Dieu parle-t-il à travers les calamités ? (Luc 13.1-5)
Près de 4 millions de morts1. Voilà ce que la Covid-19 a causé dans le monde de ses débuts à la date de rédaction de cet article.
Aujourd’hui, avec les médias, le web, les réseaux sociaux, les calamités nous sont rapportées à la minute près, ce qui est plutôt déprimant. Et quand ce n’est pas un virus meurtrier, c’est un tremblement de terre, un tsunami, un ouragan, une famine, une avalanche meurtrière, une mine qui s’effondre, des attaques terroristes, un déraillement de train, un avion qui s’écrase ou des massacres sanglants.
Mais quand une calamité frappe, quel est le message de Dieu ?
Les Juifs, eux, avaient leur interprétation des calamités. Ils se voyaient supérieurs à tout le monde parce qu’ils formaient le peuple de l’Alliance : ils étaient donc à leurs propres yeux les préférés de Dieu. C’est ainsi que Dieu les bénissait, les protégeait et les gardait des calamités. Et si quelqu’un subissait une calamité, c’est Dieu qui jugeait cette personne parce qu’elle était mauvaise.
Job a perdu tous ses biens, toute sa récolte, tous ses animaux, tous ses enfants, et ce, dans la même journée. Il perdra ensuite sa santé. Ses amis viennent lui expliquer pourquoi il subit pareils maux. Selon Éliphaz, l’innocent ne périt pas, tandis que ceux qui moissonnent les fruits, ce sont ceux qui labourent l’iniquité (Job 4.7-8). Si Job souffre, c’est donc qu’il a péché ! Avec un tel ami, on n’a pas besoin d’ennemi… Éliphaz ne fait que confirmer la pensée juive de l’époque : s’il t’arrive des calamités dans la vie, c’est simplement le jugement de Dieu qui tombe sur toi. Leur croyance restait la même au temps du N.T., notamment dans Jean 9.1-2 : Si cet homme était né aveugle, c’est que quelqu’un avait péché.
Mais que veulent dire ces événements ? Que veut dire une tour qui s’effondre et tue sans discrimination des chrétiens, des non chrétiens, des adultes, des enfants, des personnes immorales et morales ? Que veut dire un avion qui s’écrase et où tous meurent, sans égard à leur moralité relative, à leur spiritualité ou à leur connaissance de Dieu ? Dieu choisit-il certaines personnes en les mettant à un endroit précis juste pour toutes les tuer ?
Or nous connaissons tous des personnes méchantes et mauvaises qui se portent très bien. Elles sont en bonne santé, prospèrent, vivent de longues vies, et font tout ce qu’elles peuvent pour corrompre notre société. Mais nous connaissons également de bonnes personnes qui sont mortes dans des calamités terribles : accident de voiture, déraillement de train, maladie, ouragan. Tout comme le présent virus qui frappe n’importe qui, n’importe où sur la planète. Qu’est-ce que ça veut dire ?
La réponse de Jésus
Dans Luc 13.1-5, Jésus répond à la question. Au verset 1, quelques personnes lui racontent le récit d’une calamité. Ces gens lui rapportent l’histoire de ces Galiléens dont Pilate avait mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices.
Il est important de souligner que le sujet sous-jacent est le jugement. À la fin du chapitre 12, Jésus termine son message en parlant d’une personne coupable de quelque méfait, qui va devant le magistrat : mieux vaut pour elle régler son cas avec son accusateur avant d’arriver devant le juge. Sinon, le juge va mettre en évidence sa culpabilité, la remettre au gardien de prison pour qu’elle aille derrière les barreaux jusqu’à ce qu’elle ait payé le dernier sou.
Ainsi, Jésus enseigne qu’il vaut mieux régler son cas avec Dieu avant d’arriver au jugement car il sera alors trop tard et nous subirons la punition éternelle. Cela pique la curiosité des gens. En ayant donc à l’esprit le sujet du jugement, ils posent la question suivante : qu’en est-il de ces Galiléens dont Pilate a mêlé le sang avec celui de leurs sacrifices ? Est-ce le jugement de Dieu ?
Apparemment, Pilate avait envoyé ses soldats pour trouver quelques Galiléens et les exécuter alors qu’ils offraient des sacrifices. Il n’y avait qu’un seul endroit en Israël où l’on pouvait offrir un sacrifice, c’était au Temple. Et quand le texte dit que Pilate avait mêlé le sang des Galiléens avec celui de leurs sacrifices, ce fut certainement le cas littéralement : le sang des animaux sacrifiés avait été mêlé avec le sang de ceux qui venaient d’être exécutés par les soldats romains sous les ordres de Pilate.
Ainsi, au verset 2, Jésus anticipe leur interrogation et remet en question leur croyance conventionnelle en leur demandant : « Croyez-vous que ces Galiléens aient été de plus grands pécheurs que tous les autres Galiléens, parce qu’ils ont souffert de la sorte ? »
La question sous-jacente de ceux qui racontent cette histoire à Jésus était la suivante : « Comment est-il possible que ces Galiléens aient subi un tel sort de la part de Pilate ? Étaient-ils pires que n’importe qui d’autre en Galilée ? » C’est ce qu’ils pensaient. Que dit Jésus ? « Croyez-vous que ? » Le verbe grec parle de supposer. « Supposez-vous que ? »
Quel est le message de la calamité ?
Voici un principe à retenir : nous ne vivons pas parce que nous méritons de vivre. Nous vivons parce que, même si nous méritions de mourir, Dieu est miséricordieux. Nous savons que Dieu est juste et saint, que le salaire du péché, c’est la mort et que nous méritons la mort. L’âme qui pèche doit mourir. Mais si notre cœur continue à battre, c’est parce que Dieu est miséricordieux. C’est sa patience qui nous amène à la repentance.
À travers l’histoire de l’humanité, Dieu ponctue sa patience avec des événements qui rappellent que la mort guette, mais sans que nous sachions quand… Le message, c’est donc que tu ne sais pas quand tu vas mourir, mais tu vas mourir et tu ne peux le prédire, ni le planifier. Tu as besoin d’être prêt.
Ainsi, Jésus va répondre au verset 3 : « Non, je vous le dis. » Ces Galiléens n’étaient pas de plus grands pécheurs que tous les autres! Les Juifs de Jérusalem avaient tendance à penser que les Galiléens, victimes de la calamité du temple, leurs étaient inférieurs. Mais Jésus rapporte un événement qui est survenu dans leur propre ville, soit l’effondrement d’une tour qui causa plusieurs morts.
Il n’y avait aucune trace de péché dans la première histoire, et pas plus dans la deuxième. Rien n’indique que les personnes tuées faisaient quelque chose de mal quand la tour leur est tombée dessus. Tout comme rien n’indique que les Galiléens faisaient quelque chose de mal quand ils ont été tués.
Bref, ces 18 personnes étaient tout simplement là quand la tour leur est tombée dessus. Aujourd’hui, on dirait qu’elles étaient au mauvais endroit au mauvais moment. Jésus pose alors cette question au verset 4 : « Croyez-vous qu’elles aient été plus coupables que tous les autres habitants de Jérusalem ? » Et Jésus répond : « Non ». Le fait que tu sois vivant ne veut pas dire que tu es meilleur qu’ils ne le sont. Non. La calamité n’est pas le moyen que Dieu utilise pour cibler les personnes méchantes.
Les calamités ne manquent pas dans ce monde déchu. Les habitants de la planète sont aux prises depuis plus d’un an avec un virus meurtrier. Et si on reprenait la logique des Juifs, les gens victimes de la Covid-19 seraient morts parce qu’ils seraient plus coupables et plus pécheurs que les autres. La réponse du Seigneur serait la même aujourd’hui qu’au début du verset 3 et du verset 5 : « Non ». Les gens qui sont victimes de calamités ne meurent pas parce qu’ils sont de pires pécheurs que les autres.
Quel est donc le message de Dieu derrière les calamités ? Au fond, les calamités mettent en relief la véritable calamité qui guette tout être humain. « Mais si vous ne vous repentez, vous périrez tous également » (versets 3 et 5). La véritable calamité n’est pas d’avoir été tué dans le temple ou par une tour qui te soit tombée dessus. La vraie calamité, c’est que si tu ne te repens pas, quand la mort arrivera, tu périras. Et le Seigneur parle ici du jugement éternel.
La vraie calamité est donc de mourir et d’expérimenter le jugement de Dieu sans être en règle avec Dieu avant d’arriver au tribunal. La vraie calamité est de subir le jugement éternel de Dieu faute de repentance. Le problème n’est pas la façon dont les gens meurent, ni le moment, ni la cause de leur mort. Le problème, c’est de mourir sans se repentir !
Ce n’est pas parce que ton avion a atterri et que l’avion de quelqu’un d’autre s’est écrasé que tu es meilleur que quiconque. Ce n’est pas parce que tu as été épargné par la Covid-19 et ses effets mortels que tu es meilleur que les quelque 4 millions de victimes. Dieu montre simplement envers toi plus de miséricorde, plus de patience, te donnant plus d’occasions de te repentir.
Mais pour les Juifs, c’était une pilule trop dure à avaler. Se repentir ? Nous sommes les justes. Nous sommes les pieux. Nous sommes les spirituels. Nous sommes les élus. Nous sommes les bénis.
Il y a deux choses dans la repentance. Premièrement, elle implique de changer d’avis sur son péché. De reconnaître que si tu as enfreint une des lois de Dieu une seule fois, tu es coupable. Jacques 2.10 dit : « Car quiconque observe toute la loi, mais pèche contre un seul commandement, devient coupable de tous. »
Heureusement, tout le monde n’attrape pas la Covid-19 ! Et pour la plupart des personnes qui l’attrape, le virus n’est pas mortel. Ce n’est pas le cas du péché. Il est mortel physiquement et spirituellement pour tous. Romains 3.23 précise que tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu. Tous sont donc infectés et affectés. Et ce virus s’est répandu depuis Adam (Rom 5.12). Pour en être guéri, tu dois d’abord reconnaître ton état de perdition éternelle et ta culpabilité devant Dieu.
Deuxième élément nécessaire à la repentance : tu dois reconnaître Jésus-Christ comme le seul Sauveur. Actes 20.21 parle d’ailleurs de repentance envers Dieu et de foi en notre Seigneur Jésus-Christ. Il n’y a pas de salut sans repentance et, évidemment, il n’y a pas de salut sans la foi en Jésus-Christ. Les deux éléments sont nécessaires.
Conclusion
Le message que Dieu nous lance à travers la pandémie actuelle est le suivant : la mort est une réalité qui peut frapper n’importe quand. Règle ta situation avec Dieu avant qu’il ne soit trop tard. Comment ? En te repentant et en croyant en Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur, qui s’est chargé de tes péchés en mourant sur la croix. Et sa résurrection prouve que le sacrifice a satisfait Dieu le Père.