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La Bible et les livres apocryphes

   La Bible se compose de deux ensembles d’écrits: le Nouveau Testament, proche de nous dans le temps, relate la vie et l’oeuvre de Jésus-Christ et de ses apôtres, l’Ancien Testament retrace, en particulier, l’histoire du peuple juif choisi par Dieu pour se révéler aux hommes. Le texte de l’Ancien Testament nous a donc été transmis par l’intermédiaire d’Israël.

   Pour l’essentiel, les traductions dites protestantes et catholiques sont faites à partir des mêmes manuscrits. Toutefois, certaines de ces traductions de la Bible renferment dans le cadre de l’Ancien Testament quelques écrits (au nombre de huit, plus quelques fragments) dont la particularité est de n’avoir jamais appartenu, de près ou de loin, au texte hébreu de la Bible. L’Eglise Catholique les considère comme « deutéro-canoniques » (c’est-à-dire faisant partie d’une seconde norme). Il s’agit des livres de Judith, Tobie, 1 et 2 Macchabées, la Sagesse, l’Ecclésiastique ou Siracide, Baruch, une lettre prétendument de Jérémie, et des fragments d’Esther et de Daniel. On ne sait s’ils furent écrits initialement en hébreu ou en grec.

   A cause de leur origine obscure, ces livres sont appelés « Apocryphes », du grec, que le dictionnaire Bailly traduit ainsi : « soustraits aux regards, cachés, secrets ; en parlant des livres saints non canoniques, apocryphes veut dire tenus cachés, non lus dans les synagogues ou dans les églises ».

   Certaines éditions de la Bible ne comprennent donc, pour l’Ancien Testament, que la traduction des seuls manuscrits hébraïques, alors que d’autres:

  1. ajoutent à ces mêmes manuscrits des écrits qui leur sont étrangers,
  2. accompagnent les récits bibliques (et extra-bibliques) de tout un assortiment d’introductions et d’annotations de tous ordres, cela étant vrai pour l’Ancien Testament et pour le Nouveau.

   Ici, nous abordons le premier problème. Le deuxième sera traité séparément.

ORIGINE DES LIVRES DITS DEUTERO-CANONIQUES OU APOCRYPHES

   Le peuple juif, dépositaire du texte saint, n’a jamais reçu les apocryphes comme étant des livres d’origine divine. Pour Israël, ces écrits ne sont rien d’autre que des ouvrages de piété ou d’histoire, assez contestés d’ailleurs.

   N’ayant donc jamais considéré les apocryphes comme inspirés de Dieu, Israël n’en a pas fait usage dans son culte. Sa foi et sa vie religieuse étaient nourries par « la Loi, les Prophètes et les Ecrits », soit les trente-neuf livres composant l’Ancien Testament, à l’exclusion de tous les autres.

DIFFUSION

   Longtemps (quelque deux cent cinquante ans) après la communication à Israël du message de Malachie, le dernier de ses prophètes, soixante-douze Juifs d’Alexandrie, en Egypte, ont entrepris de traduire en grec l’Ancien Testament. Leur travail est connu sous le nom de « Version des Septante » (qui aurait été achevée vers cent cinquante avant Jésus-Christ). Au texte de l’Ancien Testament tel qu’il était conservé par Israël, le « peuple du Livre », ils ajoutèrent les écrits qui font l’objet de la présente information.

   Le fait est que par le moyen de cette version grecque « augmentée », les écrits apocryphes ont été introduits dans la Vulgate (382-420), traduction latine réalisée par saint Jérôme, et par elle dans toutes les éditions anciennes et récentes de la Bible jusqu’au début du 19e siècle.


APPRÉCIATION

1) Identifier des Apocryphes à la Parole de Dieu est lourd de conséquences, tant pour soi que pour autrui. Une telle décision va à l’encontre des faits que nous relevons ici, notamment:

a) Cette identification est contraire aux affirmations consignées par certains auteurs des livres litigieux. Voici, à titre d’exemple, l’appréciation portée par l’auteur, sur son oeuvre, de I Macchabées:15, v. 38, version de Jérusalem « Si la composition en est bonne et réussie, c’est aussi ce que j’ai voulu. A-t-elle peu de valeur et ne dépasse-t-elle pas la médiocrité ? C’est tout ce que j’ai pu faire ».

b) Cette identification est encore contraire à la pensée même de saint Jérôme, traducteur de la Vulgate, qui contestait la valeur de ces textes ajoutés à la Bible.

c) Cette identification est enfin et SURTOUT contraire à la pensée de Dieu qui a attribué à Israël un rôle unique dans la communication de sa Parole aux hommes. Il est notoire que le peuple hébreu, dépositaire du texte sacré, a scrupuleusement veillé à sa transmission fidèle. L’apôtre Paul rend témoignage que c’est aux Juifs qu’ont été confiés les oracles de Dieu (Rom. 3:2).

   A aucun moment, ni les prophètes, ni Jésus, ni les apôtres ne remettent en cause le souci d’Israël de conserver ce précieux dépôt, dont les Apocryphes ne font pas partie.

2) Ce n’est pas sans raison qu’on élève au rang de « Parole de Dieu » des textes que le peuple de Dieu n’a jamais pu reconnaître comme tels. Cela ne peut être expliqué que par la nécessité de trouver une justification à des doctrines et des pratiques étrangères à la pensée biblique. Il s’agit, par exemple, de l’intercession des anges et des saints (Tobie 12:12; 2 Macchabées 15:14; Baruc 3:4) ; de la rédemption des âmes après la mort (2 Macchabées 12:42-46); du Salut par les oeuvres selon Ecclésiastique 3:3 « Celui qui honore son père expie ses fautes », et Tobie 12:9 « l’aumône sauve de la mort, et elle purifie de tout péché », etc.

   Que dire des solennelles paroles d’Apocalypse 22:18-19? « Je le déclare à quiconque entend les paroles de la prophétie de ce livre: Si quelqu’un y ajoute quelque chose, Dieu le frappera des fléaux décrits dans ce livre… ». Evidemment, elles concernent tout d’abord le dernier livre du Nouveau Testament, mais elles sont valables pour toute l’Ecriture. Ces deux versets avertissent tout homme des risques encourus par celui qui altère le Livre, en ajoutant à la Révélation divine, ou en retranchant quoi que ce soit.


EN CONCLUSION

   Chercher à connaître Dieu suppose que l’on se met à l’écoute de ce qu’il a dit. Or sa pensée exprimée en langage d’homme se trouve consignée dans la Bible, Parole de Dieu aux hommes. Il faut veiller sur l’Ecriture et encore plus sur l’usage que les hommes en font.

   La Bible plus (ou moins) autre chose, n’est plus, à vrai dire, la Bible.

   Puisse votre lecture de la Bible vous conduire à chercher la face de Dieu au travers des pages de Son Livre, à l’exclusion de tout écrit étranger.

   Retenons ce que Jésus dit: « Ta parole est la Vérité » (Jean 17:17). « Heureux ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la gardent » (Luc 11:28). « Si quelqu’un m’aime, il gardera ma parole » (Jean 14:23).

   Et répondons-lui: « Ma part, c’est de garder tes paroles » (Psaume 119:57).

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