Série: La promesse de l'Esprit - Etude biblique
Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page

La promesse de l’Esprit (4)

LE PARACLET

Au cours de son entretien dans la chambre haute (Jean 14, 15 et 16), Jésus donna trois noms ou titres à l’Esprit, noms qui renferment une grande richesse d’enseignement sur la personne, le caractère et les prérogatives du Saint-Esprit, ainsi que sur son oeuvre visible et invisible, tant dans la vie du croyant que dans celle de l’Eglise. Le premier nom qui retiendra notre attention est le «Paraclet», adaptation française du grec «Parakletos». Sa traduction dans le texte Segond, «Consolateur» (14: 16, 26; 15: 26; 16: 7, 13), n’est peut-être pas la meilleure, bien qu’elle en donne une des nuances. C’est pourquoi nous nous permettons d’utiliser Paraclet dans cet article, tout en nous proposant d’en examiner les diverses significations. Les deux autres titres, que nous devons réserver pour des études ultérieures, sont «l’Esprit de la Vérité» (14: 17; 15: 26 et 16: 13), et «I’Esprit-Saint» (14: 26). Il ne pourrait être question, toutefois, de séparer ces titres les uns des autres, car l’oeuvre de l’Esprit est une et indivisible. Cependant, nous pouvons les contempler sous divers angles, afin de saisir les multiples aspects de son oeuvre.

REPRÉSENTANT

«Je prierai le Père et Il vous donnera un autre Paraclet» (Jean 14 : 16). Ce titre renferme plusieurs sens destinés à nous réjouir le coeur, nous encourager, nous fortifier et nous consoler dans ce chemin de pèlerinage parfois difficile et douloureux. Jésus en donne la première nuance dans les versets qui suivent. «Je ne vous laisserai pas orphelins, je viendrai à vous» (v. 18). De quel avènement Jésus parle-t-il là? «Si quelqu’un m’aime, il gardera ma Parole, et mon Père l’aimera; nous viendrons à lui, et nous ferons notre demeure chez lui» (v. 23). De quel avènement s’agit-il: de son retour en gloire, que nous attendons par la foi, ou d’un autre avènement lié à la promesse de l’Esprit? Il paraît bien clair que ces promesses, «je viendrai -nous viendrons» font allusion à la promesse de l’Esprit! Il est vrai qu’au début de ce chapitre, le Seigneur promet de revenir pour les siens. Ici, cependant, d’après le contexte, Jésus parle, non pas de son retour à la fin de l’âge de la grâce, mais de la promesse de l’Esprit, et Il dit en substance: «Lorsque l’Esprit viendra, je viendrai; lorsque l’Esprit viendra, nous viendrons, mon Père et moi; lorsque l’Esprit établira sa demeure chez vous, mon Père et moi nous établirons notre demeure chez vous.»
Ainsi Paraclet veut dire, d’abord, que le Saint-Esprit est le Représentant de la sainte Trinité. Nous avons déjà vu qu’Il est envoyé à la fois par le Père et le Fils. Ces divers aspects d’une étroite association nous rendent attentifs au fait que les trois Personnes de la Trinité sont indissociables les unes des autres. Nous ne pouvons pas en séparer la substance. Là où l’un des membres de la Trinité est actif, les deux autres le sont aussi, associés à son oeuvre. Il est vrai que dans la réalisation successive des différentes étapes de 1’oeuvre du Salut, il y a eu en quelque sorte une répartition du travail: l’Ecriture attribue l’élection et la prédestination à Dieu le Père; c’est Dieu le Fils qui, descendu sur la terre, a pris un corps d’homme pour aller jusqu’à la Croix souffrir, Lui, la Victime expiatoire, l’Agneau qui ôte le péché du monde; et au temps actuel où nous vivons, appelé parfois la dispensation du Saint-Esprit, c’est ce dernier qui habite dans nos coeurs. Pourtant, nous pouvons affirmer que parce que le Saint-Esprit habite en nous, il est aussi vrai, par là même, que Dieu le Père et Dieu le Fils habitent eux aussi en nous. Bref, si par la foi vous avez reconnu en Jésus-Christ votre Sauveur personnel, et vous vous êtes donnés à Lui, Dieu le Père, Dieu le Fils et Dieu le Saint-Esprit habitent dans votre coeur! Et cela en vertu du fait que dès le moment de votre nouvelle naissance, vous avez reçu l’Esprit, vous avez été baptisés par ou dans le Saint-Esprit. Il s’agit, donc, d’une représentation au sens le plus absolu, le plus intense que l’on puisse imaginer.

CONSOLATEUR

Un autre sens de Paraclet est suggéré par une analyse de ce mot dans l’original. Paraclet est composé de deux mots: la préposition para, qui veut dire «auprès de» et kletos, adjectif qui dérive du verbe kaleo, et qui signifie «appelé». le Paraclet est, littéralement, Celui qui est «appelé auprès de» (il est sous-entendu qu’Il est appelé auprès des enfants de Dieu).
Certains Pères de l’Eglise, par une petite entorse exégétique, ont rapproché ce mot Paraclet du participe présent actif parakalon, et lui ont donné le sens de ce participe: Celui qui encourage ou console. Ainsi, ils y ont vu la notion du Consolateur. Cette interprétation, bien qu’ elle ne corresponde pas au sens classique principal de Paraclet, est pourtant très répandue dans nos versions modernes (cf. Segond: «Consolateur» et diverses versions anglaises: «Comforter». Bien qu’il s’agisse là d’une entorse, nous pouvons déclarer cependant ce que notre expérience confirme, savoir que le Paraclet est bel et bien le Consolateur! l’auteur de ces lignes a récemment perdu un frère dans un accident de voiture. Dans le deuil et les larmes, il a pu connaître une fois de plus cette paix indicible, cette joie intérieure qui sont humainement inexplicables, parce qu’elles ont une origine et un caractère surnaturels. Oui, nous ne sommes pas de ceux qui pleurent sans espérance, parce que nous savons que lorsqu’il plaît au Seigneur de reprendre un ami ou un parent bien-aimé auprès de lui, ses souffrances sont finies et nous nous réjouissons dans la certitude de le revoir un jour dans la gloire. Nous avons le Consolateur qui calme notre coeur et nous inonde de paix dans la souffrance et dans le chagrin.
Mais quel genre de Consolateur est-il? Nous protège-t-il de l’épreuve, s’interpose-t-il entre nous et les difficultés comme une sorte d’amortisseur? Non, pas du tout: Il est le Consolateur qui nous fortifie, afin que nous puissions supporter l’épreuve et en sortir vainqueurs. Il est comme une barre de fer dans la colonne vertébrale! Il n’a jamais promis de nous épargner l’épreuve, ni la souffrance; en revanche, Il nous assure le calme intérieur, la force, le courage, la persévérance et la confiance nécessaires pour traverser toute épreuve et en sortir fortifiés; en vainqueurs, nous louons son Nom et rendons témoignage à sa présence et à sa puissance en nous. Ce mot «Consolateur» devrait être rapproché du verbe latin confortare, dont le sens littéral est «rendre fort avec». En l’occurrence, le mot «Soutien» serait peut-être à préférer au mot «Consolateur». Grâce à ce Soutien, au lieu de prendre la fuite, nous recevons le courage de faire face aux réalités de la vie, aussi dures soient-elles.
De plus, le Consolateur-Soutien nous relève lorsque nous sombrons dans le découragement. Qui n’a pas connu ce terrible sentiment d’échec, de faiblesse personnelle? Qui ne s’est pas dit un jour: «Je ne vaux rien: je suis infiniment loin d’être ce que le Seigneur attend de moi!»? C’est alors que le Saint-Esprit nous encourage, nous renouvelle et nous donne la force de continuer. C’est aussi Lui qui, vrai Pasteur, restaure le chrétien après la défaite. La vie chrétienne ne vaudrait pas la peine si ce Berger divin ne prenait pas soin de notre âme, ne nous purifiait pas, ne nous transformait pas. Y a-t-il un ministère plus négligé dans nos Eglises et Assemblées que le ministère pastoral? Que de luttes, que de difficultés connues par tel frère, telle soeur, alors que les autres, insensibles, indifférents, ne se doutent de rien! Eh! bien, l’Esprit-Saint, Lui, est là pour combler ces lacunes et accomplir cette oeuvre de guérison spirituelle, nous rapprocher à nouveau du Seigneur, nous rétablir, nous purifier de notre péché, et nous donner la force de marcher en vainqueurs dans le chemin de l’obéissance.

(à suivre}


Share on FacebookShare on Google+Tweet about this on TwitterShare on LinkedInEmail this to someonePrint this page
Série : La promesse de l'Esprit
Horton Frank
Après des études au Biblical Seminary à New-York, Frank Horton a été secrétaire général des GBU en France, professeur puis directeur de l’Institut Biblique d’Emmaüs à St-Légier en Suisse. Retraité depuis plusieurs années, il poursuit son ministère d’enseignant. L’article que nous publions est un résumé d’un message donné en Angola, pays où il a passé son enfance avec ses parents missionnaires. Frank Horton est membre du comité de soutien de Promesses.