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La Bible et le phénomène historique

Rendez grâce au Père, qui vous a rendus capables d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière; Il nous a délivrés de la puissance des ténèbres et nous a transportés dans le royaume de son Fils bien-aimé (Col 1.12,13).

Si quelqu’un est en Christ, il est une nouvelle création. Les choses anciennes sont passées; voici, toutes choses sont devenues nouvelles (2 Cor 5.17).

N’est-il pas vrai que ce sont des versets qui nous transportent de joie et nous rendent infiniment reconnaissants envers l’Auteur de notre salut? Nous nous trouvons placés sur un plan nouveau, où toutes choses sont nouvelles, tournés vers un avenir glorieux. Il semble qu’à partir de ce moment de découverte, bien des chrétiens désirent marcher de l’avant en voulant tout ignorer du passé. Ils savent que leur passé peu honorable, ténébreux,… en un mot sans Dieu, est un problème réglé grâce à l’oeuvre de Christ; mais à cause d’un amalgame souvent inconscient, ils se détachent avec autant de vigueur de leur propre passé que du passé tout court. La vie avec le Seigneur leur apparaît comme une aventure où chaque pas dorénavant leur sera inspiré, et les leçons de I ‘Histoire leur semblent inutiles, ou tout au plus, une curiosité que l’on pardonnera à ceux qui s’y penchent!

Les encouragements dans ce sens semblent même ne pas manquer: Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière, n’est pas bon pour le royaume de Dieu (Luc 9.62). Echappe-toi…, ne regarde pas derrière toi…, de peur que tu ne succombes… La femme de Lot regarda en arrière et devint une statue de sel (Gen 19. 17,26).

Que dire de plus quand on sait que la Bible est à l’origine de ma vie chrétienne et que le royaume de Dieu en sera la conclusion ? Dans ce petit espace-temps, il y a ma propre histoire où je vis par la foi. Celle-ci est sans relation directe avec le monde, et comme «nous ne sommes pas du monde»…

Le rôle de l’histoire

Le problème du rôle de l’Histoire commence à émerger dès l’instant où nous nous posons cette question: «Qu’est-ce que notre foi devrait induire dans nos comportements? Comment traduire en pensées, en paroles et en actes le fait que je suis chrétien?»

Il y a d’abord une réalité. Nous sommes héritiers d’une Histoire faite de culture et de mentalité qui ont modelé les générations qui nous ont précédés. Nous ne pouvons pas faire l’économie de 20 siècles de chrétienté qui ont martelé nos façons de penser. C’est tellement vrai que ceux qui sont extérieurs au christianisme d’Europe ne peuvent connaître ces réalités qu’intellectuellement et non de coeur!

Et pour nous, qu’en est-il? Même si nous n’avons jamais lu les philosophes et côtoyé les penseurs, nous sommes influencés collectivement par ce qui a été transmis à leur époque par des Descartes, Rousseau, Voltaire, Kant, Nietzsche, etc…; nous récoltons bien involontairement ce qu’ils ont semé!

Le chrétien aussi est héritier d’une histoire, mais plus riche encore. Son histoire remonte à l’éternité. Dieu prouve son amour envers nous, lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous (Rom 5.8). Il nous a sauvés… à cause de son propre dessein, et de la grâce qui nous a été donnée en Christ-Jésus avant les temps éternels. (2 Tim 1.9). L’histoire du chrétien passe par Christ, et nos racines sont mêlées avec celles de l’Eglise.

A cet égard, il est utile de relever que l’oeuvre de Christ – dans laquelle nous sommes partie prenante – apparaît trop souvent aujourd’hui davantage comme un acte théologique, qui règle le problème du péché et de sa domination, que comme un fait historique, voulu et géré par Dieu. Il n’y a pas de choix: les deux aspects sont à admettre avec autant de force!

De plus, notre nouvelle naissance ne doit pas être un prétexte à nous faire sortir de l’Histoire des hommes, et plus particulièrement de celle de l’Eglise, sous prétexte que nous entrerons dans le royaume de Dieu.

La valeur de l’histoire

S’il est vrai que connaître Dieu par l’écoute de sa Parole est fondamental pour notre vie, il serait impensable de négliger l’Histoire, tout simplement parce qu’elle est le cadre des oeuvres de Dieu. Ainsi la Bible ne nous enseigne pas seulement de saisir tout son fondement par la foi, mais aussi de savoir reconnaître la valeur de l’Histoire. D’ailleurs, le chrétien est un maillon de cette longue chaîne qui a débuté dans la Genèse et traverse les siècles. Il fait partie de cette nuée de témoins – connus ou non – qui jalonnent les Ecritures, puis l’histoire de l’Eglise.

Le danger est de croire que, même inconsciemment, l’aboutissement de cette chaîne, c’est soi-même! Nous nous inscrivons aussi dans l’Histoire, et nous devons être reconnaissants de l’héritage évangélique dont nous bénéficions et qui est chaque jour plus fort. Les lumières successives apportées dans l’Histoire par les hommes de Dieu nous ont rendu le message biblique de plus en plus accessible de ce fait, nos pensées et nos activités en sont chaque jour davantage imprégnées »

Le Seigneur a suscité les réformateurs et bien d’autres hommes pour que le flambeau dont ils étaient porteurs éclaire leur époque. Ils ont oeuvré pour l’avancement de l’Eglise, parce qu’ils parlaient au nom de Dieu. Leur message inspiré ne fait- il pas partie de l’arsenal d’édification dont nous disposons?

L’Eglise est faite de tous ceux qui ont Christ pour Chef, mais sachons aussi qu’elle est riche de tous les témoignages de ceux qui nous ont précédés.

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Cousyn Bernard
Bernard Cousyn a été durant plusieurs années ancien dans son église locale dans le Nord de la France. Jeune retraité, il vit à Evian et est membre du Comité de rédaction de Promesses.