Eloquence et soumission
Augustin – 4e et Se siècles | |
le chrétien | L’orateur, quand les choses qu’il traite sont justes, saintes et édifiantes (car il n’en doit pas dire d’autres), s’attachera à parler clairement et à se faire écouter avec plaisir et docilité; mais il doit aussi se bien persuader que, pour y réussir autant qu’il en est capable, il faut plus recourir à Dieu par la prière qu’aux talents de l’éloquence (facilité de s’exprimer, de parler). |
le suppliant | Alors, gémissant aux pieds du Seigneur pour lui-même et pour ceux qui l’entendent, il n’exercera le ministère de prédicateur qu’après avoir fait celui de suppliant (priant avec une insistance humble et soumise). |
la prière l’Esprit | L’heure de parler étant venue, avant de proférer une parole, qu’il élève à Dieu son âme assoiffée pour répandre ensuite ce qu’il a reçu, et faire part aux autres des biens dont il est rempli. Car, quoiqu’on puisse parler avec abondance et variété sur ce qui regarde la foi et la charité, quand on a étudié ces matières, qui peut savoir ce qui convient à 1’instant présent, mieux que CELUI qui sonde tous les coeurs ? Et qui peut faire que nous disions ce qu’il faut dire et comme il le faut, sinon CELUI entre les mains duquel sont toutes nos paroles, aussi bien que nous-mêmes ? |
l’étudiant | C’est pourquoi, quiconque veut savoir et veut instruire doit apprendre tout ce qui peut être enseigné, et tâcher d’acquérir le talent de l’enseignement autant qu’il est nécessaire à un ministre de l’église. |
la soumission à l’Esprit-Saint | Mais, au moment où il va parler, il doit se souvenir que rien ne convient mieux à un esprit – d’ailleurs bien disposé – que ce conseil du Sauveur : « Ne pensez ni à ce que vous devez dire, ni à la manière de l’exprimer. Cela vous sera donné dans le moment ce que vous aurez à dire ». |
Glanure