. » (1.12,13)

Premier constat : le « sang » des ancêtres les plus prestigieux, la bonne volonté, les bons sentiments, les plus fermes résolutions, ne peuvent aucunement engendrer la foi, et encore moins transformer un pécheur en « enfant de Dieu ». Notre accession au statut d’enfants de Dieu est du ressort de Dieu, de son initiative, de sa volonté et de sa puissance à lui (15.16 ;cf. 1 Jean 4.9,10). Comprendre cela est plus important que n’importe quelle bonne œuvre, que n’importe quelle science.

2) Un peu plus loin dans l’Évangile, Jésus parle à Nicodème d’une expérience incontournable pour tout homme qui aspire au salut de Dieu :« Si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu. » (3.3b et ss.) La connaissance (scientifique, philosophique, ésotérique, religieuse, etc.) ne nous amènera jamais à franchir le seuil du royaume de Dieu. La connaissance purement humaine est cécité devant les réalités divines. Seul l’Esprit (3.5-8) peut faire de nous des créatures nouvelles, habitées par l’Esprit de Dieu et capables de comprendre les choses de Dieu (cf. 1 Cor 2).

Deuxième constat : on n’entre pas dans la famille de Dieu par évolution personnelle, par progrès moral ou par expérience. Il faut être prêt à se laisser régénérer par l’Esprit, à être ré-engendré au point de devenir « participant de la nature divine » (cf. 2 Pi 1.4). Une réalité à laquelle Nicodème n’avait jamais pensé !

3)La foule et en particulier les disciples ont souvent entendu Jésus discourir sur sa mort prochaine, mais avant la résurrection, ils n’en ont pas vraiment capté la nécessité, ni toute la portée. Apparemment, il ne nous est pas naturel d’admettre que Dieu consente à un tel sacrifice pour nous sauver, car la Croix met en évidence que nos œuvres sont foncièrement mauvaises ; d’où l’incompréhension, voire l’hostilité des contemporains de Jésus lorsqu’il aborde ce thème (7.7 ; 8.28-61). Pourtant, le but de la Croix n’est pas de nous condamner :« Dieu, en effet, n’a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui. » (3.17)

Troisième constat :Jésus est le moyen de salut choisi par Dieu pour nous tirer de la fosse du péché et de la mort :« …il faut […] que le Fils de l’homme soit élevé, afin que quiconque croit en lui ait la vie éternelle. » (3.14b,15) Pas de salut sans l’œuvre expiatoire et libératrice de l’Agneau de Dieu à la croix(1.29,36). Notre intérêt pour les choses de Dieu ou pour le monde invisible n’est d’aucune valeur si nos regards de foi ne se fixent pas sur cette œuvre unique, en toute priorité.

4) On peut assister en spectateur aux œuvres les plus sublimes, aux miracles les plus éclatants, on n’en restera pas moins soi-même à la fin du spectacle, libre d’aller et de penser comme avant. C’est ainsi qu’ont agi beaucoup de contemporains du Seigneur. Les vrais disciples sont ceux qui entendent la voix du berger et le suivent (10.4 ; 21.23a), parce que le berger a donné sa vie pour eux et qu’ils l’aiment en retour, sachant que leur chef les nourrit et les protège (10.9-11).

Quatrième constat :la vraie connaissance et la vraie foi se fixent sur le Berger parce qu’elles sont instruites de son amour, de sa personne, de ses intentions, de ses moyens de grâce, des désirs de son cœur. En cela, on a bien dit que le christianisme était une Personne, et non une religion ou un idéal.

5)« Au commencement était la Parole… » ;« Tout a été fait par elle, et rien de ce qui a été fait n’a été fait sans elle. » (1.1a,3) Ainsi en est-il de la vie chrétienne et de son commencement. Le « souffle » de Dieu prépare le cœur du pécheur à la repentance, à la soumission sans condition ; le pécheur capitule devant son Sauveur, il croit en la grâce et dans le pardon de Dieu ; sa foi entièrement engagée sur Christ, il va naître de nouveau en Christ.11 À ce moment-là, le pécheur mort dans ses péchés devient enfant de Dieu. Jésus vient habiter en lui par l’Esprit (14.16-21 ;cf. Éph 1.13,14), il l’incorpore à l’Église universelle, rendant sa marche et sa communion avec Dieu possibles et fructueuses, le préparant à entrer dans le royaume éternel. 

Cinquième constat :connaître Christ, dans le sens plein du terme, commence donc à la conversion et s’approfondit éternellement. Dès ses premiers pas de foi, le nouveau-né en Christ est à l’école de Christ, partageant épreuves et victoires avec lui, ainsi qu’avec ses frères et sœurs dans la foi. C’est à ce programme que les derniers grands entretiens de Jésus avec ses disciples sont consacrés (chapitres 13-17) ; Jean en développera les aspects pratiques dans ses épîtres… comme dans les « lettres aux sept Églises » d’Apocalypse 2 et 3. Les autres auteurs des épîtres du Nouveau Testament nous encourageront à appliquer ces principes divins à notre vie de couple et de famille, à nos rapports dans l’église locale, à nos liens avec le monde, etc.

* * *

Qu’il nous suffise pour terminer de rappeler les recommandations de l’apôtre Paul en vue de notre progression dynamique dans la connaissance de Christ :« Marchez d’une manière digne du Seigneur pour lui plaire à tous points de vue ; portez des fruits en toute sorte d’œuvres bonnes et croissez dans la connaissance de Dieu… » (Col 1.10 ;cf. Phil 3.10-14 ; Col 1.28-2.3 ; 2 Pi 1.3-9). Le Seigneur lui-même veut nous amener au but. Il est notre ambassadeur auprès du Père :« La vie éternelle, c’est qu’ils te connaissent, toi, le seul vrai Dieu, et celui que tu as envoyé, Jésus-Christ. » (17.3)

1 Dans cet article, toutes les références données sans indication de livre biblique proviennent de l’Évangile selon Jean.
2 Littéralement : « le Dieu seul engendré ».
3 Littéralement : « qui l’a dévoilé, révélé ».
4 Cf. Luc 1.31-33, ;40-44.
5 Les trois autres évangélistes nous rapportent que la voix de Dieu lui-même se fait entendre à ce moment, déclarant : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en qui j’ai mis toute mon affection. » La voix céleste retentit de manière analogue à la fin du ministère de Jésus (12.28), mais le résultat est contrasté : certains disent que « c’était le tonnerre », d’autres qu’un ange a parlé à Jésus (20.28). Le bilan général est franchement négatif : « Malgré tant de miracles qu’il avait faits devant eux, ils ne croyaient pas en lui. » (12.37) Mais nuançons : « Cependant, même parmi les chefs, plusieurs crurent en lui ; mais à cause des Pharisiens, ils ne le confessaient pas, pour ne pas être exclus de la synagogue. » (12.42)
6 Voir l’article de Scott McCarty dans ce numéro.
7 « Ceci », c’est-à-dire tout l’Évangile, un texte qui ne sert pas seulement à comptabiliser des miracles, mais surtout à fournir tout ce qui peut nourrir notre connaissance de Christ et à nous ouvrir les yeux sur notre état face à Dieu.
8 Sans aller aussi loin dans la haine, Pilate se réfugie dans une question hypocrite par laquelle il cherche à tenir à distance les affirmations de Christ : « Qu’est-ce que la vérité ? » (18.38a). Il ressemble aux agnostiques d’aujourd’hui.
9 « Et nous savons que son témoignage est vrai », ajoute le texte. À cause du « nous savons », certains voient dans cette partie de l’Évangile un ajout de la main d’un compagnon de Jean. Cette éventualité ne change rien au message de fond.
10 Nous laissons intentionnellement de côté le cas de Judas Iscariot.
11 Pour plus de détails, voir l’article de R. Pache dans ce numéro.

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Dossier : L'évangile de Jean
 

Pfenniger Claude-Alain
Claude-Alain Pfenniger, marié, père de trois (grands) enfants, est professeur de langues retraité. Il a exercé des fonctions pastorales en Suisse et a collaboré à la rédaction de diverses revues chrétiennes. Il est membre du comité de rédaction de Promesses depuis 1990.