Le «jeu de mots » biblique ou paronomase
Les anciens employaient souvent des alliances, des rapprochements de mots et de sons destinés à frapper l’attention. C’était, en particulier, la paronomase bien connue par l’exemple de Matthieu 6: 18. .Et moi, je te dis que tu es pierre, et que sur cette PIERRE je bâtirai mon assemblée ».
Le Seigneur avait dit: « tu es Kephas » en araméen, le langage de son temps. Les évangélistes ont traduit par « petros », pierre, caillou, pour entrer dans le jeu de mots du Maître. Car Jésus ajoute: « et que sur cette pierre je bâtirai mon assemblée ». Le second mot « pierre » était nécessairement un autre terme araméen, car ici, fidèle à la pensée du Saint-Esprit, l’évangéliste emploie le mot grec « petra » féminin, « rocher » pierre angulaire, et non le masculin « petros ». II y a paronomase. Nous qui avons cru, nous sommes des « pierres vivantes », des. moellons» de l’édifice; mais Jésus lui-même est la « petra », la pierre angulaire, le fondement de ce Temple saint pour le Père : l’Assemblée, ou comme on dit, l’Eglise.
C’est ce que l’apôtre Pierre a soin de nous expliquer dans sa lettre à toutes les Assemblées: « C’est en vous approchant de Lui, pierre vivante, écartée par les hommes, mais choisie et précieuse devant Dieu, que vous aussi comme des pierres vivantes, vous formez une maison spirituelle, un saint sacerdoce, pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu, par Jésus-Christ » (I Pi. 2: 4-5).
Faute de serrer le texte et sa paronomase, certaines personnes ont fait de graves erreurs là. Voici un autre exemple de paronomase, que les traductions ne permettent guère d’apercevoir. Dans I Cor. 11 : 29, le grec dit: « Celui qui mange et boit, ne discernant (ou diakrin6n) pas le corps du Seigneur », et il ajoute: « mange et boit un discernement (krima) contre lui-même ». Encore un rapprochement de mots et de racines de mots (grec: kri-) .II ne s’agit pas nécessairement d’un jugement PENAL. Le sens est: il se classe lui-même parmi les profanes (les ignorants).
Notice. Les plus grands écrivains anciens recouraient à ce procédé, et à d’autres, similaires, sans aucune intention de plaisanterie ou de légèreté, ce que le ( jeu de mots) semble suggérer.* * *