Etude biblique
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Le mal – A qui la faute ?

Pourquoi le mal dans le monde ? Pourquoi le travail et la peine ? Pourquoi la vie est-elle souvent tellement pénible ?

Sans doute vous êtes-vous posé de telles questions. A qui la faute ? Oui croyez-vous coupable de cette situation ? Allons à la recherche d’une réponse. Si nous laissons jouer notre imagination, l’histoire d’un cultivateur fictif en Afrique nous lancera en route.

* * *

« C’est tout de sa faute, c’est tout de sa faute ». Le cultivateur arrachait des mauvaises herbes autour de ses haricots, en marmonnant à lui-même. Il était engagé dans un travail pénible, c’était évident. Il se trouva que deux amis, en passant, entendirent le grognement du cultivateur, et s’arrêtèrent pour demander ce qu’il y avait.
« Ce travail, répliqua le vieux, il me casse l’échine. Mais c’est tout de sa faute ».
-La faute de qui ?
– La faute d’Adam, bien entendu. Et le cultivateur se mit à travailler de nouveau avec le même grognement qu’auparavant, peu disposé, évidemment, à être interrogé par des jeunes gens au sujet d’Adam et de sa faute.
Le nom d’Adam était connu à tous les deux amis, mais Kabamba ne comprenait pas pourquoi le travail du cultivateur était dû à la faute d’Adam.
– Ecoute, dit-il à son ami, après avoir repris le chemin, tu lis la Bible, n’est-ce pas, Mutondo ? Tu vas à l’église; est-ce que tu comprends pourquoi le jardinier parlait ainsi ?
– Eh bien, répondit Mutondo, il s’agit du premier homme que Dieu a créé. Le prédicateur nous en a parlé récemment à l’église. Ce jour-Là, ce vieux cultivateur a dû être parmi l’assistance. Quand Dieu a créé Adam, il l’a placé dans un beau jardin, un jardin parfait sans ronces, sans épines. Rien que du plaisir et de la beauté. Il lui permit de manger le fruit de tous les arbres du jardin, sauf d’un arbre au milieu, celui « de la connaissance du bien et du mal ». Dieu dit : Si tu en manges…
– Attends, interrompit Kabamba, cet arbre-là, est-ce que c’était un arbre réel ou imaginaire ? Comment étaient ses fruits ? Avaient-ils des qualités spéciales qui faisaient connaître le bien et le mal ? Où est-il maintenant ? Y a-t-il moyen d’en goûter ?
-Non, selon le prédicateur, c’était un arbre réel, pas d’un genre particulier. L’arbre n’avait pas de qualités spéciales – il aurait pu être de n’importe quel genre – mais du fait qu’il était défendu, il présentait à Adam une occasion d’obéir ou de désobéir. L’essentiel était non l’arbre en lui-même, mais le commandement de Dieu et la réponse, d’Adam. Dans sa désobéissance, Adam connaît tout à coup le mal et sait maintenant apprécier le bien, car jusqu’alors il n’éprouvait que le bien, sans pouvoir l’identifier comme tel. C’est quand nous passons par l’angoisse que nous apprenons ce que c’est que la joie éprouvée auparavant. Adam connaissait par son cerveau les conséquences de désobéir à Dieu, car, comme j’allais le dire tout à l’heure, Dieu lui a déclaré: « Si tu manges, tu mourras, c’est-à-dire tu seras séparé de moi, ce qui est ta mort spirituelle…
Mais Adam était innocent, et la tentation de devenir comme Dieu, connaissant le bien et le mal, était très forte.
– Et Dieu, comment pouvait-il connaître le bien et le mal, tout saint et parfait qu’il est ?
– C’est un peu comme un médecin et un malade. Le médecin peut connaître une maladie qu’il n’a pas eue lui-même, dans le sens qu’il peut expliquer les causes et les conséquences. Mais le malade, qui n’a pas appris la médecine, la connaît par son expérience. Tous les deux sont arrivés à connaître la maladie, mais par deux chemins différents. Dieu n’est pas absolument comme le médecin, c’est vrai, mais La comparaison m’aide à comprendre pourquoi Dieu a prononcé: « Voici, l’homme est devenu comme l’un de nous pour la connaissance du bien et du mal…
– Oui, te comprends. Et alors, ces ronces et épines, comme je t’ai demandé d’abord, qu’est-ce qu’elles ont à voir avec le fait qu’Adam a mangé le fruit défendu ?
– Tu vois, explique Mutondo, elles sont une partie de la punition décrétée par Dieu; le sol produira de mauvaises herbes, a dit Dieu, et ta cu,lture se fera avec peine et difficulté. II faut qu’Adam sue…

* * *
La discussion continua. Pour Kabamba, il, devint clair pourquoi le cultivateur attribuait la cause de sa peine à Adam. Mutondo lui fit la suggestion de lire les premiers chapitres du livre de Genèse dans ta Bible, surtout le troisième chapitre qui donne le compte-rendu du péché d’Adam (l’arbre défendu, le doute semé dans le coeur de la femme par le serpent envoyé par Satan, la tentation, la désobéissance) et les consé,quences de ce péché. Le lecteur y trouve l’hostilité entre le serpent et l’homme, la honte (car avant de pécher, Adam et Eve n’avaient pas honte de leur nudité), la mort ,physique (car avant le péché, Adam était immortel), la terreur devant Dieu, la rupture de la communion avec Dieu, la mort spirituelle, le séparation d’avec Dieu. On y trouve comment Dieu chasse Adam et Eve hors du jardin et en ferme la porte pour que l’homme ne mange pas le fruit de l’arbre de vie, c’est-à-dire qu’il n’obtienne pas la vie éternelle par ses propres efforts, mais par le moyen prescrit par Dieu.

QUELQUES QUESTIONS

Cher lecteur, regrettez-vous la peine nécessaire à la production de nourriture ? C’est une conséquence du péché humain; il en est de même de beaucoup des aspects désagréables de notre vie: la misère, la pauvreté, les guerres.

Mais un moment! Etes-vous d’accord avec le cultivateur ? Avez- vous les mêmes sentiments que lui ? Si vous pouviez parler à Adam, que lui diriez-vous ? L’accuser ? Le gronder ? Déplorer sa faiblesse morale ?

Permettez-moi d’imaginer une conversation avec Adam.

– C’est tout de ta faute, Adam !
– « Non, non, ce n’est pas moi le coupable; c’est bien la femme, Eve, qui m’a donné le fruit et qui m’a invité à manger.
– D’accord, mais il ne fallait pas que tu l’acceptes; tu aurais pu refuser.
– Eh! bien, c’est le diable qui est coupable. C’est bien lui qui a proposé à ma femme de manger.
– Mais fallait-il qu’elle y consente ? Ne pouvait-elle pas refuser ? N’avait-elle pas une volonté, le pouvoir de refuser ? Non, Adam, il ne faut pas vous excuser, toi et ta femme, vous portez carrément la responsabilité de ce péché. Eve a suivi ses impressions visuelles plutôt que les instructions verbales de Dieu ; elle a été motivée par l’amour-propre plutôt que par l’obéissance à Dieu. Et toi, Adam, tu as agi de même.
– Oui, oui, c’est peut-être vrai. Mais en fin de compte, c’est fa faute de Dieu. C’est d’ailleurs ce que je lui ai dit: « C’est la femme que tu m’as donnée. C’est elle qui m’a fait manger. Si tu ne m’avais pas donné la femme, nous n’aurions pas eu ce désastre ».
-Tu souhaites alors être sans femme et rester dans la solitude, hein ?
– La solitude ? Ça, ce n’est pas agréable. Etre dans je jardin seulement avec les animaux, eh! bien.
– Eve a chassé la solitude, n’est-ce pas Adam ? La faute n’est donc pas à Dieu ; Il t’a fait du bien en te donnant Eve.
– Si, si, la faute est à Dieu. Il est tout-puissant, il aurait dû m’empêcher de lui désobéir.
– Oh! tu ne veux pas avoir je choix personnel, hein ? Tu veux être comme une machine sans volonté, dirigée par les désirs d’un autre ?
– Cela non, pouvoir choisir, c’est indispensable. Mais c’est quand même Dieu qui est coupable. Pourquoi a-t-il placé l’arbre dans le jardin ? Pourquoi a-t-il donné une défense ? Ne pouvait-il pas nous permettre de vivre selon notre désir, sans commandement, sans interdiction, sans menace ? Pourquoi fallait-il que nous plaisions à un autre ? Pourquoi ne pouvions-nous pas nous plaire à nous-mêmes ?
– Un instant, mon, cher Adam, ce que tu dis est en effet que Dieu ne devait pas imposer un ordre, un système de moralité. Tu dis en effet que tu regrettes la connaissance morale que Dieu voulait te donner. Tu ne veux pas savoir ce qui est juste et ce qui est injuste ; tu veux être amoral. En effet, tu veux être comme les animaux: vivre d’après tes instincts, être esclave de ton estomac et de ton milieu…

…Tu hésites, Adam ? Bien sûr que tu hésites, car en réalité, tu veux être ce que tu es – un être social, raisonnable, ayant un choix, une connaissance morale. Tu ne veux être ni animal ! ni machine!, tu veux être homme. Eh! bien, être homme, cela comprend aussi la possibilité de désobéir, de pécher, de déplaire à Dieu, Adam, avec toutes les conséquences logiques que cela implique. Sains cette possibilité, tu n’es plus homme. Et alors, inutile de donner tort à Satan, inutile de donner tort à Dieu. Puisque tu es homme, tu dois porter la responsabilité de tes actions. C’est à toi la faute de ton péché.

* * *

AUJOURD’HUI

Cher lecteur, est-ce que vous n’avez jamais parlé comme Adam dans cette interwiew imaginaire Est-ce que vous n’avez jamais avancé les mêmes arguments ? Je les ai entendus à maintes reprises dans mon travail.

Peut-être n’avez-vous jamais donné tort à Dieu, ni au Diable, ni à Adam, mais vous avez sans doute affirmé de temps à autre : « Ce n’est pas ma faute ». Maintenant que j’y songe, je l’ai dit moi-même souvent ! Personne n’aime accepter sa responsabilité personnelle. Il nous est plus agréable de donner tort à autrui, aux circonstances, au milieu, à l’hérédité. La Bible nous en fournit des exemples. Pensez aux paroles du gouverneur romain Pilate: « Je ne suis pas responsable de la mort de cet homme! C’est votre affaire! » (Mt. 27 : 24). Pensez également aux Juifs. Malgré leur cri devant Pilate: « Que la responsabilité de sa mort retombe sur nous et sur nos enfants » (Mt. 27 : 25), ils étaient furieux quand Pierre d’abord (Ac. 2 : 36), puis Etienne (Ac. 7 : 52) les accusèrent d’avoir tué Jésus.

Quand nous renions la responsabilité personnelle de nos erreurs, c’est dans l’espoir d’en éviter les conséquences. Mais la Bible énonce très clairement que nous ne pouvons pas donner tort à d’autres du fait que nous avons péché, ni en éviter les conséquences. « On fera mourir chacun pour son péché » (De. 24 : 16). Et encore: « L’âme qui pèche, c’est celle qui mourra. Le fils ne portera pas l’iniquité de son père… la méchanceté du méchant sera sur lui » (Ez. 18 : 20). Le péché entraîne inéluctablement la mort spirituelle (voir Ro. 6: 23).

Mais mon péché a eu encore une conséquence : c’est mon péché qui a cloué Jésus à une croix de bois. Bien sûr, Pilate aurait pu relâcher Jésus; il porte la responsabilité de la mort de cet innocent. Certes, les Juifs portent la responsabilité de sa mort, car ils ont crié: « Crucifie-le, crucifie-le ! » Assurément, les soldats portent la responsabilité de sa mort, car ils ont percé ses mains de clous. Certainement, c’est leur faute. Mais c’est aussi de ma faute à moi. Ecoutez les paroles de la Bible: « Il (Jésus) était blessé pour nos péchés, brisé pour nos iniquités; le châtiment qui nous donne la paix est tombé sur lui, c’est par ses meurtrissures que nous sommes guéris… l’Eternel a fait tomber sur lui l’iniquité de nous tous » (Es. 53 : 5-6). « Et le Christ lui-même a porté dans son corps nos péchés sur la croix » (I Pi. 2 : 24). « En effet, le Christ lui-même est mort pour vous; il est mort une fois pour toutes pour les péchés des hommes; lui qui était bon, il est mort pour des méchants, afin de vous amener à Dieu » (I Pi. 3 : 18).

Aussi longtemps que je ne confesse pas ma responsabilité dans la mort de Jésus, que je ne conviens pas que c’était de ma faute, il n’y aura pas de pardon pour mes péchés. Mais si je confesse, la conséquence de mon péché est annulée; la mort spirituelle est remplacée par la vie spirituelle. Je dois avouer mes péchés à Dieu et à l’homme, comme l’a fait le fils prodigue: « Père, j’ai péché contre Dieu et contre toi » (Lu,c 15 : 21). Mais si nous confessons nos péchés, Dieu « est fidèle et juste pour les pardonner » (I Jn 1 : 9). Il nous purifiera de tout mal. Accepter ma responsabilité personnelle, dire que c’est ma faute, confesser mes péchés, voilà le moyen de trouver le pardon de Dieu et de l’homme.

Il peut y avoir une suite – également imaginaire – à

L’HISTOIRE DU CULTIVATEUR

Il arriva qu’un jour plus tard, Kabamba et Mutondo revirent le jardinier encore au travail. Il répétait les mêmes paroles qu’auparavant. Cette fois-ci, ils ouvrirent une discussion avec leur cultivateur.
– C’est la faute d’Adam, hein ?
– Oui, son péché a causé toutes ces ronces – et tout le mal dans le monde, d’ailleurs.
– Attendez. Monsieur, écoutez. Est-ce que vous n’êtes pas pécheur vous-même aussi ? N’êtes vous pas responsable des conséquences de vos péchés ?
– Si, si, je suis pécheur, j’y conviens, et je suis responsable si je souffre des conséquences de mes péchés, et si mes amis et mes parents en souffrent aussi. Mais toutes ces ronces, tout le mal, du monde, ce n’est pas de ma faute, et donc moi, je souffre ici injustement.
– Un instant, Monsieur, réfléchissez bien, vous verrez que c’est quand même de votre faute. Si vous aviez été le premier homme sur la terre, et que votre femme vous eût offert ce fruit tellement alléchant, l’auriez-vous refusé ? Auriez-vous renoncé à la connaissance que la désobéissance vous offrait ?
Le jardinier ne répondit pas, mais il y réfléchit longtemps…
* * *

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