Dossier: 2 Corinthiens
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La persévérance dans la souffrance (2 Corinthiens 6.4-13)

Paul avait fondé l’église de Corinthe et avait passé deux ans et demi environ dans cette église. Malheureusement, après son départ, des leaders de l’extérieur et probablement certains de l’intérieur, avaient commencé à attaquer Paul et surtout son enseignement. Paul est l’un des hommes appelés par Dieu pour fonder l’Église. C’est un apôtre, ministère spécial et spécifique.

Je ne crois pas qu’il y ait encore d’apôtres aujourd’hui. Non seulement Paul est apôtre, mais il est l’apôtre des non-Juifs. Dieu lui avait révélé son message et celui de l’Évangile. Il avait confié à Paul le ministère d’annoncer ces vérités à travers l’Empire romain. Il avait aussi confié à Paul la responsabilité d’écrire ces vérités. Rejeter Paul et rejeter l’Évangile reviennent à la même chose !

1. L’endurance (patience) (v. 4-7)

La plus grande démonstration de la puissance de Dieu dans la vie de ses serviteurs n’est pas l’absence de souffrance ou la présence de miracles. Mais c’est la patience, c’est l’endurance dans les peines, les souffrances et les persécutions. Le Seigneur lui-même a souffert. Dieu enrichit la vie des personnes qui bénéficient du ministère de ceux qui sont éprouvés. Quand nous souffrons, cela nous humilie et nous rend dépendant de Dieu.
Le but de Paul, ici, n’est pas le renouvellement des sentiments des Corinthiens à son égard mais un engagement renouvelé de leur part envers l’Évangile qu’il leur prêche. La patience de Paul dans la souffrance démontre que sa vie et son ministère travaillent ensemble avec Dieu afin de répondre à l’appel de Dieu. Ainsi lui-même n’a pas reçu la grâce en vain (v. 1) et il souhaite que ce soit également le cas des Corinthiens.

Les versets 4 et 5 présentent trois groupes de trois aspects négatifs :

Les versets 6 et 7 présentent trois groupes de trois aspects positifs :

Paul a travaillé jusqu’à l’épuisement, il a subi des émeutes, des lapidations, il a été battu, etc. Mais également, il a soumis son corps à la pureté, il a fait preuve de bonté, d’amour, de patience, etc. « Connaissance » a ici le sens de sagesse ; Paul savait mettre en pratique, dans sa vie, ce qu’il avait appris de la sagesse de Dieu. Nous sommes souvent plus préoccupés par ce que nous savons de façon intellectuelle, mais le but de Paul est de nous faire réfléchir à la manière dont nous appliquons ce savoir dans notre vie. Remarquez qu’en plein milieu de ces aspects positifs, il y a « par l’Esprit saint ». Paul nous démontre que, contrairement aux philosophes grecs stoïciens, les bonnes choses dans sa vie ne sont pas le résultat de ses efforts personnels, mais plutôt du travail du Saint-Esprit en lui.

2. Paradoxes (v. 8-10)

Dans les versets 8 à 10, Paul présente neuf façons dont il est dénigré par des personnes mal informées qui le jugent.

Et encore une fois, nous avons neuf paradoxes par groupes de trois. Cela ressemble beaucoup à ce qu’on trouvait dans la littérature grecque de l’époque.

Le prédicateur fidèle de l’Évangile connaît la gloire et le déshonneur, il est à la fois aimé et méprisé.
Certaines personnes vont lui faire une bonne réputation, d’autres une mauvaise. Cette réputation paradoxale de Paul existait au sein même de l’église de Corinthe 1 .
Certains le voyaient comme un inconnu, mais il était bien connu auprès de l’élite juive (Act 26.4,5). Il a frôlé la mort à plusieurs reprises, la menace de la mort planait constamment sur lui. Condamné à plusieurs reprises, mis en prison mais maintenu en vie par la grâce de Dieu.

Attristé certainement par le rejet de l’Évangile de la grâce par une partie des Corinthiens, attristé par les menaces des faux enseignants, par les âmes perdues, par les croyants immatures, mais animé d’une joie profonde en Dieu que l’on découvre en particulier dans sa lettre aux Philippiens. Pauvre quant aux biens matériels, mais enrichi par ceux qui ont accepté le message de l’Évangile. N’ayant rien sur cette terre, mais un héritage éternel au ciel.

3. Réconciliation (v. 11-13)

Paul démontre son caractère et son leadership en ce que, même s’il n’a rien fait de mal, il prend l’initiative pour la réconciliation.
Paul nomme rarement ses lecteurs par leur nom.
Ici, il en appelle à leur cœur en s’exclamant : « Ô Corinthiens ! » (Darby). Paul leur parle ici avec ses tripes. Il déverse toutes ses émotions.
Remarquez l’honnêteté de Paul : « sa bouche est ouverte. » Il ne cache rien qui leur serait utile pour leur développement et leur croissance, même si cela pourrait les déranger. Savez-vous que parfois nous avons besoin d’être dérangés, qu’on nous dise les choses en vérité ? Un berger doit parfois dire des choses peu agréables à ses brebis. Le berger a besoin de courage et de sagesse. La brebis doit apprendre à écouter et à accepter !
Remarquez également l’affection de Paul. Il dit : « notre cœur est élargi ». Vous n’y êtes pas à l’étroit. Vous êtes là, dans mon cœur. Je vous aime. L’attitude des Corinthiens avait profondément blessé Paul, mais il n’est pas devenu amer. Il les aime toujours et ne cherche pas la vengeance et cherche encore leur bien. Quelle attitude !

4. Conclusion

La profonde souffrance de Paul ici est une preuve même de la pureté de ses motivations et de son amour envers ses enfants spirituels. Voulez-vous servir le Seigneur ? Il faut être prêt à souffrir. Si vous n’êtes pas prêt à cela, vous n’êtes pas prêt à servir.
Voulez-vous être un leader ? L’attitude que vous allez démontrer dans la souffrance vous donnera l’autorité spirituelle nécessaire pour faire l’œuvre de Dieu.
Il y a tellement de choses dans ce passage qui nous parlent parce que nous ne sommes pas comme Paul : naturellement, nous sommes en lutte avec la vengeance, nous désirons éviter la souffrance. Nous avons des difficultés à pardonner, à aimer ceux qui nous font mal. Nous avons besoin de changer.
Si Paul a pu démontrer de telles qualités de caractère, c’est parce que sa vie était influencée et dirigée par le Saint-Esprit (v. 6). Paul a laissé libre cours au Saint-Esprit pour changer sa vie.

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  1. Certains appréciaient Paul et se réclamaient de lui (1 Cor 1.12 ; 3.4), d’autres le rejetaient (2 Cor 2.1-2)
Virgint Douglas
Directeur de Publications Chrétiennes à Trois-Rivières et du ministère francophone Radio Bible Class pendant de nombreuses années, Douglas est titulaire d'un doctorat en théologie. Aujourd’hui, il enseigne à l’Institut francophone de la prédication par exposition (IFPE) et siège notamment au conseil canadien du ministère Grace to You.