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Harmonie ou désaccord

Les appels de Jean-Baptiste, les avertissements de Jésus-Christ, complétés par les témoignages des apôtres et des septante disciples (Mt. 10, Luc 9 et 10) avaient retenti et secoué une grande partie du peuple d’Israël. Les chefs, comme les gens du peuple, avaient été contraints de considérer les exigences de ce nouveau prophète. Certainement, il avait parlé avec autorité. La conscience et la volonté de chacun avaient été éveillées et mises en demeure d’obéir, de se plier! Cet effort d’amener la nation à une conception rafraîchie, renouvelée de la volonté du Créateur, d’être connu parmi tous les hommes s’était poursuivi, à partir de l’emprisonnement de Jean-Baptiste, pendant une année et demie environ.

Que leur était-il demandé ? 1. D’abandonner tout genre de péché,
2. de ne plus se considérer comme centre du monde,
3. de détrôner le moi égoïste comme but de la vie,
4. de fixer son attention sur les valeurs qui demeurent,
5. de considérer l’avenir plutôt que le présent.

Souvent, Jésus invita chacun à porter sa croix. Les pensées exprimées ci-dessus ne donneraient-elles pas une idée de ce qu’il entendait et proposait ? Avaient-ils tous compris ? Mais comme les implications, c’est-à-dire les exigences formulées et répétées pendant ces quelques mois, secouaient leur tranquillité, leur quiétude et… leur conscience, la popularité du nouveau prophète diminua rapidement; les foules devinrent moins nombreuses. Un certain ressentiment se fit remarquer, peu à peu une opposition s’éleva, de plus en plus violente, surtout de la part des chefs religieux.

Ainsi se vérifia le fait que des signes miraculeux, des guérisons, ou autres bonnes oeuvres notables ne suffisaient pas, moralement parlant, à amener l’homme à changer de coeur, comme le dit la Parole. Même l’homme intéressé aux valeurs éternelles, le religieux de nature ou d’éducation n’y prenaient garde. « Malgré tant de miracles qu’il avait fait en leur présence, ils ne croyaient pas en lui » (Jn 12 : 37). Christ, pourtant, n’avait fait que reprendre l’enseignement des prophètes, de la Parole de Dieu, le renforçant, l’actualisant, le précisant. Il ne s’agissait nullement de nouvelles oeuvres – c’est tout ce qu’ils avaient compris, ce qu’ils en avaient déduit: « Que devons-nous faire pour accomplir les oeuvres de Dieu ? » (Jn 6 : 28 ; Ac. 2 : 37). En effet, il s’agissait de créer un coeur nouveau, un homme nouveau pour accomplir l’oeuvre de Dieu. Jésus l’avait dit explicitement à Nicodème : « En vérité, je te le dis, si un homme ne naît de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu » (Jn 3 : 3).

Les masses du peuple, aveuglées et égarées, mais satisfaites par les cérémonies du culte, n’étaient pas prêtes pour une expérience nouvelle et renversante, incluant des changements si considérables dans la vie de chaque jour !

Les chefs firent courir des faux-bruits, des calomnies sur ces prophètes si exigeants: Jean-Baptiste aurait été dominé par des démons ; Jésus mangeait avec des gens fort peu recommandables, des pécheurs: il n’est point un exemple pour nous! (Mt. 11 : 18, 19).

C’est vers cette époque, alors que se développait cette situation, cette opposition, que Jésus enseigna une parabole, celle des « enfants qui font de la musique sur la place du marché ». « A qui comparerai-je cette génération ? Elle ressemble à des enfants assis dans les places publiques, et qui, s’adressant à d’autres enfants, disent: Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé; nous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés (Mt. 11 : 16-17). Les uns jouent une mélodie; les autres n’en saisissent pas le rythme; ou bien ils n’écoutent pas. Les flûtistes changent alors de symphonie; ils jouent un air triste, une complainte, une lamentation; ils accompagnent les pleureuses comme lors d’un décès – mais personne ne montre de tristesse, d’humiliation ou de repentir- « ils » n’ont aucun besoin, « ils » sont simplement passifs. C’est le cas de beaucoup en notre époque qui sont pris en charge par l’Etat de la naissance à la mort; l’intelligence est engourdie; ils ne sont plus éveillés aux réalités spirituelles… et éternelles.

Il est terrible d’en arriver à cet état. Ainsi en était-il en Israël à ce moment-là. Quand l’homme a du pain et des jeux, des sports, quand l’Etat, ou le parti, lui dit ce qu’il faut faire (ou ne pas faire), alors, même aux sons de fanfares scintillantes, il reste insensible aux dissonnances qui sont supposées l’éveiller. Il ne réagit plus !

L’attrait que peut représenter une vie heureuse aux lendemains du tombeau n’éveille plus d’échos dans leurs âmes. Même leurs corps sont satisfaits. Quoi de plus ?

Que le Seigneur, le Maître de toute éternité, le Créateur de l’homme veuille encore oindre d’Esprit-Saint et de puissance des prédicateurs qui prêchent l’heureuse nouvelle du salut – sans fard et sans artifice.

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