Témoignage
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Enfant abusé… vie brisée ?

Lors d’un camp chrétien en 1998, Dieu a choisi d’ouvrir mes yeux sur le désastre de ma vie. C’était la première fois que je me rendais compte de l’horrible réalité : un de mes amis avait abusé sexuellement de moi. Alors que je n’étais encore qu’un enfant, cette personne avait profité de mes désirs légitimes d’acceptation et d’amour pour abuser de moi-même, de mon corps, de mon esprit et de mon âme. Quant à moi, j’étais submergé de honte à l’idée ce qui s’était passé. Mais miraculeusement, Dieu me révélait sa grâce et son salut lors de ce séjour avec des chrétiens dignes de confiance. Le même jour, le 16 juillet 1998, je me suis résolument tourné vers Jésus-Christ. Je lui ai donné ma vie. Je voulais trouver paix et espoir en lui. J’avais 13 ans.

Débuts difficiles

Ce premier pas fut le début de ma nouvelle vie. Mon âme était en paix avec Dieu, mais tous les troubles et les problèmes n’avaient pas été enlevés pour autant. Chaque jour, je découvrais toujours plus profondément combien j’avais été détruit, sali et cassé. J’étais sujet aux doutes sur ma supposée culpabilité. Pour survivre, je me construisis une personnalité, une façade sobrement peinte, mais à l’intérieur j’étais moralement défait, incapable de me connaître clairement. Tout était désespérément sombre, rien ne pouvait m’encourager ou me rendre vraiment heureux. En fait, c’est pendant cette période de deux à trois ans que j’ai découvert la plupart des conséquences de l’abus dont j’avais été victime. Je pensais constamment qu’il n’y avait pas d’espoir pour moi. Ces troubles me poussèrent à des actes mauvais contre ma propre personne, actes que je regrette amèrement aujourd’hui. Je comprends maintenant que j’essayais d’en finir ainsi avec l’enfant qui souffrait au dedans de moi. Finalement, j’en vins à être déçu de Dieu ; je me demandais quel genre de Dieu il était, où était son aide, et pourquoi j’avais encore à endurer tant de souffrances.

Ma situation alla en se dégradant jusqu’à que je sente que je ne pouvais pas vivre ainsi plus longtemps. Je voulais m’en sortir, mais j’étais complètement bloqué par les difficultés, la honte et le désespoir. J’ai alors crié à Dieu, lui demandant de m’indiquer la « sortie de secours » du cauchemar de ma vie. Sa réponse fut rapide et claire : pardonne !

Pendant un moment, j’essayai de pardonner à mon agresseur. Je le voulais vraiment de tout mon cœur … mais en vain. D’où un découragement d’autant plus grand que je me sentais obligé de commencer par là.

À la découverte du pardon

Le Seigneur voulait que je réalise que je ne pouvais rien faire par moi-même, et que tout est en lui, seulement en lui. Alors je lui ai demandé de me donner sa force et son amour afin d’être capable de pardonner. Le miracle de la grâce, de l’amour et du pardon se produisit dans mon cœur par l’action de Dieu lorsque je compris un peu mieux combien Jésus avait payé pour me pardonner. S’il avait dû mourir sur la croix, c’était à cause de moi. Je réalisai qu’il m’avait pardonné le premier. Fort de cette conviction, j’eus le courage d’écrire une lettre de pardon à mon agresseur, lui assurant que grâce à Dieu, je lui avais pardonné. C’était le 30 novembre 2002.

Je ressentis une liberté que je n’avais jamais connue auparavant. Précédemment, j’étais incapable de considérer mon passé sans être rempli d’une haine aveuglante envers mon agresseur.

Désormais, j’étais capable de vivre la vraie vie que seul Dieu peut transmettre. Je pouvais être heureux et goûter aux joies profondes de mon Sauveur. Actuellement, j’aime la vie et je veux marcher dans les sentiers que Dieu a préparés pour moi. Même si ce n’est pas le chemin le plus facile, c’est la seule vie qui vaille la peine. J’ai trouvé ma vraie identité.

Je ne comprendrai peut-être jamais pourquoi les premières années de ma vie se sont déroulées comme je les ai relatées, et leur cicatrice restera probablement toujours sensible, mais je connais maintenant Dieu mon Père… qui est aussi le maître de l’univers, Dieu tout puissant.

Baptême et témoignage public

Le 30 août 2003, toutes mes connaissances furent invitées à mon baptême. J’invitai également mon ancien agresseur, mais ce dernier ne vint pas. Pour la première fois, Dieu me donna la force de témoigner devant tous de ce qu’il avait fait pour moi.

Maintenant, quand je regarde mon passé, je discerne un peu la main de Dieu conduisant les circonstances pour me sauver et me restaurer. Je dis « un peu », car je suis sûr que Dieu a fait beaucoup plus que ce que je peux imaginer. Entre autres interventions, c’est lui qui a placé les bonnes personnes aux bons endroits pour m’aider.

Si je n’avais pas permis à Dieu de prendre ma main le jour où je me suis converti, je ne sais pas où je serais aujourd’hui… Si mon misérable passé m’était revenu à la mémoire un autre jour, autre part, sans personne pour m’aider, j’aurais été consumé par la honte et je ne pense pas que je serais en vie aujourd’hui. Magnifiquement, Dieu m’a empoigné juste avant que je tombe définitivement. Il a toujours été là pour moi dans sa fidélité pour me protéger et me conduire.

En chemin…

Beaucoup de choses doivent encore être réparées dans ma vie, et le chantier est vaste. Toutefois, je sais que Dieu achèvera ce qu’il a commencé. Ma destinée éternelle est assurée. Je le répète, je n’ai rien fait pour mériter quoi que ce soit. Le Seigneur est à la source de toute ma vie. Je ne peux que le remercier et le louer pour chacune de ses initiatives en ma faveur. Je souhaite que tous les lecteurs, quel que soit leur passé, puissent rendre le même témoignage.

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