Dossier: Galates
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

Introduction aux Galates

L’auteur de la lettre

Saul, originaire de Tarse, issu de la tribu de Benjamin, était au départ un pharisien1 zélé pour la loi, mais ennemi de Jésus-Christ et persécuteur des chrétiens. Ayant la double nationalité, juive et romaine, il était probablement membre du sanhédrin2 (Actes 26.10) et son père était un pharisien strict (Actes 23.6). Versé dans la religion et la culture juives, brillamment doué, membre d’une famille distinguée, le jeune pharisien bouillant était préparé à remplir de hautes fonctions au sein de son peuple.

Sur le chemin de Damas, Jésus lui-même du haut du ciel l’a interpellé et arrêté, pour faire de lui un serviteur de l’Évangile. Devenu Paul, apôtre, il a été envoyé par Christ pour porter le message de l’Évangile à tous les hommes, particulièrement aux nations non juives. Son activité infatigable s’est déployée non seulement en Israël, mais dans toute l’Asie mineure et en Grèce. Paul est l’auteur de cette lettre (preuves internes : 1.1 et 5.2).

Les destinataires de la lettre

Cette lettre est adressée aux assemblées de Galatie (1.3).

Le nom de Galatie provient de certaines tribus gauloises : après avoir envahi la Macédoine et la Grèce (278 à 277 av. J.-C.), elles pénétrèrent en Asie Mineure où elles reçurent un territoire du roi de Bythinie, Nicodème, en remerciement pour les services rendus à la guerre (dans le nord de la Turquie actuelle). Les Grecs appelèrent ces Gaulois « Galatai ». Favorisés par les Romains, les Galatesétendirent leur territoire vers le sud, incluant une partie de la Phrygie, la Pisidie, la Lycaonie et l’Isaurie. La Galatie devint une province romaine représentantun vaste territoire. Géographiquement, le terme de la Galatie se référait à un territoire au nord de l’Asie mineure, tandis que politiquement il désignait au sud la province romaine de la Galatie.

Il n’y a pas de preuve que Paul ait prêché aux Galates du nord, il est juste signalé qu’il traversa cette contrée lors de son deuxième voyage (Actes 16.6). Par contre, dans les Actes, Luc s’étend longuement sur le travail missionnaire de Paul dans le sud lors de son premier voyage avec Barnabas (Antioche de Pisidie, Icône, Derbe, Lystre). Il semble donc probable que Paul ait écrit à ses convertis évangélisés quelques années plus tôt (Actes 13.13-14.26). Nous penchons donc plutôt pour la seconde option : Paul écrit aux églises de Galatie (Antioche, Icône, Derbe, Lystre, etc) qu’il a visitées lors de son premier voyage missionnaire.

Les assemblées de Galatie étaient essentiellement composées d’anciens païens (4.8) tentés à présent d’adopter la circoncision (5.2, 6.12) et d’une minorité de Juifs et de prosélytes (2.15, 3.13, 25, 28-29, 4.5). Tous connaissaient déjà une grande partie de l’histoire de l’A.T. (3.6-9, 4.21-31), de la loi de Moïse (3.10-12) et des écrits des prophètes (4.27).

La date de la lettre

La datation dépend de la position prise quant aux destinataires. Les partisans de la « théorie du nord » pensent que la lettre fut écrite après le Concile de Jérusalem (Act 15). Celui-ci serait relaté au chap 2. Nous penchons pour la « théorie du sud » dont la plupart des partisans situent la rédaction de la lettre vers 48 ou 49 apr. J.-C, avant le Concile.

Le pourquoi de la lettre

Après le passage de Paul dans les assemblées de Galatie, des prédicateurs judaïsants y entrèrent et introduisirent de fausses doctrines. Ils enseignaient qu’en plus de la foi en Christ, il fallait observer la loi et les fêtes juives pour être sauvé (4.9-10) ainsi que la circoncision (5.2-4, 6.12). Paul doit donc à tout prix empêcher que le christianisme devienne simplement une secte messianique du judaïsme légaliste.

Pour faire passer cet « autre évangile » (1.6-7), ces faux enseignants adopte une stratégie mesquine : ils mettent en doute l’apostolat de Paul (1.1, 2.1-11). Paul doit rétablir la vérité sur son appel. Cette lettre répond donc à un double but : 1. Paul défend son autorité d’apôtre : il est pleinement légitime, directement mandaté par Dieu. 2. Paul défend son enseignement : l’Évangile qu’il annonce est le seul véritable message de Dieu.

Le comment de la lettre

Paul développe sa double thèse de la façon suivante : 1. il rétablit son apostolat et son autonomie d’apôtre reconnu par les apôtres de Jérusalem (chap 1-2) ; 2. il expose le véritable Évangile, celui de la justification par la foi hors de toute contribution charnelle (chap 3-4) ; 3. il redresse l’erreur de ceux qui étouffent la liberté chrétienne par leur approche légaliste, prêchant la nécessité des rituels religieux ou moraux (chap 5) ; 4. il souligne enfin que l’éthique chrétienne (support mutuel, soutien des serviteurs de Dieu, pratique du bien envers tous), loin de faire mériter le salut, en est le fruit naturel, et que penser le contraire aboutit aux défaillances signalées (chap 6).

L’épître aux Galates joue un rôle crucial au début de l’ère chrétienne car elle dénonce avec force et vigueur tout ce qui s’ajoute au pur Évangile. C’est pourquoi elle sera appelée par les Réformateurs « la Grande Charte de la liberté chrétienne » (voir article suivant).

 

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
  1. Groupuscule juif très assidu à la lecture des Écritures et à l’observance de la loi et par son désir de voir la loi ou torah englober toujours mieux tous les aspects de la vie quotidienne, d’où le développement des 613 règles
  2. Terme du Nouveau Testament, désignant le conseil supérieur, gouvernant le peuple juif (Mat 26.59). Il est composé d’anciens, de grands prêtres, de scribes et de docteurs de la loi.
Bourgeois Nathanaël
Nathanaël Bourgeois est membre de la rédaction de Promesses et Président de la Fondation Promesses. Il est impliqué dans l’enseignement biblique au sein de son église locale à Ballaigues, auprès de la jeunesse et dans la formation biblique « Byblos » en Suisse romande.