Dossier: La Bible, repère pour la famille - Edito
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Familles, où êtes-vous?

Supposons que Lemuel Gulliver1 tienne à compléter sa connaissance du monde. Il traverse les siècles… et le voilà qui aborde aux rives de notre opulent Occident.

Après un premier choc culturel, il découvre que certaines pratiques n’ont pas disparu : les hommes et les femmes se sentent toujours poussés à se plaire, à nouer des relations, à conclure des sortes d’alliances. On célèbre encore des mariages, les plus courageux fondent des familles.

Il veut y voir plus clair : « Qu’est ce qu’un mariage ? Qu’est-ce qu’une famille ? »

Son enquête l’amène vers quelques indigènes: certains semblent satisfaits de leur mariage, d’une jolie petite famille, et d’un bonheur qu’ils espèrent durable. D’autres lui confessent qu’ils ne croient ni au mariage, ni à la famille, car ce genre d’engagements serait source de tensions, de frustrations et même de névroses. Qui croire ?

Sentant naître son désarroi, Gulliver constate que la production de nouveaux spécimens humains ne jouit pas d’une pleine considération. Bien que de vertigineuses inventions soient mises en œuvre pour fabriquer des poupons à tout prix, et pour soigner les plus mal portants, d’autres procédés très efficaces sont appliqués pour en détruire des millions avant leur naissance. Le tout « légalement », le rassure-t-on.

Par ailleurs, les bébés autorisés à vivre et à parvenir à maturité ne savent pas tous d’où ils viennent, parce que leurs « parents » ne sont pas forcément les mêmes qu’au jour de leur naissance. De surcroît, ces rescapés devenus grands ignorent où ils vont, parce que leurs gardiens ne le leur ont jamais révélé. Logiquement, parents et enfants se sentent de moins en moins responsables de qui que ce soit, dans ce « nouveau monde » sans frontières.

Gulliver est donc perplexe. D’un côté, il est impressionné par l’infinie variété d’associations, de partenariats, d’ententes non contraignantes et provisoires que sont devenus mariages et familles – presque un parfum de liberté ! D’un autre côté, il s’étonne qu’une telle liberté puisse engendrer autant de déceptions, de déchirements, de dérives psychiques et morales.

Il en déduit fort naturellement que ses hôtes ont oublié ce qu’est un vrai mariage, ce que vaut une famille, et ce à quoi riment les enfants. Et comme les meilleurs spécialistes du comportement humain (qu’on salue des titres d’anthropologues, de psychanalystes, de sociologues ou d’historiens) ne sont pas d’accord entre eux sur ces questions, Gulliver, qui n’a pas tout à fait exclu que ce monde ait eu un Créateur, cherche à apprendre s’il existe quelque trace du plan divin pour ses créatures, et quelques éclaircissements au sujet des très flagrants dysfonctionnements qui agitent son entourage.

Il a bien voulu inclure la lecture de ce journal dans son programme, car les auteurs de ses articles se sont posé les mêmes questions que lui2.

1. Ses premiers voyages sont recensés dans Les voyages de Gulliver de J. Swift dont le texte original parut en 1726 dans « Gulliver’s Travels »
2. Nous recommandons également à Gulliver la lecture du no 220 de La Revue réformée (mars 2002, Aix-en-Provence), tout entier centré sur la question : « Les bouleversements de la famille : agonie ou mutation ? »

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Dossier : La Bible, repère pour la famille


Pfenniger Claude-Alain
Claude-Alain Pfenniger, marié, père de trois (grands) enfants, est professeur de langues retraité. Il a exercé des fonctions pastorales en Suisse et a collaboré à la rédaction de diverses revues chrétiennes. Il est membre du comité de rédaction de Promesses depuis 1990.