Témoignage
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

La Bible du Mort

An de grâce 1890, dans un petit village du Piémont, appelé Castino. Un jeune homme d’une vingtaine d’années et paraissant malade, se présente à la ferme de Monsieur Celestino Gallo, en demandant à ce dernier de vouloir bien lui accorder l’hospitalité pour un jour ou deux. Monsieur Gallo, homme bon et accueillant, le lui accorda volontiers.

« Je vous remercie de tout mon coeur, lui dit le jeune inconnu. Je me sens à bout de forces et si Dieu m’appelait à Lui, je vous demande de brûler mes affaires qui sont dans mon sac ».

Après s’être restauré, il s’en alla dormir dans le grenier. Le matin suivant, Monsieur Gallo fut très surpris de ne point voir son hôte. I1 se rendit donc au grenier où il ne put que constater le décès de ce dernier.

Monsieur Galilo alla chercher deux voisins et amis et, ensemble, firent l’inventaire du sac du défunt, qui ne contenait que quelques haillons et un gros livre. Ils résolurent donc de brûler les haillons, mais de garder le livre qu’ils trouvèrent fort beau : c’était une Bible !

Ils décidèrent d’inviter d’autres voisins pour se réunir le soir à la veillée afin de procéder à la lecture, en commun, de cette Bible qui était tombée dans leurs mains, d’une façon si insolite. L’Esprit de Dieu agit en eux et ils furent convertis. Puis, Monsieur Gallo vendit peu à peu tous ses biens au fur et à mesure qu’il était nécessaire pour apporter la bonne Parole de village en village. Dans ce but, il acheta un petit cheval et une charrette, pour aller de lieu en lieu.

C’est ainsi qu’en 1897, il vint à Rivalta-Bormida. Dans ce village, il loua une salle de réunions où tous 1es mercredis il présentait l’Evangile et commentait la Bible.

Dans ce village vivait la famille Antoine Ratto. Le fils aîné qui s’appelait Jules bon accordéoniste, faisait danser les villageois dans les cafés du village. Ayant assisté quelquefois aux réunions évangéliques, il se convertit et cessa son activité musicale dans les cafés et dans les bals. Son père, ayant appris sa nouvelle fréquentation, le frappa et lui interdit de continuer à se rendre à la salle de réunions, en lui disant: « Nous avons nos Eglises et tous nos saints et nous n’avons pas besoin d’une autre religion! ».

Le mercredi soir, jour des réunions, le repas n’était jamais prêt à l’heure, pour faire manquer à Jules l’heure des réunions. Alors Jules s’y rendait quand même avec un morceau de pain sous le bras, mais chaque fois son père attendait son retour pour le battre. Un soir Jules dit à son père: « Pourquoi ne viendriez-vous pas à la réunion au moins une fois avec moi ? Si cela devait ne pas vous plaire, je ne m’y rendrai plus moi non plus ».

Monsieur Ratto, malgré tout, se rendit compte du changement, en bien et en mieux, qui était intervenu chez son fils Jules, depuis qu’il assistait à ces réunions. Avant, il jurait à tout propos, et ne voulait pas travailler. Cette bienheureuse transformation l’intrigua, au point qu’il voulut vérifier, par un jugement sain et objectif, ce qui effectivement se passait dans ces réunions. Un soir, sans rien dire à sa femme, il mit sa veste sur sa tête pour ne pas être reconnu par les gens du village et il se rendit à la réunion. N’osant entrer carrément, il se tint derrière la porte, mais il vit que les assistants tenaient un livre à la main. A ce moment précis, un homme se leva et se mit à lire ces mots à haute voix :

« Venez à Moi, vous tous qui êtes fatigués et chargés, et Je vous donnerai du repos. Prenez mon joug sur vous et recevez mes instructions, car Je suis doux et humble de coeur; et vous trouverez du repos pour vos âmes. Car mon joug est doux, et mon fardeau léger » (Matthieu 11 : 28).

Avant la fin de la réunion, il sortit et rentra chez lui rempli de pensées diverses, et fit part à sa femme de sa sortie.

– Comment, toi aussi, tu es allé à cette réunion, lui dit sa femme. Ce à quoi il répondit : – J’ai été très intéressé par ce que j’ai entendu, et je continuerai à la fréquenter. Sa femme lui répliqua : – Que personne de ces gens-là ne vienne chez moi !

Malgré tout, M. et Mme Ratto avaient soif de vérité; ils achetèrent la Bible catholique, en trois volumes, et chaque soir, pendant un mois, jusqu’aux premières heures du matin, ils cherchèrent à cerner la vérité, en comparant son contenu avec celui de la Bible de leur fils.

Un certain mercredi soir, quelqu’un frappa à la porte et entra. C’étaient deux missionnaires anglaises, Miss Evans et Miss Shuir. Elles s’agenouillèrent au milieu de la pièce, se mirent toutes deux à prier et repartirent sans dire un seul mot. Madame Ratto, surprise, se mit à trembler et ne put dire un seul mot.

Au bout de quelques semaines, Madame Ratto et son mari trouvèrent la vérité. Alors, Madame Ratto prépara sur son vieux fourneau de la pâtisserie (des ganses) et en fit une pyramide sur un grand plateau qu’elle remplit. Puis elle traversa tout le village afin que tout le monde la voie entrer dans la salle de réunion où elle offrit ses douceurs aux deux missionnaires anglaises, témoignant ainsi qu’elle aussi avait accepté l’évangile…

A ce moment-là, les époux Ratto Antoine habitaient chez la mère de Madame Ratto. Cette mère, voyant qu’ils allaient aux réunions évangéliques et non plus à l’Eglise catholique, les chassa de sa maison…

C’est ainsi que l’Evangile se répandit de proche en .proche dans toute cette partie du Piémont… En vérité, la Bible du Mort a porté de nombreux, de très nombreux fruits, et continue d’ailleurs à en porter…

Marguerite Ratto, née en 1892,
fille d’Antoine Ratto et soeur de Jules Ratto
* * *

Cette histoire, écrite par la propre fille d’Antoine Ratto, est vraie en tous points. Je connais Marguerite Ratto personnellement depuis des dizaines d’années. Agée aujourd’hui (en 1977) de 85 ans, elle vit près de Cannes, où j’habite. C’est toujours une chrétienne très vivante, imprimant et distribuant des traités évangéliques et témoignant toujours hardiment pour son Sauveur et Seigneur. – Allétuia !

J’ajoute que l’Evangile annoncé à Rivalta-Bormida le fut aussi à Strevi, village voisin, où il fut accepté par un tailleur ayant une nombreuse famille. I1 perdit aussitôt tous ses clients, le curé de l’endroit ayant fait campagne contre lui: (« Ne lui donnez plus de travail! »). Le tailleur sans travail fut contraint à s’expatrier; il quitta le Piémont, se réfugia en France, sur la Côte d’Azur, où son fils ouvrit une salle évangélique, et me donna un traité dans la rue. Ce fut là le point de départ qui aboutit à ma conversion. De sorte que je suis, moi aussi, un fruit de la BIBLE DU MORT !

Gloire à Dieu, à Dieu seul !
Alfred Omer, 14 juillet 1977
* * *

Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page