Etude biblique
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Fondement d’une vie chrétienne normale

Romains 12: 1, 2.
12 : 1 « Je vous exhorte donc, frères… » Le verbe grec est parakléo, employé aussi en Mt. 2: 18, 5: 4 et Il Cor. 1 : 4 et 6. On y reconnaît le mot « paraclet » que l’on traduit avec raison « consolateur ». Il a donc un sens plus riche qu’en français. La doctrine sur laquelle l’apôtre s’est longuement étendu est la source d’une exhortation qui est à la fois mise en demeure et consolation. « par les compassions de Dieu… » Toutes les raisons que nous avons de rendre grâces sont autant de raisons de nous engager. Nous serons d’autant moins négligents dans l’adoration que nos regards seront plus fréquemment tournés vers la croix, preuve suprême de la compassion divine. « à offrir… » Reprenant ici le verbe employé au ch. 6 (v. 13 et 19 = livrer) , Paul dit maintenant ce que signifie pratiquement ce qu’il entendait par là. « vos corps… » Ce corps qui n’est pas pour l’impudicité, mais pour le Seigneur (I Co. 6 : 13-15) représente sans doute ici l’ensemble de notre personne dont il est la manifestation la plus tangible. Dieu veut en faire l’habitation, le temple du Saint-Esprit (I Co. 6: 19, 20). Le livrer, c’est l’abandonner à Dieu, reconnaissant qu’il ne nous appartient plus. « comme un sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu… » …Vivant… en ce que le croyant, s’il est mort avec Christ, vit en Lui d’une vie de résurrection. Mais sans doute, Paul, ici et par la suite, établit-il une opposition entre cet abandon de l’être entier à Dieu et les sacrifices d’animaux, victimes mortes offertes dans le temple. « ce qui sera de votre part un culte raisonnable… » …ou logique. C’est l’adoration qui convient à une créature rationnelle, l’adoration en esprit et en vérité qui n’a pas grand chose à emprunter aux rites extérieurs. Il n’y a rien d’irrationnel dans la foi; rien n’y est contraire à la raison, à condition que celle-ci ait été éclairée. Se livrer à Dieu ne doit être ni fanatisme, ni enthousiasme mystique, mais décision logique de la raison, raisonnable et non déraisonnée. Qu’y a-t-il de plus raisonnable que de se livrer entièrement à Celui qui par amour s’est d’abord livré lui-même pour nous ? 12 : 2 « Ne vous conformez pas au siècle présent… » Le siècle (littéralement « l’âge ») présent, c’est celui dont Satan est le Dieu (II Co. 4 : 4) et que Paul appelle « mauvais » en Gal 1 : 4. « mais soyez transformés… » Nul chrétien soucieux de ressembler au monde ne doit espérer changer celui-ci par son témoignage, mais il est vrai que seul l’Esprit-Saint peut rendre le croyant capable de résister à l’influence de plus en plus enveloppante du monde moderne. A condition toutefois que soit reconnue la nécessité de la sainteté, c’est-à-dire de la mise à part. Le chrétien doit être différent des « gens du monde », non seulement quant à ses pensées ou à ses convictions, mais jusque dans son apparence extérieure. Ce n’est pas par hasard en effet que l’apôtre emploie deux verbes différents qui se complètent sur ce point: ne pas se conformer, être transformé. Le premier a pour racine « schêma » qui implique principalement en grec une ressemblance extérieure; le second vient de « morphé » qui parle de transformation profonde. fondamentale de l’être. Ce dernier verbe est littéralement « métamorphoser », et a été rendu « transfigurer » en Mt. 17 : 2 ; Mc. 9 : 2 (voir Il Co. 3 : 18).
Cette transformation n’est pas le résultat d’un effort persévérant de l’individu en quête de progrès moral, mais le résultat de l’action divine; « soyez transformés »est un passif, l’agent est extérieur, mais ne peut agir pour la renouveler que sur une intelligence qui s’abandonne entièrement à cette action. Alors la transformation est aussi radicale que celle qui, d’une chenille rampante, fait un papillon resplendissant. « …afin que vous discerniez quelle est la volonté de Dieu, ce qui est bon, agréable et parfait… » Le verbe « discerner » signifie plus exactement « établir la certitude d’une chose, déterminer, connaître sans l’ombre d’un doute, d’une manière absolue ». Comment connaître ainsi la volonté de Dieu ? Ce qui précède en trace clairement la condition. Bien des personnes affirment la chercher honnêtement et n’être pas à même de la reconnaître. Si tel est notre cas, il faut d’abord nous demander si nous nous sommes réellement abandonnés à Dieu, si nous lui avons livré notre intelligence aussi bien que nos membres. C’est le seul culte logique.
Si notre culte n’est pas raisonnable, il ne peut être agréable à Dieu, et sa volonté pareillement ne peut nous paraître agréable. Il se peut que nous soyons même incapables de la discerner.
Extrait du livre « La Justice qui fait vivre ». Editions Impr. Nouvelle, E. G. Chave, Neuchâtel, Suisse.
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