Série: La foi chrétienne et le retour au paganisme
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La foi chrétienne et le retour au paganisme (5)

C. Les étapes du retour au paganisme (suite)

7. La révolution française: progrès capital du paganisme

Le progrès du rationalisme au l8e siècle fut accompagné d’une véritable invasion de superstition et d’occultisme. La Franc-maçonnerie, très active en France avant la Révolution, avait donné naissance à de nouvelles sectes illuministes, qui récusaient toute autorité, ne voulant plus ni de Dieu ni du roi. On oublie que le véritable slogan de cette révolution était: «Liberté, égalité, fraternité… ou la mort

Le but des révolutionnaires était d’effacer en France toute trace du christianisme, historique ou autre. On remplaça même la semaine de sept jours par la décade (dix jours), et on fit commencer le calendrier, non plus avec la naissance de Christ, mais avec le début de la Révolution. On rebaptisa même un grand nombre de localités dont les noms rappelaient les origines chrétiennes du pays.

Est-il alors étonnant que cette idéologie anti-chrétienne ait abouti à une persécution des chrétiens jusqu’ici inégalée? Dès lors, le mouvement révolutionnaire international a toujours porté le sceau de l’antichrist. De nombreuses études fouillées prouvent que le mouvement révolutionnaire socialiste et communiste est lié à diverses sortes d’occultisme.

La révolution socialiste et communiste et le retour au paganisme sont deux aspects du même phénomène.(39)

8. La révolution bolchévique: victoire complète du nouveau paganisme

La Bible nomme le diable menteur et meurtrier, attributs dont il ne peut se défaire. Rien ne saurait mieux le démontrer que la révolution bolchévique. Par elle, le vieux fond païen est remonté à la lumière. On connaît les racines sataniques de l’inspiration de Marx cet du premier mouvement communiste depuis les travaux de Wurmbrand et de Billington.(40) Par ailleurs, le christianisme orthodoxe russe, sous l’autorité des tsars, ne distinguait plus entre le temporel et le spirituel et exerçait un pouvoir autocratique.

Il faut aussi rappeler que le christianisme orthodoxe russe, où les sacrements, la liturgie et la mystique jouent un grand rôle, attribuait peu d’importance à la prédication fidèle de la Parole de Dieu. Comme seule la vérité permet de discerner le bien du mal et de résister au mal, même politique, l’orthodoxie russe ne put ni discerner ni s’opposer à l’extraordinaire montée du paganisme qui caractérisa la vie sociale et culturelle russe au tournant du 20e siècle. Elle ne sut pas même prendre les mesures qui s’imposaient pour mettre un terme à l’influence que l’infâme Raspoutine, véritable sorcier déguisé en homme de Dieu, exerçait sur le couple royal.

En Russie, la révolution fut culturelle avant de devenir politique. L’art russe s’adonna à des expériences des plus bizarres. Le peintre Kandinski, les compositeurs Seriabine et Stravinski, Diaghilev (fondateur du Ballet russe) et d’autres sont les fils spirituels du philosophe mystique pseudo-chrétien Vladimir Soloviev (1853-1900). Billington caractérise cette période comme suit: esprit prométhéen (l’homme se plaçant au-dessus de Dieu), sensualisme, visions apocalyptiques. Ainsi le compositeur Seriabine (1872-1915) cherchait à prendre possession de la sagesse divine et de l’éternel féminin par son art. Il écrivait: «Le monde est une impulsion vers Dieu… Je suis le monde, je suis la quête de Dieu, car je ne suis que ce que je cherche.» (41)

Ici, l’art n’avait pas simplement une fonction descriptive; on lui attribuait des forces magiques propres à transformer le cosmos lui-même. Les révolutionnaires de l’époque se berçaient de cet utopie-là. Ainsi l’écrivain Gorki (1868- 1915), compagnon de Staline, adressait en 1908 cette prière «au peuple immortel et tout-puissant»:

«Tu es mon Dieu et le créateur de tous les dieux façonnés par toi des beautés de l’esprit et du labeur… de tes recherches. – Il n’existe pas d’autres dieux dans le monde que toi, car tu es celui qui crée des miracles. – Ceci je confesse et crois.»(42)

Trotsky (1879-1940, assassiné au Mexique), dans son ouvrage «Littérature et révolution» (1925), chantait les louanges de l’homme capable «de s’élever sur un plan nouveau, de créer un type social et biologique plus élevé, un surhomme.» Il rêvait d’un homme plus fort, plus harmonieux, plus dynamique. «L’homme moyen parviendra aux sommets d’un Aristote, d’un Goethe, d’un Marx. . .» et ira encore bien au-delà! (43)

D’autres, se référant à Dostoïevski, cherchaient à atteindre une nouvelle liberté allant au-delà de la raison, en faisant sauter les cadres mêmes de la création. Ils considéraient la liberté sexuelle, accompagnée de toutes sortes de perversions, comme un moyen de faire éclater la réalité.

D’autres encore, tel Bielyi (1880- 1914, romancier influencé par Nietzsche), voyaient un côté apocalyptique à la révolution: c’était la dernière grande lutte pour délivrer l’homme de l’Anti-christ et le conduire au Messie revenu. Billington montre comment cette révolution artistique, avec ses trois courants (prométhéen, sensuel et apocalyptique), éloignait la Russie de ses assises traditionnelles pour l’orienter vers les dieux mythologiques pré-chrétiens de l’Orient. Des «mystères pour une nouvelle société organique où tous participeraient à un rituel commun dont le but … était de sauver» furent écrits par Scriabine et Maïakovski (1894-1930, poète); même «si ces oeuvres avaient une forme chrétienne, elles étaient souvent mystiques et semi-orientales dans leur contenu».(44)

Dans un tel contexte, il n’est guère surprenant que Lénine, alors à Zurich avant son retour secret en Russie en 1917, ait participé au lancement du mouvement «dada», art révolutionnaire s’il en est et dont le nom est intentionnellement vide de sens. Il est d’inspiration occulte et voué à la destruction de toutes les formes artistiques (45)

Tous les thèmes qui figurent aujourd’hui dans le programme du prétendu Nouvel Age sont déà présents dans la révolution culturelle et spirituelle russe. Un tel arrachement des racines chrétiennes n’était que le prélude au déchaînement satanique que fut, et qu’est toujours, la révolution bolchévique.

9. Le paganisme nazi: retour en force des mythologies germaniques renforcées par la mystique hindoue

On sait bien que le nazisme représente un retour massif à la mythologie païenne germanique. Ce que l’on sait beaucoup moins, c’est le rôle que la mystique orientale y a joué. Déjà dans les années vingt, l’Allemagne connut une étrange attraction pour tout ce qui venait de l’orient. Des philosophes chrétiens comme Thomas Molnar (46) (1878- 1952, hongrois) ont signalé les dangers de l’idéalisme philosophique et théologique allemand. Dieu se trouvait situé à l’intérieur de l’univers et même de l’homme (tentation panthéiste), ce qui est totalement étranger à la Bible et au christianisme, mais se rattache aux courants mystiques de l’orient.

Dès 1920, le mage allemand Hermann Keyserling fonda sa célèbre Ecole de sagesse à Darmstadt, centre de méditation et d’enseignement, qui favorisa la synthèse entre le panthéisme allemand et la spiritualité orientale. Il faut ici à nouveau remarquer le rôle capital que joua la trahison des théologiens libéraux dans le désarmement spirituel de l’Allemagne. En détruisant la confiance en l’inspiration et en l’autorité de la Bible, ils ouvraient les portes aux puissances infernales.

L’invasion de l’occulte qui semble précéder les révolutions est toujours introduite par les théologiens traîtres. L’abandon de la foi précède l’entrée des démons et aboutit aux souffrances provoquées par les guerres et les révolutions. Par la parabole de la maison délivrée d’un démon (Mat 12.43-45), mais pas habitée par le Saint-Esprit, Jésus montre le danger d’une telle situation: l’esprit chassé revient avec sept autres pour occuper la maison vide, dont l’état est devenu bien pire qu’au commencement. De même, le nouveau paganisme est bien pire que l’ancien, celui d’avant la venue du christianisme.

C’est dans ce contexte d’abandon de la foi et d’invasion occulte qu’apparut le mouvement nazi en Allemagne. La célébration du bi-centenaire de la Révolution française a coïncidé avec celle du centenaire de la naissance d’Adolphe Hitler. Il est intéressant de savoir que, si Hitler est universellement honni en occident, il n’en est pas de même dans certains pays de l’orient comme l’Inde ou la Chine(47) La croix gammée, ancien emblème hindou, est fort répandu en orient. Le culte de la race aryenne ne se rapportait pas simplement au mythe de la pureté des races nordiques, mais surtout au mythe hindou des Aryens, ancêtres légendaires de toutes les civilisations du sub-continent indien. Près de Delhi, un monument en l’honneur de la croix gammée porte cette inscription: «Ce symbole est très sacré et très ancien. Depuis au moins 8000 ans, il a été la marque de la civilisation et de la culture aryenne. Ce symbole signifie implicitement une prière pour le succès et la perfection… On ne le trouve pas qu’en Inde, mais dans tous les pays bouddhistes et autres pays étrangers. On pense que toutes les écritures aryennes (sanscrit, chinois, grec, latin, etc.) auraient tiré leur origine de ce symbole.»(48)

Le pouvoir envoûtant de Hitler sur les foules et les individus n’était ni normal ni fortuit. Hitler et ses collègues, qui appartenaient à diverses sociétés initiatiques, étaient en contact direct avec les puissances des ténèbres; mais au lieu de se servir d’elles, ils en étaient devenus les esclaves. Voici quelques sources occultes qui influencèrent le Führer et qui réapparaissent aujourd’hui sous d’autres formes:

La société de Thulé. Thulé représentait le paradis mythique du nord, le pays des Hyperboréens, êtres capables de recevoir la connaissance première (gnose occulte), fruit de l’arbre défendu de la connaissance du bien et du mal. Cette connaissance redonnait aux initiés la puissance cachée perdue par la faute du christianisme. Se saisir de cette puissance était la passion secrète de Hitler.

La société Vril. C’est le développement allemand de l’hindouisme symbolisé par la croix gammée. Hitler avait envoyé des expéditions au Tibet pour persuader à ses sages de communiquer leur puissance cachée aux dirigeants du Troisième Reich. Le professeur Karl Haushofer (1869-1946, suicide), ouvrit de nombreuses branches Vril pendant les années vingt et trente. Il devint le conseiller occulte principal de Hitler et l’initia dans les enseignements secrets de Mme Blavatsky, fondatrice de la théosophie. La formation des troupes SS et de leurs officiers était liée à ces sociétés occultes et leurs pratiques.

Selon ces théories, dont Hitler était imprégné, le peuple allemand ne pouvait retrouver ses antiques racines païennes qu’en extirpant de l’Europe toute la tradition judéo-chrétienne. C’est un des aspects qui expliquent la haine implacable des nazis contre les Juifs. Un deuxième aspect se trouve dans l’évolutionnisme darwiniste, qui favorise l’idée monstrueuse d’éliminer toute une race considérée comme impure au profit de l’imaginaire pureté de la race germanique. En troisième lieu, il faut rappeler que Satan s’est toujours à nouveau ingénié à faire disparaître les Juifs, peuple de Dieu témoin de sa fidélité. Ainsi les racines de la politique nazie d’extermination des Juifs étaient d’ordre biologique pseudo-scientifique (par le biais de l’hypothèse évolutionniste), spirituel et satanique.

Il est manifeste que le pouvoir de Hit1er sur les foules était dû à ses pratiques occultes. On a pu démontrer que les gestes bizarres (toujours les mêmes) utilisés par Hitler lors de ses diatribes devant les foules déchaînées avaient une signification occulte; ces gestes symboliques étaient autant d’appels aux puissances infernales.

Hermann Rauschning, qui connaissait Hitler intimement, écrivait: «On ne peut s’empêcher de penser à Hitler comme àun médium… Sans aucun doute, il fut possédé par des forces qui le dépassaient… et dont l’individu appelé Hitler n’était que l’instrument temporaire. » (49) L’enfer de violence déclenché par l’aventure nazie ne doit plus guère nous surprendre lorsqu’on l’envisage sous l’aspect d’une collusion aussi étroite avec les puissances sataniques.

La victoire des puissances alliées en 1945 brisa temporairement ce retour à l’ancien paganisme germanique marié au paganisme oriental. Mais le retour en force du paganisme dans notre civilisation occidentale n’en fut pas arrêté pour autant. Par l’affaissement du christianisme, Satan est à nouveau, après de nombreux siècles de déroute, lâché sur le monde et sur les nations.

En parlant de son retour, notre Seigneur, qui savait que tout cela arriverait, posa une question dont l’actualité brûlante doit nous interpeller: Quand le Fils de l’homme viendra, trouvera-t-il la foi sur la terre?

Jean-Marc Berthoud
(Texte légèrement comprimé et simplifié)

Prochaine tranche:
Le Nouvel Age, spiritualité d’un nouveau monde?

Notes
(39)Sur les liens entre occultisme et socialisme au 19e siècle deux ouvrages d’une importance capitale:
Philippe Muray: Le 19e siècle à travers les âges
Denoèl, Paris, 1984
James H. Billington: Fire in the Minds of Men. Origins of the Revolutionary Faith Basic Books, New York, 1980

(40)Richard Wurmbrand: Karl Marx et Satan Apostolat des Editions, Paris, 1976
(41)James H. Billington: The Icon and the Axe. An Interpretative History of Russian Culture
Vintage Books, New York, 1970, p. 481


(42)
Billington: Icon…, p. 487

(43)Billington: Icon…, p. 492


(44)
Billington: Icon…, pp. 513, 515, 517

(45)Dominique Nogues: Lénine dada Laffont, Paris, 1989

(46)Thomas Molnar: Le dieu immanent. La grande tentation de la pensée allemande Dominique Martin Mono, Paris, 1982


(47)
Simon Leys: La forêt en feu Hermano, Paris, 1983 Dave Hunt: Peace, Prospenity and the Coming Holocaust Harvest House, Fugene, 1983, p. 150-151


(48)
Dave Hunt op. cit. p. 151-152

(49)Sur Hitler voyez surtout le livre très révélateur de: Hermann Rauschning: Hitler m’a dit. Confidences du Führer sur son plan de conquête du monde
Coopération, Paris, 1939

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Série : La foi chrétienne et le retour au paganisme
Berthoud Jean-Marc
Jean-Marc Berthoud est le président de l’Association Vaudoise de parents chrétiens. Il est l’auteur de nombreux livres sur la défense de la foi chrétienne face à la montée de la sécularisation et du modernisme.