La méditation d’un psaume
Le livre des Psaumes est, par excellence, le livre de prière du peuple de Dieu. Les psaumes invitent moins à l’étude qu’à la méditation et la prière. Comment les méditer ? Prenons un psaume ordinaire que rien de particulier ne distingue des autres: le ps. 17. Je commencerai évidemment par le lire en entier pour m’inspirer de son atmosphère. La suscription est: Prière de David (alors que le ps. 14 est un cantique dédié au chef des chantres, le ps. 15 s’intitule simplement psaume, le ps. 16, hymne). La prière, l’invocation y occupera donc une place importante: je marquerai d’un signe particulier toutes les demandes que David adresse à Dieu. Ainsi, je pourrai les récapituler aisément. Les deux premiers versets sont une invocation à l’Eternel que je puis simplement faire mienne. Peut-être, cependant, ma confiance dans « ma justice. et. mon intégrité » sera-t-elle moins ferme que celle de David. Le Saint-Esprit, qui habite en moi, me rend plus sensible que les croyants de l’ancienne alliance à chaque disparité entre l’exigence de Dieu et ma vie.
Les premiers versets sondent ma conscience: mes lèvres sont-elles sans tromperie ? Ma pensée est-elle différente de ce qui sort de ma bouche ? (v. 3) « Suis-je fidèle à la parole de tes lèvres » (v. 4), c’est-à-dire aux ordres contenus dans la Parole de Dieu ? Est-ce que « je me tiens en garde contre la voie des violents ? » ou m’arrive-t-il de me laisser tenter par leur exemple ? Mes pas sont-ils .fermes. dans tes sentiers et mes pieds n’ont-ils pas chancelé dans ces derniers jours (v. 5) ?
Si, en examinant ma vie à la lumière de ces versets, je constate des manquements, je transforme immédiatement ces découvertes en prières: « Seigneur, pardonne telle parole qui n’était pas entièrement conforme à ma pensée – tel sentiment que tu as pu découvrir en sondant mon coeur (v. 3) et qui n’est pas à ta gloire. Je m’humilie de ce qu’à la vue des actions des hommes », au lieu d’être « fidèle à la parole de tes lèvres », je me suis mis à envier leur liberté et leurs succès. Mes pas en sont devenus moins « fermes dans tes sentiers », mes pieds étaient sur le point de chanceler. Malgré cela tu m’as gardé de tomber. Merci Seigneur! Affermis-moi ! 0, que je puisse prier comme David en toute vérité, comme le montrent les versets 1 à 5.
1. Ce que Dieu fait pour nous.
« Tu m’exauces… toi qui sauves… et qui par ta droite les délivres de leurs adversaires ». Je souligne ces affirmations d’une couleur spéciale. En parcourant les psaumes, je relève très rapidement quantité de promesses relatives à l’action de Dieu en notre faveur: .l’Eternel entend que je crie, il répond.. tu me donnes la sécurité… tu bénis le juste, tu l’entoures de ta grâce. L’Eternel exauce mes supplications… tu soutiens mon droit… tu affermis le coeur de ceux qui souffrent, tu les garderas… tu m’assures mon lot, tu ne livreras pas mon âme au séjour des morts… tu me feras connaître le sentier de la vie ». Ces affirmations sont prises au hasard dans les seize premiers psaumes. Quel réconfort de les relire aux moments d’épreuve. Je peux m’approprier toutes ces promesses par la foi.
Je peux relever de la même manière, en soulignant par exemple de la même couleur: ce que Dieu est pour nous (refuge, haute retraite, ma force, mon bouclier, mon espérance, mon libérateur, le Dieu de mon salut, le soutien de ma vie) et ses qualités (sa bonté, sa fidélité, sa justice, sa sainteté, sa droiture).
2. Ce que le croyant fait de son côté.
« Je t’invoque… ceux qui cherchent un refuge ». Je marque ces versets d’un autre signe: ils me disent ce que Dieu attend de moi. Je m’examine pour savoir si ces dispositions sont en moi. Je demande à Dieu de me donner celles qui manquent. Mais il faudra aussi que j’applique ma volonté à réaliser ce que Dieu attend de moi et que ce psaume m’aura rappelé. En repassant de temps en temps tous les passages marqués de ce même signe dans les psaumes, je découvre un tableau assez complet des dispositions que Dieu aimerait trouver en moi: Ps. 1, 1-2; 2, 12; 4, 6; 5, 4; 8, 12; 7, 18; 9, 2, 3, 11, 12, 15. Je remarque aussi certains verbes qui reviennent plus souvent que d’autres. Ces dispositions sont donc particulièrement importantes aux yeux de Dieu : se confier en Lui, l’invoquer, le louer, chanter.
Dans ce même ordre d’idées, je peux aussi noter les défauts et les mauvaises dispositions signalées chez les ennemis de Dieu (ici dans les versets 9-12) . Ils constituent un cliché négatif de la volonté de Dieu pour nous. Dans ma méditation, je transformerai toutes ces mentions en prières: « Seigneur, sonde-moi ». Suis-je sur cette voie ? Est-ce que je « ferme mes entrailles » aux malheureux, c’est-à-dire, suis-je sans pitié pour eux (v. 10) ? Ai-je à la bouche des paroles hautaines ? Dans ce que j’ai dit hier à tel frère, n’y aurait-il pas quelque orgueil ? Pardonne-le moi. Peut-être cette évocation me fera aussi penser, malgré moi, à telle personne de mon entourage. Même si elle a des dispositions hostiles à mon égard (v. 9, 11) , je peux prier pour elle, car le Seigneur le demande (Mat. 5, 44) .
3. Des requêtes précises.
« Incline vers moi ton oreille, écoute ma parole! Fais-nous admirer tes bontés… Garde-moi… protège-moi ». Je peux faire miennes toutes ces prières et j’aurai la certitude que Dieu m’exauce. En effet, nous avons auprès de lui cette assurance, que si nous demandons quelque chose selon sa volonté, il nous écoute. Et si nous savons qu’il nous écoute, quelque chose que nous demandions, nous savons que nous possédons la chose que nous lui avons demandée (I Jean 5, 14-15). Or, du moment que cette prière se trouve dans le recueil des écrits inspirés par Dieu, elle correspond à sa volonté. Nous pourrons donc la répéter avec l’assurance d’être exaucés – à condition de l’apporter dans les mêmes conditions que le psalmiste.
Si vous marquez toutes les requêtes d’un signe propre, vous aurez à votre disposition, dans ce livre des psaumes, des centaines de requêtes conformes à la volonté de Dieu. Vous ne serez plus jamais embarrassés parce que vous ne saurez quoi demander dans vos prières. Par sa Parole, Dieu veut m’enseigner comment prier. Les psaumes sont le meilleur manuel d’enseignement Sachant que Dieu m’écoute et me donnera ce que je lui ai demandé, je peux aussi le louer immédiatement pour l’exaucement et redire ces mêmes ver sets ainsi: « Je te loue, Seigneur, parce que tu inclines vers moi ton oreille tu écoutes ma parole… tu me gardes comme la prunelle de l’oeil, tu me protèges à l’ombre de tes ailes… » Le psalmiste lui-même le fait parfois: « Fais moi connaître tes voies… conduis-moi dans ta vérité, et instruis-moi… l’Eternel est bon et droit » C’est pourquoi « il montre aux pécheurs la voie. Il con duit les humbles dans la justice. Il enseigne aux humbles sa voie » (Ps. 25 4, 8, 9).
La fin du psaume
m’apporte un dernier élément que je soulignerai en vert (couleur de l’espérance) : « Je verrai ta face. Dès le réveil je me rassasierai de ton image . Promesse merveilleuse qui me fait tourner les regards de ma foi vers le grand réveil du jour où tous les morts se lèveront: je verrai – soulignons ce « je » et approprions-nous cette assurance: « Tes yeux verront le Roi dans sa magnificence » (Es. 33, 17) .Pour prolonger cette ligne et nourrir ma louange, je recherche les parallèles indiqués (Ps. 4, 7-8; 11, 7; 16, 11; Mat. 5, 8; I Jean 3, 2 ; Ap. 22, 4) .Et je pourrai terminer ma méditation dans l’adoration de Dieu, en le louant et le remerciant pour la perspective merveilleuse qui ouvre devant moi.
Voulez-vous, avant de continuer, appliquer ces principes à un autre psaume au psaume 26 par exemple ?
JÉSUS- CHRIST
« Mais dans tous ces (nos) combats, Il est près de nous, celui qui nous tant aimés; avec Lui nous restons vainqueurs et nous allons même de victoire en victoire ».
* * *