Editorial
Nous espérons, chers lecteurs, que vous apprécierez la nouvelle « robe » de votre journal. Sous une forme résolument actuelle, elle illustre le fait que la grâce et les promesses de Dieu sont destinées à être reçues par tous les hommes, en tous temps, et en tous lieux.
En filigrane, la couverture de votre revue dit aussi que l’histoire marche vers un terme glorieux pour ceux qui attendent la venue du Fils unique de Dieu, et qu’il convient de s’y préparer.
Le thème principal du présent numéro, à savoir 1’OEcuménisme, est le développement de notre dossier sur l’Unité (voir numéro 117; 1996/3). A l’heure où tant de voix (dont celle du Souverain Pontife) nous exhortent avec insistance à entrer en dialogue, il n’est sûrement pas superflu de s’arrêter sur le sujet.
Mais au fait, sommes-nous réellement équipés pour entamer un dialogue de cette envergure? Je ne crois pas être le seul à penser que, contrairement à la situation qui prévalut à l’époque de la Réforme, les tenants de la foi biblique sont très mal préparés à aborder un débat dont ils puissent éviter d’être les dupes. Cela pour deux raisons majeures:
-le discours des partisans déterminés de l’ocuménisme semble si humble et si conciliant qu’il en devient désarmant;
-les évangéliques fondamentalistes sont de plus en plus nombreux à ne plus très bien savoir ce qu’ils croient, à ne plus connaître avec précision les fondements bibliques de la doctrine chrétienne, et à se désintéresser de ce que prônent et propagent leurs interlocuteurs potentiels.
D’où, à court terme (et sauf réveil salutaire), une accélération et une multiplication d’alliances de toutes sortes sont célébrées dans l’enthousiasme d’une réconciliation tragiquement bâclée et déficiente .
Chers lecteurs, le Seigneur nous appelle à le suivre, à rester fidèles à l’Ecriture seule, à prêcher par nos actes et par nos paroles, bref à l’aimer, à l’honorer, à le recommander. Ne nous laissons pas obnubiler par le sacro-saint dialogue ocuménique.
Cherchons à vivre en paix avec tous les hommes (Héb 12.14,. Rom 12.18), soyons prêts à rendre compte de notre foi si besoin est (1 Pi 3.15), mais ne nous laissons pas entraîner à des fraternisations auxquelles le Seigneur ne nous convie pas. Nous avons pris la peine de décrire la nature et les conditions de la véritable unité (voir Promesses no 117): à chacun de nous maintenant de la favoriser avec toutes les ressources d’En haut (cf Eph 4.1-6).
Encore cette fable pour votre réflexion: un chasseur se trouvait face à un ours impressionnant. Il épaulait son fusil quand l’ours se mit à parler: je crois que nos points de vues sont très différents. Mais nous sommes tous deux raisonnables: discutons-en. » L ‘homme abaissa son arme et dit: « De quoi veux-tu donc que nous parlions? »
« Eh bien, grogna l’ours en s’approchant, dis-moi pourquoi cette agressivité à mon égard? »
« C’est bien simple, répliqua le chasseur, il me faut un manteau de fourrure! «
« Et moi, dit l’animal en souriant d’un air bonasse, j’ai besoin d’un déjeuner; je suis sûr que nous allons nous entendre tous les deux. »
Ils s’assirent donc pour tenter de conclure un accord. Un peu plus tard, l’ours se releva, et s’en alla tout seul. La conférence avait trouvé sa conclusion: l’ours avait obtenu son déjeuner et le chasseur était entré dans son manteau de fourrure.