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Equilibre spirituel et christianisme

Adapté par R. H. Guignard de «Christian Sanity» du Dr. A. T. Scofield
Editions Oliphants.

Les hommes, sans nul doute, sont en mesure de juger des affaires des hommes. L’humanité civilisée (pour ne parler que de celle-là) a adopté un standard d’équilibre mental assez sobre et rationnel. Un contraste avec l’état d’ébriété ou de folie peut être facilement discerné. Il est plus difficile de juger de cet état d’équilibre ou de manque d’équilibre lorsqu’un motif supérieur domine la vie de l’intéressé: une vie chrétienne vécue. Une vie spirituelle élevée existe certainement, vie à laquelle tous les hommes n’atteignent pas. Ceux qui y sont parvenus sont, dans le langage de l’Ecriture, «nés de nouveau» et l’heure, ou l’époque de ce changement s’appelle «conversion». Ces éveillés à l’esprit sont aussi appelés «enfants de Dieu» (1 Jean 1, 12), naissance basée sur le fait d’avoir reçu (ou accueilli) Christ dans leur coeur. Ils sont aussi habités par le Saint-Esprit de Dieu (Rom. 8, 10-11 ). Pour quelques-uns, il est dit encore que c’est l’heure où l’intéressé a trouvé sa véritable maturité (son statut) d’homme «complet».
D’après la Bible encore, ce réveil, cette découverte de l’état de péché de l’homme et de la nécessité de la grâce divine, du pardon d’En-haut, est la porte d’entrée à une vie nouvelle, par l’action de l’Esprit-Saint et de la Parole de Dieu. Cette mention de la nouvelle naissance nous montre l’être humain accédant à une existence spirituelle nouvelle et supérieure, dans laquelle l’esprit de l’homme est en contact avec Dieu, dans une relation d’enfant avec son père. Sans cette vie spirituelle, l’homme ne peut comprendre ce que la Parole désigne sous le titre de «Royaume de Dieu».

Quel air respirez-vous?

Un exemple dans le monde animal nous aidera. Le poisson meurt lorsqu’on le sort de l’eau. Le crapaud est à l’aise dans l’eau comme dans l’air. Le parallèle n’est pas parfait, mais peut suffire; il nous représente la différence entre l’homme psychique ou naturel et l’homme spirituel. Le premier est parfaitement adapté à son milieu et aux conditions matérielles qui l’entourent – pour lui les choses d’En-haut sont un problème. Il peut être un homme aimable, bon, bienveillant, désireux d’améliorer les conditions de vie de ses semblables, un homme de bien, en un mot. Mais, ce n’est pas un homme spirituel!
Supposons maintenant qu’un souffle de l’Esprit divin l’éveille à une vie supérieure – dans le langage de l’Ecriture, il sera, comme nous l’avons vu plus haut, «né de nouveau», avec le résultat qu’il possède la vie en Christ. Alors, et alors seulement, il peut respirer l’air spirituel qui, auparavant, était pour lui poison. ..
Il peut vivre dans un milieu chrétien, dans une société qu’il aurait fuie auparavant. Il peut respirer l’air pur du ciel, alors que dans l’état précédent, il n’aurait pu y rester un moment. Etre né de nouveau n’est ainsi pas une condition arbitraire, c’est une condition absolue, mais c’est aussi la base de nouvelles possibilités.

Dans les sphères spirituelles

Cela étant saisi, il apparaît bien que nombre de règles adaptées à la vie strictement matérielle ne sont plus applicables dans le domaine spirituel. Cependant, le chrétien n’a aucune raison d’abandonner son sens commun, soit la faculté de juger sainement. Au contraire, l’apôtre Paul (1 Cor. 14, 40) recommande (il s’agit d’une rencontre de l’église) «que tout se fasse avec bienséance et avec ordre». Cette injonction est soulignée et peut être comprise et approuvée par tous. Rappelons- nous que, dans le domaine chrétien, il n’y a rien de contraire à la raison, mais il y a des points qui dépassent la raison «naturelle» de l’homme.
Il est ainsi clair que le jugement de l’homme «naturel» ne peut être accepté dans les sphères spirituelles. Par contre, le chrétien, illuminé par sa compréhension nouvelle et ses facultés spirituelles peut saisir ce qui se passe dans un domaine comme dans l’autre. Un juge s’exprimait ainsi: «Ce n’est pas dans les débordements de l’enthousiasme que l’on peut discerner les idées bien balancées, raisonnées et contrôlées. Les conclusions bien soupesées ne se rencontrent pas dans les ferveurs du fanatisme. Il n’est point raisonnable, à ce moment-là, de formuler un jugement. En revanche, il y a sûrement des limites au delà desquelles le comportement humain est irraisonnable ou extravagant. Les expériences courantes de la vie donnent une idée de ces limites, en vue de la formation d’un sain jugement, cela dans la plupart des cas. Mais en tirer la ligne exacte (si limite il y a) ne semble pas possible; cependant, pouvoir affirmer que certains cas dépassent la mesure est dans le domaine du possible.»
En face des opinions diverses à ce sujet, nous avons un guide, la Parole de Dieu. Le chrétien doit être caractérisé par ces qualités: sobriété, amabilité, équilibre; il doit savoir se dominer, se contrôler, se maîtriser. N’allons pas admettre que tout ce qui ne nous s e m b l e pas en accord avec ces qualités est hors de sens. Apprécions les faits avec prudence, bien que les limites d’un bon sens commun soient plus étroites dans l’enseignement biblique que dans les usages du monde. Cela est normal, car le standard de vie chrétienne est nécessairement supérieur .
Peu, parmi les hommes, sont parfaitement sains. Il en est de même parmi les chrétiens. Celui qui fait montre de l’une des qualités ci-dessus décrites est déjà sur le bon chemin. Comment avancer dans cette direction? S e t e n i r p r è s d e D i e u ! «Celui qui habite dans la demeure du Très-Haut, repose à l’ombre du Tout-Puissant!» Notre Seigneur a pu supporter les contradictions des pécheurs contre lui-même, l’incompréhension et le manque de foi de sa propre famille, dans la mesure de sa communion parfaite avec le Père. Dieu doit être plus près de moi, plus près que n’importe qui. Il d o i t ê t r e e n t r e l e s p e r s o n n e s e t m o i. Non qu’elles dussent être considérées comme des ennemis, mais simplement ceci: Dieu doit être plus près. Il y a chrétiens et chrétiens, mais il n’y a qu’un seul Dieu. Il est m o n Père céleste et je puis avoir confiance en LUI. Quant aux chrétiens, je ne puis avoir en eux une confiance absolue; beaucoup parmi eux ne sont pas équilibrés et il existe des esprits errants de toutes sortes. Avec Dieu seul je suis en sûreté. De plus, en sa communion, je puis aimer chacun, et bientôt discerner celui qui est sobre, sain et qui aime le Père, car «la connaissance de Dieu donne la sagesse». Ainsi, celui qui se trouverait fort embarrassé de décider de la sagesse de certaines pratiques peut conclure avec intelligence, s’ i l v i t o ù le C h r i s t a v é c u .L’opération de l’Esprit de Dieu dans le coeur humain est favorable à un développement harmonieux de l’intelligence, de l’équilibre moral et spirituel – résultat de cette sagesse divine.
Revenons à une pensée à laquelle nous avons déjà fait allusion: deux personnes peuvent ne pas être d’accord pour admettre une limite entre l’expérience religieuse normale et celle qui ne l’est pas. Dans le même ordre d’idées, les sentiments et les actes des phases les plus élevées de la vie chrétienne semblent anormaux, non seulement aux hommes de ce monde, mais aussi au chrétien moyen.
Dieu répand son Esprit, accorde des visions à la jeunesse: regards sur l’avenir; des songes au vieillard: regards sur le passé, déclarant les gloires du Tout-Puissant. Tenons compte de ce qui, parfois, nous dépasse, nous souvenant que le Christianisme doit être vivant, sinon il n’est rien. Il doit être un feu, sinon il n’est que cendres!

Nous joignons l’étude d’un second mot, e g k r a t e i a, dont la signification est semblable à celle que nous avons vue il y a quelques mois. Il nous parle de tempérance, de sobriété, mais, à un autre point de vue, de m a î t r i s e d e s o i- m ê m e .A c t e s 24 , 25 : «Mais comme Paul parlait de la justice, de la t e m p é r a n c e et du jugement à venir, Félix, effrayé, lui dit: pour le moment, retire-toi». Ce verset peut être comparé avec Tite 2, 12 et ses trois sujets: personnel, relatif et divin. Dans les Actes, Paul parle du contrôle de soi-même, de justice pour le voisin et pour le prochain, et de jugement à venir devant Dieu. Il est remarquable de constater que, de toutes les qualités de caractère et de la conduite de l’être humain, Paul n’en cite qu’une, la tempérance, prise dans le sens de modération ou de contrôle de soi.
Dans 1 Cor. 7, 9, le mot utilisé concerne la maîtrise du corps.

1 Cor. 9,25: «Tous ceux qui prennent part aux luttes (dans le stade) s’imposent t o u t e s s o r t e s d’a b s t i n e n c e s » .Il en est de même dans la course chrétienne; celui qui désire gagner la couronne de vie s’impose une vie saine et bien ordonnée.

Galates 5 ,22, 23 : « Mais le fruit que porte l’Esprit, c’est l’amour, la joie, la bonté, la paix, la patience, la bienveillance, la fidélité, la douceur, la maîtrise de soi» .Cette dernière mention dépeint un fruit de l’Esprit et sans cette fraction du fruit, le chrétien serait incomplet et son témoignage n’apporterait que peu de gloire à Dieu.

Tite 1,8 : T e m p é r a n t . Cette vertu est jointe aux qualités mentionnées dans ce verset.

2 Pi. 1, 5- 6 : «Joindre à la foi la vertu, à la vertu la science, à la science l a t e m p é r a n c e , à la tempérance la patience (endurance), à la patience la piété, à la piété l’amour fraternel, et à l’amour fraternel la charité». Voilà la fameuse addition que nous propose Pierre, si difficile à mettre en pratique! Un des points les plus importants est cette m a Î t r i s e d e s o i -m ê m e , ce contrôle personnel qui conduit à la patience mise en action, et même à l’endurance, dans je combat de la foi.



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