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Equilibre spirituel

par R. H. Guignard
adapté de «Christian Sanity» du Dr A. T. Scofield – Editions Oliphants.

ENFANCE ET JEUNESSE CHRETIENNE

A la fin de sa carrière, Moïse répétait à Israël: « Tu aimeras l’Eternel, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, et de toute ta force. Les commandements que je te prescris aujourd’hui seront gravés dans ton coeur. Tu les inculqueras à tes enfants, tu en parleras. ..» (Deut. 6, 5-7). Les problèmes de l’éducation de la jeunesse sont en relation étroite avec l’enseignement du christianisme. La première enfance est, sans nul doute, une période de vie équilibrée, alors que l’adolescence est un temps de trouble et d’instabilité. L’assurance tranquille qui se voit dans les yeux du petit enfant déroute l’irréfléchi et rappelle le tendre reproche que voit tel homme, à l’occasion de certaines folies, dans les yeux de son caniche! Le bébé montre son équilibre, et sans doute aussi sa haute origine, par son sens inné de la justice. Il veut avoir ce qui est juste pour lui, pour sa part. Il est, âgé d’une année, un arbitre calme et serein de ce qui est juste et faux. Son sens lucide d’amour et de justice sont sûrement un reflet de l’amour et de la lumière, les traits du caractère divin révélés en nous.

LE BEBE NORMAL

est parfaitement équilibré: aucun non-sens, aucun jeu avec la vérité, tout est considéré dans la lumière de la pure raison. Toute nouveauté soumise à l’enfant est jugée, examinée, palpée avant de parvenir, avec l’aide de ses sens, à une appréciation. Le processus est impressif par son calme. Mais, peu à peu, le bébé grandit, devient un enfant; il est de plus en plus terrestre et de moins en moins céleste et, par-dessus tout, moins sereinement équilibré. Ce passage de la nature encore saine de l’enfant à l’environnement terrestre, à la société qui l’entoure, se remarque jusqu’au moment où ce jeune être débouche comme élève à l’école, un produit de la chair, un galopin à façonner et à modeler!

GARÇONS ET FILLETTES

en âge de scolarité semblent déséquilibrés, en comparaison avec le calme imperturbable de la première enfance, mais ils sont terriblement sains dans leurs relations avec les grandes personnes. L’équilibre, la simplicité, la pureté de l’enfance effraient parfois l’adulte surpris en faute. Les hommes de mauvaise conduite ne sont pas à l’aise avec les enfants, parce que ceux-ci les transpercent: ils devinent qui ils ont devant les yeux. Plus tard apparaissent les troubles de la puberté, alors que le problème du sexe, encore incompris, se lève à l’horizon, La saine raison a disparu. Tout l’être se développe si rapidement qu’un état de déséquilibre s’installe, et toutes sortes de caprices, d’idées folâtres, de châteaux en Espagne fleurissent! De nouvelles conceptions, des étranges théories prennent racine et se développent. Tout cela est de grande importance en vue d’étudier le développement du christianisme parmi la jeunesse, car les expériences de cette période sont capitales pour l’adolescent et ne peuvent être surestimées.
Si les cinq termes que nous avons décrits dans un article précédent – équilibre, saine raison, sobriété, maîtrise de soi et esprit sain – sont enracinés dans le caractère de l’enfant à cet âge, il n’y a pas beaucoup à craindre pour son avenir spirituel. Mais si cette période critique est manquée, il peut en résulter une instabilité pour toute la vie. L’adolescence est l’heure par excellence où ces vertus peuvent être acquises. Il n’y a pas de doute: la présente instabilité du caractère du chrétien moyen ne serait pas si apparente si l’enfant avait été entraîné et enseigné de cette façon.

LES CAS DE CONVERSION

rapides se rencontrent souvent parmi la jeunesse. Que des contre-façons se présentent est exact. Il est aussi vrai que des chrétiens fort connus n’ont jamais fait l’expérience d’une telle crise. Pour quelques personnes, lesquelles n’admettent pas le côté spirituel de ce processus, toute conversion semble incompatible avec un bon équilibre. Sans doute, il ne s’agit point d’un cours normal des choses, lorsque, subitement, les idées et les points de vue changent et sont transformés. Ce n’est que si l’on admet le fait de la nouvelle naissance par l’Esprit Saint (et que cet Esprit n’est pas une fraction de notre esprit, mais qu’il est divin et tout-puissant) que nous pouvons raisonnablement saisir qu’il puisse être annoncé à l’âme humaine: «Que la lumière soit!» Et cela arrive! Eliminez le fait de Dieu, et une bonne part du christianisme est à considérer comme mal équilibrée. Quant à nous, nous pouvons dire qu’une conversion survenant pendant l’adolescence n’est pas un manque d’équilibre mental. Bien entendu, il n’est pas question de prétendre que toute la doctrine chrétienne est enseignée ou révélée à l’homme en un clin d’reil. Nous parlons du point de départ, de l’entrée dans la vie spirituelle. D’après l’expérience générale, les conversions se produisent, en moyenne, vers

L’AGE DE 15-16 ANS,

c’est-à-dire à un moment où l’homme est très sensible à l’enseignement religieux. L ‘ i n f l u e n c e d e l a f a m i l l e est prépondérante, puis vient celle d e s a m i s et ensuite celle d e l ‘ é g I i s e .Dans les familles chrétiennes, les enfants doivent être instruits, dès leurs plus jeunes années, des faits et des promesses de la Parole de Dieu.
A v a n t q u e l ‘ e n f a n t a i l l e à 1 ‘ é c o 1 e , il est nécessaire qu’il soit au courant de tous les récits de l’Ancien et du Nouveau Testament. La simple présentation du Christ comme Sauveur, Berger et Ami amène à des résultats exceptionnels et n’a jamais de mauvaise influence. C ‘e s t l e d e v o i r d e l a m è r e d e f a m i l l e .Celle-ci s’apercevra bientôt que son enfant a un goût tout spécial pour les choses d’En-Haut.

DOUTES ET LUTTES

Cependant, l’adolescence est aussi, pour le nouveau-né chrétien, une période de doutes et parfois de détresse. La source la plus commune, pour les hommes, réside dans les livres qu’ils lisent, les écoles qu’ils fréquentent. Ils mettent en doute l’inspiration de la Bible, les doctrines et les croyances les plus orthodoxes. Pendant cette période, et à titre de compensation, ils croient remplacer leur foi par une conduite morale, des bonnes oeuvres de toute sorte. Pour d’autres, une période d’insécurité, de manque de paix et de joie peut intervenir pour des causes diverses: introspection, méditations anxieuses peu raisonnées, craintes sans motifs valables, peur de punition éternelle par manque de sainteté ou de sincérité, sens aigu du péché, etc. En revanche, cette période peut être le point de départ d’une vie utile en Christ. Ensuite de nombreuses observations, les jeunes engagés d’une manière quelconque dans l’oeuvre religieuse, souffrent moins de ces soubresauts psychiques. Le travail est donc un excellent antidote lors de ces moments difficiles.
Plus émotives, les jeunes filles souffrent aussi. Le doute s’insinue parfois spontanément, mais l’existence du Dieu révélé dans la Bible, d’un Père qui prend soin d’elles, leur semble douteuse. D’un manière générale, il y a moins de rechutes que parmi les jeunes hommes. Le doute, parmi le sexe faible, est «émotionnel» tandis qu’il est lié à la raison et à la capacité de compréhension chez l’homme. Pour les uns et pour les autres, les influences extérieures sont très actives pour le bien comme pour le mal. Combien est-il important que ces influences soient spirituelles et saines: avec soin et délicatesse, aider l’être humain à passer à travers cette période troublée pour qu’il trouve stabilité et harmonie.

LES CONNAISSANCE BIBLIQUES

acquises pendant la jeunesse ont un effet bienfaisant sur le caractère et la conduite du chrétien. On y découvre un esprit d’humilité et de révérence qui est à l’opposé de la propre estime (et parfois de l’orgueil) de celui qui n’a éprouvé qu’une émotion religieuse en place d’une vraie conversion. «Le fruit que porte l’Esprit, c’est l’amour, joie, paix, patience, bienveillance, bonté, fidélité, douceur, maîtrise de soi; il n’y a pas de loi qui soit contraire à cela!» (Gal. 5, 22).



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